Lundi Indie : La Peur Au Ventre

C’est quoi ce bruit derrière moi ? HAAAAAAAAAAAA !!!!!! Ah, non, c’est rien en fait.

Quand j’étais gosse, je me rappelle avoir été complètement terrifié par le jeu Alone in the Dark. Aujourd’hui, les jeux d’horreurs se découpent en deux catégories : Les grosses productions à la Resident Evil (avec un volume 6 qui ne sait plus ce qu’est l’horreur) et les indépendants avec Amnesia et Outlast (qui se feront un plaisir de vous obliger à changer de pantalon).

 
Je suis encore terrifié aujourd’hui quand je dois aller tout seul dans un grenier…

Pourquoi est-ce que les gros studios semblent ne plus savoir nous faire peur ? Pourquoi est-ce que les franchises d’horreur comme Dead Space, Resident Evil et même Silent Hill se transforment en shooter sans âme et malheureusement, sans cervelle.

Bien sûr, les studios essayent toujours de ratisser large, et un shooter se vend mieux qu’un petit jeu d’horreur, mais le public pour l’un est différent du second. Personnellement, j’aime bien une ambiance stressante dans un shooter, mais l’inverse n’est pas vrai. Avoir une arme en main aura toujours pour effet de rendre la situation moins terrifiante. Déjà à l’époque de Alone in the Dark, je me rappelle que les armes à feu étaient pathétiquement faible, difficile d’aligner un tir et avec très peu de munitions disponible. On devait bien souvent fuir plutôt que combattre. Et en fin de compte, c’est exactement le problème des grosses franchises. Le fait que le gameplay soit si fonctionnel rend le jeu beaucoup moins terrifiant.


Ils ont l’air terrifié, en effet…

Est-ce que ça veut dire que pour faire peur, un jeu doit être un peu pourri ? Bien sûr que non, des jeux comme Outlast montrent qu’on peut faire peur avec un jeu qui fonctionne parfaitement bien avec un gameplay qui n’est pas conçu pour gêner le joueur. Mais une chose est absolument sûre : Pour faire peur, le jeu doit impérativement forcer le joueur à se sentir vulnérable. Que ce soit comme Amnesia, en vous interdisant de vous défendre, ou comme Silent Hill premier du nom (et son terrifiant remake Shattered Memory), en vous rendant incroyablement faible et en vous empêchant de savoir exactement ce qui vous attend au tournant.

Le cas de Silent Hill est l’exemple parfait d’une limitation que les développeurs ont réussi à tourner à leur avantage. Graphiquement limité par la PlayStation, première du nom, voulant laisser le joueur se balader dans une ville qu’ils n’auraient jamais pu montrer en intégralité, les dévelopeurs décidèrent de baigner la ville dans un brouillard épais et oppressant. Un coup de génie qui met le joueur dans une position doublement stressant. Non seulement on ne voit rien à dix mètres, mais en plus on a beaucoup de mal à s’orienter. On se retrouve donc doublement affaibli avant même d’avoir croisé un seul monstre.

Aujourd’hui, il semble que les développeurs indépendants soient les seuls à avoir retenu les leçons d’un Silent Hill, Resident Evil ou Alone in the Dark. Même un jeu qui en fin de compte n’a pas pour but de vous terrifier, comme Gone Home, joue parfaitement avec les codes du genre et utilise sa mise en scène, lumière et ambiance sonore avec une efficacité qui vous donnera des sueurs froides.

Personnellement, j’aime me faire peur de temps en temps. Et depuis le premier Dead Space, j’avoue ne pas avoir eu plus qu’un sursaut dû à un jump scare dans un titre à gros budget comme Resident Evil 6 (quelle déception cela a été d’ailleurs). Mais quand on en vient à la scène indieAmnesia est un jeu sur lequel je défie n’importe qui de finir sans hurler de terreur à certains moments (comme dans la section ou vous devez naviguer dans un sous-sol inondé… J’en ai des frissons rien que d’y penser).

Je pense que je vais vous laisser avec une petite liste de titres à essayer si vous vous croyez immunisés de la peur… et vous pourrez tester votre courage !

  • Amnesia The Dark Descent, devenu immédiatement un classique, il vous fera hésiter à chaque porte.
  • Outlast, un peu comme le film Rec, c’est un tout petit peu dirigiste, mais ça n’est pas moins flippant.
  • Slender, bien sûr, Slender, le mythe né sur internet devenu jeu vidéo. Vous n’aurez plus envie de vous balader dans les bois… jamais. (Dans le même genre, essayez Haunt, gratuit et bien flippant!)
  • Day Z, pas tant un jeu d’horreur, qu’un jeu qui vous stressera au point de péter un plomb, surtout quand vous finirez par vous faire descendre par un autre joueur par derrière.

Et bien sûr, n’oubliez pas que le PC est tout simplement truffé de freeware, et une bonne partie des jeux d’horreur de la scène indie sont disponible dans leur forme prototype pour exactement 0€ !

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