[TEST] Legend of Heroes : Trails of Cold Steel, Elephant man dans ta télé

– Tiens j’ai un jeu pour toi, un J-RPG en plus.
– 
Mais j’ai pas encore fini de monter mon nouveau PC et je suis resté à la PlayStation 3 !
– Pas de soucis, il est sorti sur PS3.
– Mais, ça fait pas un moment que la PS4 est sortie ?
– Si, mais il faut croire que la localisation a pris du temps …

En effet, parfois la localisation prend du temps et c’est exactement ce qui c’est passé pour Legend of Heroes : Trails of Cold Steel. La série Legend of Heroes est une saga de J-RPG assez connue au Japon et c’est pour cela qu’elle arrive (enfin) dans nos contrées sur PlayStation 3 et PSVita. Sorti en 2013 au Japon et en 2015 aux États-Unis c’est fin janvier 2016 que ce premier Legend of Heroes est enfin sorti en Europe. Le jeu est développé par Falcom et édité par XSEED Games.

Après cet historique de la saga, il est temps de s’attaquer au jeu en lui-même. Je lance donc le jeu et après une cinématique d’introduction fort sympathique avec j-pop à fond et un design des personnages très agréable je lance donc une nouvelle partie et …oh mon dieu, mais qu’est-ce que c’est que cette horreur ! Oui, la première chose qui va vous frapper (presque littéralement) ce sont les graphismes d’un autre âge. Soyons honnêtes, c’est franchement moche et on dirait que le jeu est sorti sur une hypothétique PlayStation 1.5. Mince quoi, on est sur PS3 et c’est pas vraiment digne d’un jeu PS2 ! On voit même les polygones !

Bon malgré le fait que j’ai presque fait un AVC en lançant le jeu je vais quand même vous raconter un peu l’histoire avant d’aborder les sujets qui fâchent. Vous êtes donc Rean un jeune fraîchement admis à la prestigieuse académie militaire Thor. Evidemment, tout ne se passe pas comme prévu car Rean va se retrouver dans une promotion spéciale : la Classe VII, qui a pour particularité de mélanger nobles et roturiers. Car dans le monde de Legend of Heroes : Trails of Cold Steel les classes sociales sont bien définies. Il s’ensuivra de nombreuses aventures avec vos comparses qui finiront, bien sûr, par devenir vos BFF et vous aideront à grandir. Pour rester sur l’histoire, elle bénéficie d’un travail remarquable et le monde de ce Legend of Heroes est très cohérent et assez vaste. La trame principale suit le conflit qui commence entre la faction des réformistes (ces salauds qui veulent tout changer et faire sortir les nobles du monde politique) et la faction des nobles (qui trouvent ces réformistes bien impétueux et qu’il faudrait quand même pas déconner et laisser la chose publique à des gueux de basse extraction).

Les personnages bénéficient aussi d’une qualité d’écriture en finesse, même si on retrouve quand même beaucoup de stéréotypes. Certains personnages sont moins lisses qu’il n’y paraît et certains portent de lourds secrets. On évite tout de même le travers de la multitude de personnages portant un secret et étant profondément torturé car certains se révèlent très bien dans leur corps et dans leur tête.

Ce que je ne m’explique pas c’est ce foutu versant technique, qui gâche pas mal le constat global. J’ai dis que le jeu était moche, mais il souffre aussi de nombreux problèmes techniques, par exemple, nous assistons à un bon nombre de chutes de framerate pendant les cinématiques. Et, bien entendu, on nous inflige des textures très limites pour le support : on voit même les pixels des ombres ! Si le jeu est vilain, il n’en reste pas moins qu’il y a un vrai effort de mise en scène dans les cinématiques et on sent vraiment l’influence du cinéma dans certains mouvements de caméra, chose assez rare pour être soulignée.

Le gameplay, lui, ne souffre presque d’aucun défaut tant il est profond et complet. Pour faire simple, les combat se passent sur un champ de bataille dans lequel vous pouvez vous déplacer. Vous possédez une attaque de base, des arts et des crafts. Les crafts sont des compétences que votre héros débloque au fur et à mesure de la montée des niveaux. Ensuite et pour faire simple, les arts sont les équivalents de la magie. Chaque héros de votre équipe possède un système ARCUS qui peut être rempli par des quartz, ce qui débloque de la magie et des bonus supplémentaires (force, vitesse et tout le tintouin). Les attaques de vos héros peuvent être simples, de zones ou en ligne droite mais attention : si vous lancez de la magie cela prend du temps et la zone ciblée peut se retrouver vide de tout ennemi quand vous lancez effectivement votre sort. Le système est donc très riche et complet et demande pas mal de réflexion pour tirer le meilleur parti de votre équipe. En plus de cela, vous êtes lié avec les membres de votre équipe par le système ARCUS ce qui débloque encore de nouvelles attaques et possibilités.

Le jeu se déroule toujours de la même façon, une première partie à l’académie répartie entre cours temps libre et quêtes annexes. C’est le moment où vous pourrez choisir de passer du temps avec tel ou tel personnage pour augmenter votre lien avec ce personnage. Viens ensuite le cours sur le terrain ou vous aiderez la population à résoudre ses problèmes du quotidien et où vous vous retrouverez forcément mêlé à des histoires qui mettent en péril la sûreté de l’empire. Un découpage logique mais qui brise cruellement le rythme du jeu puisque après avoir fait un combat épique on se retrouve inlassablement à l’école en train de suivre les cours.

Pour finir, le jeu est ce que l’on pourrait appeler un RPG bavard, très bavard. Les personnages parlent tout le temps et on se demande parfois si le jeu n’est finalement pas un roman interactif. Heureusement, pour peu que l’on rentre dans l’histoire et que l’on s’attache aux personnages, le jeu est très plaisant à suivre. Attention toutefois le jeu est complètement en anglais et cela peut en rebuter plus d’un vu le nombre faramineux de lignes de dialogue. N’oubliez pas aussi que le jeu est le début d’une trilogie et que sans vous spoiler la fin (puisque apparemment cela ne se fait pas) le jeu se termine par un bon gros « à suivre dans le prochain épisode ».

Edit :

Le jeu est aussi dorénavant disponible sur Steam depuis le 2 août 2017. L’occasion de le découvrir si vous n’avez plus de PlayStation 3 à disposition et d’être fin prêt pour Legend of Heroes : Trails of Cold Steel II.

Verdict

7/10

Si vous me permettez une métaphore, Legend of Heroes : Trails of Cold Steel est comme Elephant Man. Un jeu que l’on aurait envie de montrer dans un cirque tellement il est moche mais qui vous criera un émouvant : « Je ne suis pas un monstre, j’ai une chouette histoire et un gameplay solide ! », si l’on va un peu plus loin que le physique. Le jeu n’est pas fait pour tout le monde mais je suis sûr qu’il trouvera son public, vous savez maintenant dans quoi vous vous embarquez avant de vous lancer.

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