Life is Strange, épisode 1 : Chrysalis

Notre test du premier épisode de Life is Strange, la dernière création de DONTNOD, pour Square Enix.

Life is Strange est le dernier né du studio DONTNOD Entertainment,  auteur du très inspiré Remember Me. Cette nouvelle aventure, concentrée sur un aspect narratif très poussé, nous amène à Arcadia Bay, dans l’Oregon, pour suivre les péripéties de Max, notre héroïne très portée sur la photographie. Notre expérience.

 

Quelques originalités sur un concept éprouvé

Notre héroïne, Max Caulfield – qui ressemble pas mal à Nilin, de Remember Me –, revient dans sa ville natale, Arcadia Bay, pour suivre le cursus de photographie de l’Académie Blackwell en partie assuré par le professeur Jefferson, une sommité. Mais le jeu s’ouvre sur un tout autre état de fait, puisque vous marchez vers le phare, une tempête fait rage et la ville menace d’être détruite pour une tornade gigantesque. C’est au moment de contempler cette vision d’horreur que Max se retrouve … dans une salle de cours de l’Académie. Elle découvre dans la foulée qu’elle dispose du pouvoir de retourner dans le passé à volonté.

Le scénario met en avant un côté très mystérieux, et on en apprend un peu plus sur ces changements soudains de lieux seulement en fin d’épisode. En attendant, force est de constater que la narration a constitué le point le plus travaillé du jeu lors de son développement, suivi de très près par l’aspect graphique. En fait, on a presque du mal à voir ce qui est le plus important dans Life is Strange : son scénario ou son « aura ».

Quoiqu’il en soit, l’influence des jeux estampillés Telltale est bien visible, ne serait-ce que dans l’approche des choix à prendre lors de votre partie. La présentation qui récapitule ces choix en fin de chapitre pourrait être tirée de The Walking Dead que ça n’en serait pas choquant. En bref, le principe – si on le dit de manière globale – est le même : une narration forte, des choix qui ont une influence sur la suite du déroulement et des personnages travaillés. Les originalités sont tout de même présentes, et elles sont directement liées au scénario, avec l’intégration du voyage dans le temps. Nous parlerons du gameplay un peu plus loin.

 

Un gameplay réglé comme du papier à musique

En bref, la recette de Walking Dead est reprise mais l’ajout des retours dans le passé ajoute une dimension assez grisante à l’expérience. Là où il fallait recommencer une partie pour voir les conséquences directes des choix majeurs que nous n’avions pas choisis en premier lieu, remonter le temps juste avant ce choix permet de voir ce qui se passe, mais les conséquences sur le long terme nous restent inconnues, puisque la fonction de retour dans le temps ne fonctionne que jusqu’à un certain point. Vous ne pouvez, bien sûr, pas remonter indéfiniment le temps. Le plus souvent, la fonction est limitée au laps de temps où l’on a visité la zone où l’on se trouve à ce moment-là. Ce qui suffit très largement à modeler le déroulement selon nos souhaits.

Le plus souvent, à la fin d’une scène importante, Max se parle intérieurement pour suggérer ce qui aurait pu se passer si on ne prend pas la même décision. Plus généralement, Max guide nos recherches dans les différentes zones en faisant des commentaires intérieurs lors de l’analyse de l’environnement.

Ajoutons à ce gameplay très bien rôdé et perfectionné, une ambiance prégnante portée par une réalisation de toute beauté, épurée et dégageant une aura à mi-chemin entre le réaliste et le merveilleux, teinté de mélancolie. On a une sensation très étrange lorsqu’on joue à Life is Strange – comme quoi le nom ne sort pas de nulle part –, ce « je-ne-sais-quoi » qui fait la différence entre un bon jeu et une œuvre qui marque. Vivement l’épisode 2 et, plus généralement, le fin mot de l’histoire.

 

Note de la rédaction : Nous avons appris la mise en ligne illégale de l’épisode 2, près d’un mois avant sa sortie. Nous vous encourageons à ne pas céder à la tentation, car un jeu de cette trempe se joue dans les meilleures conditions – la version en question n’est bien sûr pas terminée – et, surtout, pour 5€, cela vaut-il le coup ? DONTNOD n’a clairement pas besoin de ça donc, si vous aimez leur travail, soutenez-les.

Verdict

9/10

DONTNOD confirme ses bonnes dispositions, déjà entrevues dans Remember Me. Life is Strange s’impose comme un excellent jeu, on est impatient de voir le résultat final, une fois les autres épisodes sortis. En attendant, l’intégration du voyage dans le temps dans un système narratif très travaillé fonctionne à merveille. Le travail artistique est également magnifique, donnant une véritable aura au jeu, plus que son scénario, qui reste relativement peu original en soi.

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