Deadpool

L’avis de Jennifer sur Deadpool, version PlayStation 4 et Xbox One

Ça n’a pas dû vous échapper, les super-héros sont de plus en plus présents, que ce soit à la télévision ou bien encore dans le monde du cinéma. De nombreux titres vidéoludiques sur ce sujet ont vu le jour mais il faut reconnaître que la qualité n’était pas toujours présente, voire inexistante. Un renouveau des licences de super-héros est cependant survenu ces dernières années, grâce notamment au studio Rocksteady qui, avec son Batman Arkham Asylum, a donné un bon coup de pied au cul au genre et a su offrir aux joueurs un gameplay novateur et une qualité graphique à la hauteur. Un autre personnage de comics a eu droit à son jeu vidéo : Deadpool, qui a véritablement explosé au cinéma cette année. Développé par High Moon Studios et édité par Activision, Deadpool est un jeu du genre beat them all sans prétentions avec quelques petites touches de RPG, jouable à la 3ème personne. Coup de projecteur sur le jeu du plus charismatique antihéros de l’univers Marvel.

 

Deadpool, les origines

Avant d’aborder le scénario du jeu, nous souhaitons vous en dire un peu plus sur la genèse de ce personnage sorti tout droit des comics Marvel. C’est à Rob Liefield – artiste comics controversé, accusé de plagiat à cause de nombreuses similarités entre Deadpool et le personnage de DC Deathstroke –  et Fabian Nicieza – scénariste – que l’on doit Deadpool, dont la première apparition remonte à 1991 dans une aventure des New Mutants. Connu sous le nom de Wade Wilson, il travaille en tant qu’assassin pour le compte de la CIA. Il finit par apprendre qu’il souffre de nombreuses tumeurs irréversibles, ce qui le pousse à servir de cobaye dans le cadre d’un projet nommé Arme X. Comme vous avez pu le voir dans le film, l’expérience échoue et il est alors considéré comme un déchet. Il sert donc de cobaye au professeur Killbrew – rien que son nom, ça n’augure rien de bon – qui le dote du même pouvoir de guérison que Wolverine mais cela a pour effet de détruire complétement sa peau, qui n’est plus que de la chair brulée et rongée. Après avoir repoussé Ajax – un homme qui travaillait dans ce laboratoire, rendu insensible à la douleur par ce même bon professeur Killbrew – qui a tenté de le tuer, il part se venger, devient mercenaire et prend le nom de Deadpool.

Parlons maintenant du scénario du jeu qui est, pour le coup, plutôt original. Le scénario débute dans l’appartement de notre héros qui, après avoir fait sa grosse commission et mangé des tacos, se la coule douce sur son fauteuil dans l’attente d’un coup de téléphone très important. Cet appel n’est autre que celui du studio cité plus haut, High Moon Studios, à qui Deadpool à soumis une idée de jeu vidéo sur sa propre personne. Quelques « négociations » et vannes bien senties plus tard, le studio accepte et lui envoie le script, qu’il ne prendra bien sûr à aucun moment en compte. Durant sa réinterprétation du jeu, il croisera la route d’un certain nombre de personnages des X-MenWolverine, Malicia – ou des New MutantsCable, Domino – et partira à la poursuite du grand méchant de cet opus : Sinister. C’est un scénario qui peut sembler simpliste de prime abord mais il est important de souligner l’idée de base qui était quand même bien trouvée. Les cinématiques sont, quant à elles, très drôles, et on y retrouve parfaitement l’humour salace que l’on a pu voir dans le film et qui fait la réputation de ce personnage. Autre bonne idée des développeurs, celle de briser ponctuellement ce qu’on appelle le quatrième mur – notion présente surtout au théâtre, qui symbolise un mur invisible séparant l’acteur sur scène du spectateur présent dans la salle – et donc de faire s’adresser Deadpool directement au joueur. Un aspect immersif et participatif non négligeable, qui est une réelle valeur ajoutée.

 

Un beat them all, mais pas que …

Au niveau du gameplay, on ne vous le cache pas, ce n’est pas la folie. Notre « héros » a à sa disposition tout un attirail, certes, mais qui reste néanmoins trop classique même pour un beat them all. Le choix est donc limité au final puisque deux manières de jouer s’offrent à nous : affronter les ennemis au corps à corps ou à distance. La grande majorité des joueurs préféreront alors la jouer directement en frontal car le contrôle des armes à distances – et des pistolets plus particulièrement – n’est pas des plus évident, avec un viseur minuscule à la clé. Bien qu’apparemment ce soit la norme dans les jeux d’action actuels de proposer aux joueurs un viseur de la taille d’un grain de riz, ce n’est en aucun cas une obligation – avis aux développeurs. A noter également un problème au niveau de la caméra qui n’est pas très bien optimisée, on peut mieux faire. En ce qui concerne les combats, justement, ils manquent de dynamisme, les combos possibles sont peu nombreux, les finishs pas assez variés et les QTE sans intérêts. On se retrouve donc à spammer plus ou moins les mêmes touches, ce qui est bien dommage car il y avait vraiment possibilité de faire des choses intéressantes avec ce personnage, de nature très nerveuse et vive. L’un des seuls points positifs dans les combats c’est la volonté des développeurs de coller au plus près des comics en ce qui concerne le côté un peu trash, que l’on retrouve bien dans le jeu – beaucoup de sang, de démembrement d’ennemis et de Deadpool lui-même.

