Block’hood

Notre avis sur un jeu très prometteur, Block’hood de Jose Sanchez

Si je vous dis « jeu vidéo indépendant constitué uniquement de blocs où vous pouvez construire des bâtiments atteignant des sommets incroyables », vous pensez à Block’hood, bien évidemment (comment ça, « non » ?). Mais si, rappelez-vous, je vous en avais parlé lors du Porte Drapeau #6. Block’hood est un jeu de simulation de création de villes à la verticale tout en instaurant un écosystème. La particularité de ce jeu ? Il a été créé par Jose Sanchez, un architecte californien. Alors, que vaut ce jeu atypique ? Réponse dans ce test. [Ndr : le jeu est en accès anticipé et uniquement en anglais]

 

Aparté nécessaire

Avant de vous parler du jeu, je vais aborder le cas de Jose Sanchez. Outre le fait qu’il soit architecte et développeur indépendant de jeux vidéo, il participe actuellement à un projet nommé Plethora-Project. Ce projet a pour vocation de pratiquer et d’étudier le « play » comme genèse du design. Autrement dit, l’étude de la relation entre architecture, jeux vidéo et design génératif. Block’hood fait partie de cet ambitieux ensemble. En effet, il a pour vocation à être utilisé dans le domaine de l’éducation que ce soit pour parler d’écologie, de biodiversité, d’énergies renouvelables, des nouvelles technologies et leur fonctionnement ou encore de développement de jeu vidéo.

Il se trouve que Jose Sanchez laisse en libre-service les codes processing ainsi que des tutoriels sur les différents langages (codes) utilisés, les modélisations 3D et bien d’autres spécificités. Je ne peux que saluer bien haut cette initiative et vous recommande chaudement de passer sur le site de Plethora Studio qui regroupe nombre de projets, jeux et connaissances.

 

Difficulté empirique

Pour commencer à jouer, mieux vaut débuter par un tutoriel rapide, facile et on ne peut plus bien pensé. Ensuite on a le choix entre la sandbox, qui laisse le champ libre, et les challenges, qui proposent des objectifs bien particuliers. Concernant la difficulté, je dirais qu’elle est globalement bien dosée, augmentant un peu à chaque palier atteint, même si j’ai dû recommencer au moins deux à trois fois certains challenges. La difficulté ne vient pas du challenge lui-même mais bien de notre façon de gérer l’espace et les ressources. Il m’est souvent arrivé de me laisser dépasser par le jeu en faisant les mauvais choix dans mes constructions ou en ne réagissant pas assez rapidement face à une carence.

Quant à la sandbox, c’est un réel plaisir d’avoir un si beau terrain de jeu. On peut choisir le nombre de cases du damier sur lequel on va jouer et c’est parti. Plus je crée de bâtiments et de ressources, plus il m’est difficile de garder une harmonie mais qu’il est bon de pouvoir bâtir d’aussi grandes infrastructures en cherchant les limites. Block’hood est un jeu facile à prendre en main mais qui devient très vitre exigeant.

 

Cause à effet

Oubliez tous les systèmes politiques et axes de recherche, Block’hood se concentre sur le développement de la ville et de son écosystème. Le jeu répartit les éléments constructibles en quatre catégories. L’espace public, qui comporte tout ce qui connecte les lieux entre eux, tels que les corridors, les plateformes, les ascenseurs, etc. Les éléments dit « de production », qui génèrent des ressources. Les bâtiments, qui contiennent tant les logements que les lieux de travail et d’apprentissage. Et enfin, les organiques, qui servent à ajouter un peu de verdure à votre ville, que ce soit par des arbres, du gazon ou encore des jardins de fleurs.

Chaque bâtiment et production nécessite et produit des ressources. De ce fait, il faut constamment garder un œil sur la fenêtre « analyse » qui donne l’état de chaque ressource en temps réel. D’ailleurs en parlant d’interface, celle-ci est réellement bien pensée et ne gêne pas le joueur, ce qui arrive parfois lorsque celle-ci empiète trop sur la zone qui montre l’action. Elle permet de suivre de différents points de vue l’avancée et la production de votre ville. Ce qui est agréable avec Block’hood, c’est sa simplicité qui se manifeste tant dans son visuel que son gameplay.

 

Minimaliste

Enfin, comment parler de Block’hood sans parler de son parti pris graphique, avec un design minimaliste cubique. Dès que j’ai commencé le jeu, j’ai tout de suite ressenti son ambiance, son atmosphère légère, sereine et reposante. La musique est aussi relaxante que le graphisme proposé par le jeu. Il y a plein de petits détails qui font que Block’hood, en dépit de son côté minimaliste, présente une vraie richesse visuelle. Par exemple, le soleil qui se couche plongeant l’écran dans un camaïeu fuchsia/pastel ou ces petits faons, biches ou oiseaux qui viennent peupler vos arbres et gazon ou bien encore les bâtiments dont les fenêtres s’illuminent lorsque la nuit vient.

Au-delà de tout ça, Block’hood m’a fait grandement réfléchir sur nos ressources et les manières de les produire. Il s’agit du genre de jeu qui vous fait vous demander « pourquoi ai-je construit des usines qui produisent des maladies pour ensuite devoir créer des hôpitaux qui généraient de l’argent pour palier au problème ? ».

 

Verdict

8/10

Je pense que vous l'aurez compris, Block'hood est un vrai coup de cœur. Un jeu d'une simplicité agréable qui trouve sa difficulté dans le temps et dans la gestion directe de l'espace et des ressources.  Non seulement Block'hood est un bon jeu mais il amène également la réflexion sur notre société actuelle en matière d'écosystème. Il n'a rien à envier aux autres grandes licences : Block'hood est un très grand jeu de gestion. Seule ombre au tableau, le jeu n'est actuellement qu'en anglais.

Propulsé par WordPress | Thème Baskerville 2 par Anders Noren.

Haut ↑