[TEST] Rambo – Le jeu vidéo, c’était vraiment pas sa guerre …

Rambo, l’histoire d’un homme marqué par la guerre au Vietnam. Et peut-être bientôt celle qui va vous marquer également, mais pas dans le bon sens, puisque le jeu vidéo officiel débarque. Vous le devinez à cette accroche, Rambo : le jeu vidéo est loin de nous avoir convaincu. Voici pourquoi.

« J’pouvais les tuer, j’pouvais tous les tuer, toi aussi j’pourrai te tuer »

Quelques points positifs d’abord : nous avons droit aux voix originales et tout pareil pour la bande originale. Le jeu permet de se replonger dans certaines séquences cultes et le modèle 3D de Rambo/Sylvester Stallone n’est pas le plus affreux. Et … c’est à peu près tout.

Commençons par le scénario, puisqu’il le faut. La scène d’ouverture nous montre l’enterrement de Rambo (qui n’existe dans aucun film, mais n’ayons pas l’esprit étriqué) et met en scène un officier qui nous parle des faits d’arme du célèbre béret vert. Se lance tout de suite la première mission, au Vietnam, et le reste s’enchaîne presque sans discontinuer. De brefs textes explicatifs enrobent tout ça et c’est tout. L’ensemble est scénaristiquement très mal amené. Si mal, qu’il faudra être un très fin connaisseur de la trilogie de base pour s’y retrouver : les néophytes seront très vite largués. Dernier petit détail au sujet de la narration qui peut avoir son importance : le dernier film n’est pas inclus dans le jeu, faut pas trop en demander, hein.

Les graphismes se révèlent, dès l’introduction, risibles à un point presque inégalé sur PlayStation 3 ou Xbox 360 (et ne parlons pas du PC, on ne tire pas sur les ambulances ici, surtout lorsqu’elles viennent de perdre une roue …). Oh, bien sûr, il y aura toujours pire, mais il faut admettre qu’ici on en prend plein la vue dès les premières secondes : les soldats alignés autour de la tombe de Rambo sont tous des clones avec un niveau de détails équivalent à un jeu moyen sur PlayStation 2, autant dire que nous ne partons pas avec un préjugé positif.

« Je suis remplaçable »

Techniquement, le jeu ne nous convainc pas beaucoup plus par la suite, même si les environnements ne sont pas trop mal modélisés en comparaison des personnages, catastrophiques. Ainsi, les vietnamiens sont moulés dans le même modèle 3D que les soldats américains, avec pour seule différence la tenue (et les fameux chapeaux chinois, faut bien rester dans les clichés, vous pensez !). Les Vietkongs n’ont donc pas du tout la tête de personnages asiatiques, ce qui met un coup à l’immersion, au même titre que les doublages mal intégrés et de qualité très discutable (on les soupçonne même de ne pas être en surround, ou même en stéréo, ou même …).

Au niveau du gameplay, si vous vous attendiez à retrouver un FPS, vous pouvez ranger vos deniers, puisqu’il s’agit en fait d’un rail-shooter, vous savez, ce genre popularisé en salle d’arcade par les mastodontes Time Crisis et House of the Dead. Inutile de dire que nous sommes loin de ces références du genre. Le jeu reprend des mécanismes relativement classiques avec le bouton de tir sur la gâchette en bas à droite, la recharge sur la bouton carré (ou X), un bouton dédié aux grenades et la possibilité de se cacher derrière des objets, parfois.

Le gros problème du jeu réside dans sa difficulté extrême qui risque de rebuter les courageux qui seront allés au-delà des quatre ou cinq premiers niveaux, représentant la trame du premier film. Même dans le mode de difficulté le plus bas, le jeu est incroyablement dur et il est difficile d’avancer, vu que les ennemis vous infligent des dégâts ahurissants quel que soit le réglage choisi. Enfin, toujours au niveau jouabilité, signalons un système de recharge pas franchement jojo, il vous faut appuyer au bon moment une deuxième fois sur la touche dédiée pour, au choix, recharger normalement, faire un « parfait » et avoir 200% de munitions ou alors enrayer l’arme et vous faire perdre du temps, donc par conséquent de la vie, ou encore recharger l’arme à seulement 50%. Le jeu se dote également d’un aspect axé jeu de rôle (c’est très léger, mais tout de même), qui fait que vous pouvez choisir certaines compétences avec des points à dépenser, à choisir soigneusement, selon la mission qui suit. Un effort à souligner, même si l’interface n’est pas des plus claires.

Pour terminer, signalons également la présence de multitudes de QTE qui entrecoupent les niveaux où l’on se consacre uniquement au shoot. Ceux-ci sont globalement peu nerveux et trop faciles à sortir, mais la morale du premier film y survit quelque peu, puisque vous tuez des policiers quand vous ne faites pas un « parfait », au lieu de les assommer, ce qui sous-entend que la bonne façon de faire les laisse en vie. Pour le reste, oubliez l’idéologie des films, la critique de la guerre et tout ça, vous n’en trouverez aucune trace qui soit utilisée à bon escient.

Verdict

3/10

Cela faisait longtemps que les fans attendaient une vraie adaptation 3D de Rambo, et ils sont finalement servis avec cet opus sur PlayStation 3, Xbox 360 et PC. Cependant, force est de constater que l’ambition n’a pas été au rendez-vous, avec tout d’abord un type de jeu réducteur, le rail-shooter, mais en plus de ça, des carences techniques rédhibitoires. Tout n’est pas noir, puisque les grands fans pourront prendre plaisir à surpasser la difficulté du jeu et à refaire des séquences qu’ils ont apprécié dans les films. Le manque de liant dans la narration ne les gênera pas tellement, contrairement aux néophytes qui seront complètement perdus, dommage, car il y avait mieux à faire avec une telle licence et de tels hardwares.

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