Parlons maintenant du côté RPG, moins présent que l’aspect beat them all mais qui est tout de même intéressant. Il vous est par exemple possible d’améliorer les compétences du personnage et d’acheter des armes supplémentaires en utilisant des points Deadpool, que vous pourrez acquérir en réalisant des combos lors des combats. Des phases ponctuelles d’infiltration du genre « élimination silencieuse impérative pour réussir la mission » sont également présentes et approfondissent légèrement le gameplay. Une petite variation bienvenue qui compense les lacunes que nous avons constatées dans le gameplay. Des petites phases de jeu humoristiques ont aussi été intégrées et donnent lieu à de bonnes parties de rigolades comme, par exemple, la possibilité de gifler presque indéfiniment Wolverine, un personnage des X-Men que Deadpool ne porte pas particulièrement dans son cœur, qui est à ce moment-là inconscient – et heureusement pour lui. Les développeurs ont joué la carte de l’humour jusqu’au bout et on les en remercie. Petit bonus pour les amateurs de jeux 8 et 16 bits : un hommage à ces deux genres est proposé aux joueurs. Une attention pour les plus nostalgiques d’entre nous plus qu’appréciable et très fun à jouer. Concernant la durée de vie, elle est de l’ordre de neuf heures de jeu environ, ce qui est plutôt correct pour un beat them all.

 

Des graphismes moyens mais une bande son travaillée

Commençons par le design du personnage qui reste assez fidèle à celui de son créateur, Rob Liefield, ce qui n’est pas plus mal dans un sens. Nous regrettons cependant qu’une autre version du personnage, un peu plus personnelle avec une musculature un peu moins importante au niveau du torse, n’ait pas été préférée. Pour ce qui est de l’aspect technique, ce n’est certes pas ce que l’on attend d’un jeu sur une console new gen mais il est important de préciser qu’il s’agit d’une réédition d’un jeu datant de 2013. Sorti sur PC puis sur consoles old genPlayStation 3, Xbox 360 – et enfin sur new genPlayStation 4, Xbox One – en 2015, il ne faut pas non plus s’attendre à des miracles concernant ce portage. Une différence entre les deux éditions est quand même notable, avec une colorimétrie revue – couleurs moins agressives, plus atténuées – et des textures plus fines et détaillées. Malgré ces maigres améliorations et une animation correcte, la version 2015 n’est pas à la hauteur graphiquement parlant pour le prix demandé – une cinquantaine d’euros tout de même lors de sa sortie.

Côté ambiance sonore nous sommes heureusement mieux lotis, avec des morceaux orientés plutôt rock/métal, ce qui colle plutôt avec l’atmosphère du jeu qui se veut badass et un brin déjanté. Le doublage des personnages est, quant à lui, réussi ainsi que la mise en scène, la qualité des dialogues est bien là et reste fidèle au personnage de Deadpool. Le doublage français n’est, en revanche, pas présent mais pas de panique, le sous-titrage est bien entendu disponible pour les moins anglophones d’entre nous. 


En version originale (PlayStation 3/Xbox 360)


Sur PlayStation 4 et Xbox One

Verdict

6/10

Deadpool ne rejoint clairement pas les références du genre comme la saga Batman de Rocksteady, mais n’est pas catastrophique pour autant. Ce n’est pas la pire adaptation en jeux vidéo d’un personnage de comics que l’on ait vu, mais il faut avouer que ce n’est pas non plus la meilleure. Des efforts auraient pu être fait sur les graphismes, trop simplistes et un peu décevants, et l’exploitation du personnage au niveau du gameplay n’a pas été assez poussée. C’est vraiment dommage quand on y pense car les développeurs ont bien saisi l’essence et l’esprit des comics – que ce soit sur l’aspect humoristique ou sur la violence – et ont su fidèlement le retranscrire à travers les dialogues et la mise en scène. Cependant, le gameplay trop restrictif et redondant vient gâcher tous ces efforts. Finalement, nous gardons un très bon souvenir de ce jeu dont l’humour rend l’expérience très divertissante. Trouvable maintenant à un prix un peu plus raisonnable qu’à sa sortie, vous pouvez sans hésitation vous laissez tenter si vous êtes conciliant et que vous aimez le personnage.

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