Assassin’s Creed Syndicate

MISE A JOUR : On parle de la version PC. Qui n’a jamais rêvé d’aller à Londres ? Et dans Londres à la révolution industrielle, personne ? Sûr ?

Je le dis tout net, j’ai été un « adorateur » de la franchise Assassin’s Creed depuis ses débuts. J’avais survécu à Assassin’s Creed Revelations et son avancée scénaristique proche du néant, j’étais passé outre la fin un peu décevante de l’Arc Desmond, j’avais savouré les épisodes IV : Black Flag et Rogue et leur orientation maritime très intéressante, puis, la catastrophe. Unity a certainement gâché l’épisode que j’attendais le plus, celui qui devait se passer à Paris dans la période révolutionnaire. Autant dire que l’a-priori n’était clairement pas favorable pour ce nouvel épisode, nommé Syndicate et qui se déroule durant la révolution industrielle à Londres, durant le XIXe siècle. Mon avis.

 

Un scénario toujours inégal

D’aucuns diront que la série des Assassin’s Creed n’a jamais brillé de par son scénario. Objection. Jusqu’au troisième épisode, le mélange entre phases dans le présent et phases dans l’animus se complétaient assez bien. Généralement, la narration était aussi intéressante quand il s’agissait de suivre les péripéties de l’ancêtre ou celles de Desmond. C’est certainement ce qui faisait une partie de l’intérêt de ces aventures – je ne parle pas de Revelations, qui est à part dans l’Arc Desmond, selon moi.

Retrouve-t-on cet aspect dans Syndicate ? Non, mais il y a une nuance à apporter à ce constat qui parait assez sévère, dit comme ça. Syndicate se révèle, en fait, assez intéressant pour ce qui est du scénario qui met en scène Londres au XIXe siècle. Les personnages sont globalement bien écrits et se révèlent attachants – on regrette juste que sur les deux personnages jouables, on joue un peu trop souvent le frère, Jacob Frye, au lieu de la sœur, Evie – tandis que le scénario, à base de templiers qui contrôlent la ville, se laisse suivre. Le problème vient, encore une fois, de la mise en scène du présent. C’est une constante depuis Assassin’s Creed IV : Black Flag, le présent est devenu trop « générique ». On incarne un personnage sans nom, ni histoire – ou presque – qui semble assister en spectateur aux événements autour de lui. C’est encore le cas ici, où vous apprendrez que nos chers Rebecca et Shaun se dépatouillent avec les templiers, mais tout ça a l’air si lointain pendant la quasi-totalité du jeu qu’on a du mal à se sentir concernés.

Dernier point à soulever, même si ça n’a pas forcément un rapport direct avec le scénario : Londres est magnifique. Le travail de fond pour reconstituer la ville de l’époque est assez exceptionnel. Ce n’est pas une surprise, mais Ubisoft est rarement pris à défaut sur ce point en particulier – ne venez pas me parler de la guillotine devant Notre-Dame, on parle de reconstitution globale d’une ville, pas de point de scénario précis – et ils sont à nouveau à la hauteur de leur réputation.

 

 

 

Un jeu qui sort fini

Le défaut majeur du précédent opus, qui avait sauté aux yeux de presque tout le monde, c’est la pléthore de bugs en tous genres qui a ruiné les premiers jours – voire premières semaines – de jeux de beaucoup de fans. Force est de constater qu’Ubisoft a appris de ses erreurs puisque, sans être complètement irréprochable, le jeu se révèle très fluide et pauvre en bugs. Tout juste quelques soucis dans les collisions ou un petit passage à travers le sol sont venus ternir nos près de 30 heures de jeu. Honorable.

Une question se pose alors : quel est le prix à payer pour une telle fluidité ? Il est facile de répondre, puisqu’il saute aux yeux que cet Assassin’s Creed Syndicate propose beaucoup moins de foule dans les rues de Londres qu’il n’y en avait dans Paris. Loin d’être illogique au niveau historique – les villes ont beaucoup évolué entretemps et les rues sont devenues plus larges dans les grandes métropoles, réduisant l’impression de foule qui se masse quand les rues sont étroites – la décision est surtout très pragmatique et permet de ne pas galérer pour faire tourner le jeu sur consoles. Notons tout de même que la raison « historique » de ce changement est certainement une jolie coïncidence qui tombe bien, mais il fallait bien le dire : la cohérence de l’univers ne souffre pas de ce changement.

Dernier point technique : le jeu est très joli, aucun doute là dessus. Bien entendu, il y a fort à parier qu’il sera plus fin et détaillé dans sa future version PC, pour peu que vous ayez une véritable bête de course, mais les versions console ne souffrent que de peu de défauts qui sautent aux yeux – une distance d’affichage accrue aurait pu être appréciable, pour encore plus profiter quand on synchronise les points d’observation, mais on en est pas encore à la PlayStation 5.

