[TEST] Ghost Recon Wildlands, rencontre en terrain connu

– J’ai une bonne et une mauvaise nouvelle …
– C’est quoi ?
– La bonne, c’est qu’Ubisoft nous a envoyé Ghost Recon Wildlands.
– Et la mauvaise ?
– C’est une version Xbox One … et tu n’as pas de Xbox One.
– Ô rage ! Ô désespoir ! Ô Xbox ennemie ! N’ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ?
– Bon ok, je te file la mienne …

Les Ghosts c’est pas Casper !

Commençons par le commencement. Le jeu nous narre l’histoire d’une équipe de Ghosts (des fantômes dans la langue de Lars Ulrich (j’ai failli me faire avoir) Kirk Hammett) qui partent dans ce charmant pays qu’est la Bolivie. Bolivie qui nous est présentée comme un narco-État dirigé par le cartel de la Santa Blanca lui-même chapeauté par un chef répondant au doux nom d’El Sueño. Le but du jeu étant de démanteler le cartel afin d’abattre le chef en question.

Pour parfaire la présentation des Ghosts, je me réapproprierai la réplique de Stone dans Terrain Miné : « Mon contact à Wasshington dit qu’on n’a pas affaire à un élève mais qu’on a affaire aux professeurs. Quand l’armée monte une opération qui doit pas échouer, c’est à eux qu’ils font appel pour entraîner les troupes, d’accord ? C’est le genre de types qui boiraient un bidon d’essence pour pouvoir pisser sur ton feu de camp. Ces mecs-là, tu les largue au pôle Nord, sur la banquise avec un slip de bain pour tout vêtement, sans une brosse à dent, et demain après-midi tu les vois débarquer au bord de ta piscine avec un sourire jusqu’aux oreilles et les poches bourrées de pesos. »

 Le songe d’une nuit d’été

Avec Ghost Recon Wildlands, Ubisoft brise une longue lignée de mondes ouverts et part dans une nouvelle direction. Finis les mondes ouverts dirigistes avec telle zone à débloquer pour ensuite accéder à telle autre zone : ici, c’est une cinématique qui pose les bases (El Sueño c’est « un sacré pourri ») et, zou, en avant Guingamp. L’intégralité de la carte est disponible à la sortie de la cinématique, aucune indication n’est donnée sur la marche à suivre, seulement une carte avec quatre domaines dans lesquels la Santa Blanca est installée.

Pour pouvoir atteindre le chef, il faudra mettre à mal le cartel dans ses « secteurs d’activités » et pour cela, il faudra récolter des informations et ensuite mettre hors d’état de nuire les Buchones de cartel (notez qu’il s’agit du nom des sous-sous-chef et pas d’embouteilleurs comme le nom pourrait le laisser croire) et ainsi « libérer » une région pour passer à la suivante. Ce qui est plaisant car le jeu laisse le joueur faire le ménage dans les régions qu’il veut, dans l’ordre souhaité et si vous voulez partir dans une région à cinq crânes de difficulté (sur cinq), libre à vous d’y aller.

Autant le dire tout de suite : le jeu est taillé pour le multi. l’IA est conne comme la lune et ne permet pas de mettre en place de vraies tactiques. On garde finalement les moments en solo pour les petites missions annexes ou les missions d’infiltration pure (car si on se fait repérer c’est fini et je vous laisse imaginer à quel point comment coordonner ça sans pouvoir se parler est difficile, donc micro obligatoire).

Non, ce qui fait tout le sel du jeu réside dans le multi, au début de mes parties en ligne j’étais un peu sceptique sur cette partie aussi puisque le jeu est avant tout pensé pour être fait avec des amis (sans micro pour aller avec la Xbox et mettre en place une opération, c’est donc plus compliqué). Finalement, comme dans beaucoup de jeux en ligne, j’ai passé d’excellents moments – notamment un après-midi où tout se passait merveilleusement bien et où le dialogue était superflu pour mettre au point une tactique – et d’autres périodes moins agréables avec un petit troll qui est venu pointer le bout de son museau.

Bolivar en PACA

Graphiquement, le jeu est vraiment plaisant même si les versions consoles (en tout cas la version Xbox One) semblent nettement accuser le coup face à la version PC. Les environnements sont variés, entre les déserts, la neige, les montagnes, les champs de pétrole, il y a de quoi en foutre plein les mirettes et le tout laisse entrevoir un portrait géographique assez fidèle de la Bolivie.

Le seul gros point noir du jeu réside dans sa gestion des morts qui est frustrante au plus haut point. Quand on meurt, il faut attendre une minute que quelqu’un vienne nous ranimer, passé ce délai, il faut se téléporter près d’un joueur, ce qui entraîne un temps de chargement et les temps de chargement pour changer de zone ou se téléporter sont trèèèèès longs. D’autant plus qu’en multi, le choix est laissé de faire les missions proposées par les joueurs ou celles que l’on veut faire nous-même.

Pour vous donner un exemple marquant qui m’a passablement énervé : j’étais parti faire une mission seul parce que les autres joueurs étaient occupés sur une mission que j’avais déjà faite. J’avais pris une moto pour traverser la pampa mais un caillou inopiné m’a brutalement éjecté et je suis mort. Il m’a fallu attendre une minute pour pouvoir me téléporter vers d’autres joueurs (temps de chargement) puis me téléporter vers un point de transport rapide (temps de chargement) pour pouvoir retenter la mission, ce qui a pris facilement cinq minutes (et c’est long) juste pour tenter une mission.

Dernier point noir sur le visage de Ghost Recon Wildlands : la conduite des véhicules qui est … étrange et difficile à expliquer tellement elle l’est. On dirait une brique posée sur quatre mottes de beurre qui se dirigeraient chacune indépendamment.

Verdict

7/10

En définitive, Ghost Recon Wildlands est plutôt un bon jeu et il est encore meilleur accompagné d’amis (et les Torquemada de la notation pourront lui rajouter un point s’ils ont des amis avec qui jouer et un micro). La carte assez riche, les graphismes soignés et un cartel à dessouder feront la joie des petits et grands malgré la présence de certains défauts.

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