Jotun

Impressionner les dieux n’est pas une mince affaire…

Jotun est un jeu indépendant entre God of War (avec ses combats de boss titanesques) et Metroïd (pour l’exploration). Un jeu encouragé par la communauté, avec une levée de fonds de 64.000 dollars de la part de 2.229 donateurs via Kickstarter. Un projet ambitieux du studio canadien Thunder Lotus Games avec des dessins et animations entièrement réalisés à la main et un sujet complexe et vaste qu’est la mythologie scandinave. Alors est-ce que les tambours du Valhalla raisonneront au nom de Jotun ? Réponse dans ces lignes.

 

Une question d’honneur

Nous incarnons Thora, une guerrière nordique qui a péri en mer. Un mort déshonorante pour la guerrière que nous sommes. Afin de réparer cet affront et pour être menée par les Walkyries au Valhalla, il nous faut montrer notre valeur aux dieux miséricordieux. C’est ainsi que nous nous voyons sommés affronter plusieurs jotuns (géants) régissant les différents mondes liés à Yggdrasil. L’histoire de Thora est plus profonde qu’il n’y paraît. En effet, lorsque l’on finit un niveau, elle nous raconte une partie de sa vie, ce qui la rend plus profonde et plus attachante.

Le jeu nous embarque littéralement dans la mythologie scandinave avec plusieurs scénettes qui content, au fur et à mesure, les différents mythes tels que la création du monde ou encore celui d’Odin. Mais ce qui renforce incroyablement l’immersion du jeu, outre sa magnifique direction artistique, ce sont les consonances nordiques dont font preuve les personnages lorsqu’ils prennent la parole. Notons aussi que les voix sont très agréables, tout comme les musiques et bruitages qui nous emportent dans ces contrées mythiques. Chaque lieu possède une ambiance et des décors uniques que nous pouvons apprécier via des « points de vue » lors de nos expéditions.

 

Un périple nécessaire

Jotun, comme énoncé plus haut, se compose en deux phases : l’exploration et l’affrontement de boss titanesques. Nous commençons sur un niveau représentant la carte des mondes, où des corbeaux (signes d’Odin) nous incitent implicitement à nous rendre à un monde. Chaque monde est composé de deux chemins dans lesquels il faut récupérer des signes sous forme de runes.  Il nous faudra arpenter le niveau de fonds en combles pour récupérer des pommes d’or qui ajoutent des points de vie et des pouvoirs en nous rendant à des autels dédiés aux dieux.

Il faut remarquer la subtilité de la carte des mondes qui sert d’interface en indiquant si tous les éléments ont été récupérés dans un niveau. Trouver les éléments n’est pas une tâche insurmontable en soi et il n’est pas obligatoire de tous les posséder pour finir le jeu. Saluons les levels designers qui ont fait un sacré travail en proposant une expérience toujours différente à chaque niveau tout en conservant les mêmes mécaniques de jeu. De plus, on a la sensation d’être vraisemblablement minuscule dans ces lieux majestueux. Le côté exploration de Jotun est très bien réalisé et rythmé. On y trouve son compte autant dans les visuels que dans les mécaniques.

 

Un combat vertigineux

Thora possède deux attaques, une latérale rapide et une frontale que l’on doit charger. Elle peut aussi esquiver en effectuant une roulade. Heureusement pour nous, certains dieux nous accordent leurs dons. Ainsi, nous pouvons regagner de la vie avec Freya, faire un leurre qui explose avec Loki et charger  nos coups d’électricité avec Thor. Chaque pouvoir est limité dans son nombre d’utilisation en fonction du nombre d’autel trouvé qui sont dédiés au même dieu. Un autel donnant la faculté de l’utiliser trois fois uniquement lors d’un niveau ou d’un combat de boss.

Il y a cependant un puits pour regagner tous ses points de vie et unités de pouvoir. Cela ajoute un aspect tactique quant à la gestion de ces capacités et il va en falloir face aux jotuns qui nous attendent. Chaque boss  a ses propres patterns, il suffit donc de les comprendre pour réussir le combat. La difficulté du jeu est bien dosée, ce n’est ni trop facile ni trop difficile (bien que nous mourrons au moins une fois ou deux lors des batailles face aux jotuns). Chaque boss possède son propre caractère et certains continuerons de nous hanter encore un long moment (Hagalaz  pour ma part). Les combats sont épiques et bien rythmés, encore une preuve que Jotun tient ses promesses.

 

Verdict

9/10

Que dire de Jotun si ce n'est qu'il est certainement l'un des meilleurs jeux indépendants de l'année. Il est d'une finesse incroyable dans sa réalisation, autant pour ses ambiances que son gameplay. Un jeu, dont on aurait tort de se priver. Question durée de vie, les niveaux prennent entre 20 et 40 minutes pour être explorés et les boss entre 10 et 20 minutes à combattre. Ce qui peut paraître plutôt court mais l'expérience n'a pas besoin de plus. Niveau prix, il faut compter 15 euros, que les personnes qui aiment vivre une expérience paieront sans broncher, tandis que d'autres obnubilés par le rapport « durée de vie/prix » attendrons certainement les soldes. En résumé, si vous avez une âme de guerrier, êtes fascinés par la mythologie scandinave, êtes sensible à l'animation à la main, aimez explorer des contrées oniriques et vous mesurez à des boss imposants, Jotun est fait pour vous.

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