Sherlock Holmes : The Devil’s Daughter

On retrouve Sherlock Holmes dans sa dernière aventure, notre verdict !

Deux ans après leur dernier opus, Frogwares nous replonge dans l’univers d’Arthur Conan Doyle avec leur nouveau titre : Sherlock Holmes : The Devil’s Daughter. Un jeu annoncé comme étant dans la lignée des précédents, mêlant aventure et enquêtes. Le titre nous promet de s’intéresser à la vie personnelle de Sherlock Holmes, tout du moins à sa fille, chose assez rare lorsqu’on connaît le détective. Le jeu tient-il sa promesse ? C’est ce que nous allons voir…

 

 

Une ambiance fidèle à Sherlock Holmes

Plongé dans un univers londonien de la fin du XIXème siècle, nous retrouvons Sherlock Holmes prêt à résoudre de nouvelles enquêtes. Nous sommes transportés dans une ambiance d’avant-guerre, oscillant entre un Londres assez pauvre, noir, sous tension, semblant sale, et un Londres où modernité, goût et élégance s’entrecroisent. En soi, une ambiance assez fidèle à ce que l’on attend d’un titre estampillé Sherlock Holmes.

Mais, pour une fois, le jeu emprunte (malheureusement un peu trop tard) un chemin plus sombre et plus noir, sous la forme de l’histoire d’un homme et sa fille. Notre Sherlock est toujours aussi charismatique, nonchalant, négligé, je-m’en-foutiste. Mais cette fois, il a au moins l’air de se soucier d’une chose : de sa fille, d’où le titre de l’opus. Rien à dire du côté de la bande-son qui colle bien à l’ambiance, sans être non plus inoubliable, ce qui résume, par ailleurs, notre sentiment sur le jeu dans sa globalité.

 

Techniquement mitigé

Côté technique, le jeu se situe à peu près au même niveau que le précédent. La différence est que nous avons l’impression que la ville est immense à visiter dans son intégralité, presque comme dans un monde ouvert. L’environnement est plutôt bien réalisé, que ce soient les rues de Londres, les égouts, un terrain de sport, le repaire des escrocs de la ville ou encore une cité archéologique. Ce qui est un peu plus dérangeant, ce sont les modèles des personnages. Si les visages des protagonistes principaux – notamment Sherlock Holmes et certains suspects dans les affaires – sont, eux, plutôt bien réalisés, leurs mouvements sont très saccadés et erratiques : les animations des personnages sont à revoir. Le décalage entre le graphisme des personnages et celui de l’environnement est également trop grand.

Les bugs ou ralentissements s’avèrent, de la même manière, trop fréquents. Ceci s’ajoute à des temps de chargement très – trop – longs, notamment entre deux endroits clés où Sherlock doit se rendre. Certes, Frogwares a eu la bonne idée d’essayer d’améliorer ces temps de chargement car on y voit et joue Sherlock dans sa calèche, pouvant ainsi relire les pièces à conviction acquises ou réfléchir aux déductions à venir. Bref, beaucoup de temps de chargement répétés pour pas grand-chose, malgré tout.

Les scènes d’action sont, elles, plutôt bonnes et fluides, ce qu’on ne s’attend pas forcément à trouver dans un jeu d’enquête. Elles sont notamment plus nombreuses en comparaison des précédents opus. Par contre, petit bémol aux scènes qui sont jouées au ralenti « à la Matrix », rendant un moment « supposé » épique tout simplement ridicule ce qui dénote avec l’ambiance.

 

Un gameplay approprié et intéressant

Aspect agréable pour ceux qui n’aiment pas trop la difficulté : le joueur est plutôt bien guidé, ce que j’ai trouvé satisfaisant dans un jeu d’enquêtes qui, pour moi, ne doit pas devenir « un jeu casse-tête ». Les suites d’actions sont logiques, et nous nous laissons guider peu à peu, pour peu d’être attentif à l’histoire. Cela sera peut-être un peu trop facile pour les adeptes du genre mais l’approche est convaincante pour élargir le public visé. Le gameplay est, comme toujours, plutôt bien pensé avec la possibilité de consulter son carnet, de relire les lettres ou journaux trouvés, de revoir le portrait de certains personnages ou encore de faire des déductions, entre autres.