 

Du mieux dans le gameplay

L’aspect qui m’avait personnellement le plus dérangé dans Assassin’s Creed Unity – parce que bon, les bugs, ça se corrige au final – c’est le gameplay incroyablement poussif, et notamment au niveau des combats. Pour rappel, ceux-ci se révélaient incroyablement compliqués à appréhender et le juste milieu n’avait pas été trouvé entre les premiers opus, où on pouvait enchaîner 30 ennemis sans broncher, et Unity où un petit surnombre pouvait être fatal. Bien sûr, cette volonté de forcer le joueur à la jouer plus « feutré » et infiltration était une bonne idée, mais l’équilibre était clairement bancal.

Ici, on revient à des combats qui ressemblent un peu plus aux anciens opus – avec les contres ravageurs en prime – avec une fluidité au corps-à-corps assez exemplaire, ce qui donne des combats très nerveux, à mille lieux du très poussif Arno. Du coup, on retombe dans le travers du « un peu trop facile » mais on va dans la bonne direction, puisqu’il est désormais très compliqué d’enchaîner un grand nombre d’ennemis, vu que l’I.A. de ceux-ci semble avoir été passablement revue. Autre point qui aide à varier les plaisirs, le level design fait la part belle à l’infiltration, avec des meubles bien placés, des portes derrières lesquelles se cacher. En bref, l’approche bourrine n’est plus privilégiée, et le fait que différents points d’entrée soient indiqués quand on aborde une mission permet de varier également les approches. Malin, même si ce côté infiltration peut se montrer redondant à la longue. Petite remarque également, Ubisoft semble avoir compris qu’une carte du monde surchargée en icones diverses, au lieu de montrer toute l’étendue des activités disponibles, était surtout un immense bordel illisible à moins de mettre des filtres. La map de Syndicate est nettement plus épurée, et c’est tant mieux.

Enfin, terminons en disant que si Unity semblait avoir entamé une chute de la série vers les tréfonds du jeu vidéo, à force de surexploitation, Syndicate nous redonne un peu espoir en un avenir meilleur pour cette licence. Malgré tout, il est probable qu’un petit break s’impose pour synthétiser un peu toutes les avancées et problèmes rencontrés pour en tirer un jeu exceptionnel pour le prochain épisode. Et si ça pouvait s’accompagner d’un nouvel arc ambitieux autour d’un personnage de notre présent, on ne demanderait pas mieux.

 

Une version PC optimisée

Il y a des chances que nous ne soyons pas très originaux, à l’heure de revenir sur cet Assassin’s Creed Syndicate dans sa version PC, puisqu’il est, en fait, évident que celle-ci sera plus agréable, pour peu que l’on dispose du matériel adéquat. On va quand même essayer de déterminer si le différentiel est vraiment si important que ça si, par hasard, vous seriez éventuellement tentés de passer des versions consoles à la version PC. Disons-le tout de suite, oui, les détails de la version PC en Ultra sont plus nombreux que ceux de la version console, mais qui en doutait vraiment ? La différence est là, sans être complétement délirante. De même, la distance d’affichage est légèrement plus élevée, en particulier quand on veut voir de petits détails au loin, comme des gens dans les rues.

Mais encore ? Eh bien, le jeu en lui-même semble bien optimisé, ce qui n’était pas forcément gagné, à la vue des problèmes rencontrés sur PC sur Assassin’s Creed Unity, l’an dernier. Comme on le sait, cela peut dépendre pas mal de la configuration du PC, dans tous les cas, la machine de test, équipée exclusivement en AMD (processeur et carte graphique), a pu faire tourner Syndicate sans problèmes particuliers. Les composants AMD ayant souvent plus de mal qu’Intel ou Nvidia (on pense à Arkham Knight), c’est plutôt bon signe.

 

 

Verdict

7/10

Assassin’s Creed Syndicate est un bon jeu, qui comblera les fans qui ne sont pas lassés par le concept, qui reste globalement identique. Il faut noter un net progrès en termes de finition et d’équilibre du gameplay, ainsi qu’une histoire globalement plus intéressante. Les personnages sont attachants, même si on aurait aimé que nos personnages sortent du schéma classique « frère et sœur qui s’entendent pas vraiment ». De plus, la métahistoire manque toujours de relief et l’évolution voulue du gameplay n’est pas encore arrivée à sa pleine maturité. Les développeurs semblent avoir voulu limiter les risques après la catastrophe et cela donne un jeu qui est efficace, mais également sans énorme prise de risque – voire un peu lassant selon le point de vue. A essayer tout de même.

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