[TEST] Little Nightmares, un cauchemar éveillé

Dernier jeu de Tarsier Studios et édité par Bandai Namco, Little Nightmares embarque le joueur dans une aventure cauchemardesque. Sorti le 28 avril dernier, c’est avec un peu de retard que je vous propose de vous embarquer dans ce jeu à l’ambiance horrifique pour voir ce qu’il vaut concrètement.

 

Six à la maison

Dans Little Nightmares, on se réveille dans un endroit qui ne semble, à première vue, pas très accueillant. On dirige alors un petit personnage vêtu d’un ciré jaune et … voilà pour la mise en situation : pas d’introduction scénaristique, rien. Je commence donc à regarder les différents contrôles : sauter, attraper des objets, les lancer. Tout se fait de manière empirique et au bout d’un moment je commence à comprendre la plupart des mouvements.

Little Nightmares est ce que certains qualifient de « jeu où on va vers la droite » et, en effet, il y a un peu de cela. Je progresse tant bien que mal en sautant de plateformes en plateformes, je me laisse porter par le style graphique si particulier de l’œuvre et j’avance en me disant que, quand même, c’est super glauque et que le truc flippant que j’ai croisé en arrière plan, j’ai pas super envie de le rencontrer. Pourtant cela arrive, ô surprise, bien assez tôt.

 

Cauchemars en cuisine

Le style graphique est, avouons-le, à tomber par terre. Avec ses jeux de lumière parfaitement dosés qui donnent un côté sordide aux moindres recoins sombres (d’autant plus que le personnage principal possède un petit briquet qui permet d’éclairer un peu) et sa direction artistique qui rappelle les frères Grimm (pas les contes pour enfants d’aujourd’hui, les vraies histoires des frères Grimm, celles avec les yeux crevés, les tortures et les cafards qui sortent de la bouche des méchants), l’ambiance est à tomber.

À côté de ça, les contrôles sont, on va dire, … perfectibles. Si je n’ai pas eu de problème particulier, à part certaines collisions qui m’ont quand même bien énervé, certains ont eu plus de soucis (coucou William tu peux rajouter quelques mots pour nous faire partager ton expérience) dans les contrôles du personnage. (Note de William : En effet, j’ai eu beaucoup de mal sur certains sauts pour appréhender une perspective que j’ai trouvé très perfectible. Je rends l’antenne !).

 

Six pieds sous terre

La réalisation est aussi superbement réussie, le rapport entre le personnage et les décors est vraiment incroyable. Les environnements sont proprement gigantesques et le personnage parait minuscule dedans, on a l’impression de voir le monde à travers les yeux du petit enfant que l’on est en train d’incarner et c’est vraiment chouette.

Alors, Little Nightmares, après avoir parlé de tout ça, est-il un chef-d’œuvre absolu ? Et bien non parce que si le jeu est magnifique, possède une ambiance de folie et une réalisation dantesque, il pèche par sa narration. Dans le jeu, il n’y a pas de dialogues et toute la narration se fait de manière « environnementale » comme disent les gens de bonne famille (c’est-à-dire que ce sont les décors qui se chargent de faire passer des messages ainsi que les personnages autrement que par les dialogues). Pour que cette narration marche, il faut maîtriser les décors et les voir comme autant de moyen de faire passer une information ou une émotion. C’est sur ce point, pourtant important, que Little Nightmares échoue. Le jeu a beau être globalement magnifique et avoir une direction artistique incroyable, il ne raconte rien de plus qu’une enfant qui essaye de s’échapper d’un endroit d’où elle semble être prisonnière. Et pourtant, on sent que le jeu a envie de raconter quelque chose ce qui rend d’autant plus frustrant ce manque de maîtrise.

Pour les petits malin au fond je vous entends dire que « c’est à chaque personne de se faire sa propre interprétation et que c’est ce que le jeu pousse à faire ». Certes, mais il faut aussi que le jeu donne des clefs qui puissent permettre cette interprétation, ce que ne fait pas Little Nightmares. La fin résume finalement ce sentiment que j’ai ressenti durant toute la partie et, au risque de me répéter, le jeu veut dire quelque chose mais c’est finalement tellement abscons qu’on est plus frustré que triste à la fin. Frustré de ne pas pouvoir interpréter ce que l’on voit.

Verdict

8/10

Absolument magnifique, avec une atmosphère incroyable et une direction artistique de génie : tout ça aurait du propulser Little Nightmares dans les classiques vidéoludiques mais sa narration maladroite plombe finalement un peu l’intérêt global du titre. Malgré tout je vous conseille de jouer à ce Little Nightmares tout en gardant à l’esprit que la fin risque de vous laisser un goût amer dans bouche.

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