Les parties du jeu sont découpées en deux phases principales, la première concerne l’enquête avec le recoupement d’idées, les déductions, la recherche des objets cachés ou des indices, l’analyse du portrait des personnages et ainsi de suite. La deuxième phase est constituée de mini-jeux : casse-têtes en tous genres, décryptage de messages codés, mission de sauvetage lors d’un accident, etc. Cette partie mini-jeux est parfois un peu trop présente et casse le rythme de l’enquête, ce qui est plutôt dommage. On appréciera l’option « passer » qui permettra à ceux qui ne veulent pas se prendre la tête d’apprécier et de continuer le jeu. Par contre, là encore, l’option n’est pas bien aménagée : il aurait été préférable de pouvoir refaire les mini-jeux une fois l’enquête terminée, mais cela n’est pas possible. J’aurais également aimé pouvoir refaire les enquêtes sans les reprendre du début, chose impossible une fois les choix de déduction validés.

Les voix des personnages en version française ont été plutôt bien choisies, notamment celle de Sherlock Holmes, dommage que le doublage dispose d’une synchronisation labiale peu soignée, provoquant un certain décalage. J’aurais également apprécié trouver une option VOSTFR afin d’être encore plus immergée dans l’ambiance anglaise de Sherlock Holmes, ce qui n’est pas le cas. Petits moments originaux : le fait de pouvoir incarner Toby, le chien de Sherlock Holmes tout en suivant l’odeur d’un suspect ou encore incarner le petit orphelin Wiggins sur les toits de Londres, des instants tout à fait surprenants et intéressants.

 

Il manque un petit quelque chose

Je suis toutefois un peu déçue par le fait de ne pas avoir une ambiance plus sombre comme on nous le suggérait dans les trailers avant la sortie du jeu. Le jeu étant, de surcroît, intitulé The Devil’s Daughter, on pouvait s’attendre à un côté horrifique bien plus présent dans la veine de l’enquête du Chien des Baskerville. Or, cela ne concerne que le dernier épisode et encore, le jeu ne va pas au fond des choses, ne plongeant pas forcément au cœur du sujet, ce qui minimise le côté tragique de la situation. J’aurais souhaité que la fille de Sherlock Holmes soit plus présente au cours des différentes enquêtes menées par son père. Il aurait été bon de sentir cette noirceur tout au long du jeu afin d’avoir plus de frissons.

Pour conclure, je peux dire que Frogwares reste dans la lignée de ses précédents jeux, en faisant la tentative d’une ambiance plus sombre sur la fin, chose qui est à souligner. On se régale au fil des enquêtes, bien qu’elles soient très peu nombreuses (5, en fait) rendant la durée de vie du jeu assez courte : entre 8 et 15h de jeu, grand maximum. Bien en dessous graphiquement des jeux sortant en ce moment sur PlayStation 4, il reste pourtant très cher à sa sortie compte tenu de son rapport prix/qualité/durée de vie. Une sortie à un prix entre 30 et 40€ aurait été déjà plus cohérente.

 

Verdict

6/10

Cet épisode est à faire si vous voulez vous laisser emporter dans l'ambiance Sherlockienne. Jouer à Sherlock Holmes : The Devil's Daughter est pareil à regarder un épisode d'une série policière : de bons moments à passer, mais ce n'est pas un jeu que l'on refera plusieurs fois et qui restera dans les mémoires. Agréable, simple mais intéressant, à faire sans se prendre la tête.
NB : Le platine de ce jeu est très facile à obtenir à partir du moment où on fait tous les mini-jeux.

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