Il en faut peu pour être heureux
Dropsy est un point and click en pixel art développé par Tendershoot et A Jolly Corpse (développeur qui porte bien son nom) et édité par Devolver. Sorti en décembre 2015, il fait figure de jeu à part, tant par ses graphismes que par son histoire ou son gameplay. Le joueur incarne Dropsy, un clown accusé à tort d’avoir mis le feu à son cirque et que tout le monde craint en ville. Il faut dire que Dropsy n’est pas avantagé par son physique, qui ferait passer le clown de It (Ça) pour Marlon Brando. Le but de sera de rendre les gens heureux en leur rendant service et en améliorant leur quotidien.
Côté gameplay, le jeu se distingue par son absence de réels dialogues, chaque demande des autres personnages se résumant à des onomatopées ou des pictogrammes, à vous ensuite de comprendre ce que voulait dire le personnage. Ce qui pourrait être un frein en rendant le jeu abscons devient finalement une force car les informations ne sont pas trop difficiles à comprendre mais aussi parce que cela renforce l’immersion dans l’histoire et dans le jeu, mais nous y reviendrons plus tard. Les personnages ont chacun une petite histoire qu’ils vous raconteront si vous savez les écouter. Le jeu se sépare aussi selon les différents moments de la journée (la nuit ou le jour) et les informations disponibles ne seront pas les mêmes aux différentes périodes.
Rien n’est bon dans la vie que les émotions
Des moments d’émotion, le jeu en propose à revendre. Au fur et à mesure que l’on avance avec Dropsy, que l’on découvre son histoire et celle des autres protagonistes, un lien se tisse avec lui, un lien capable de transmettre de fortes émotions comme la joie ou la peur. Il m’est rarement arrivé de ressentir de telles émotions dans un jeu et le seul qui se rapprocherait de ce que j’ai ressenti serait Journey. La quête principale regorge de petits moments que l’on savoure comme des pépites que l’on aurait contribué à créer.
Visuellement, le jeu peut en rebuter certains (et je les comprends) car le pixel art est ici grossier comme si un maçon avait rempli une truelle pour la jeter sans trop regarder sur un mur. Malgré tout, les graphismes sont contrebalancés par une animation impeccable et pleine de trouvailles comme, par exemple, quand on arrive à rendre une personne heureuse et qu’un petit sourire se dessine avec trois pixels mal placés. Oui, cela à un côté touchant et, d’après moi, renforce l’immersion dans le jeu.
Les différentes musiques de Chris Schlarb sont aussi très bien réussies et participent à créer une ambiance à la fois reposante mais aussi, parfois, très anxiogène. La présence de cassettes dans le jeu permet aussi d’écouter des morceaux d’autres groupes de musique de styles assez différents comme du hard rock ou de l’indus.
Bref, je vous dis depuis un moment que nous verrons tout cela plus tard et si je ne vous ai pas menti, j’aimerais scinder notre discussion sur Dropsy en deux parties avec en premier lieu ce test avant une analyse plus approfondie à venir avec spoilers au programme, très bientôt.
Verdict
9/10
Dropsy est un très bon jeu pour qui aime les point and click et les aventures narratives. C’est un jeu profond doublé d’une ode à la gentillesse et à l’amour. Si le jeu n’est pas exempt de défauts, il me semble pourtant important de vous recommander d’y jouer. Dropsy, c’est une capsule de bonheur qu’il serait dommage de rater.