La narration, un point fort, comme dans Zero Dawn
Ce second opus débute alors qu’Aloy, notre héroïne, part à la recherche d’une copie de Gaïa, le logiciel de terraformation introduit dans Zero Dawn et qui avait été préalablement détruit. Pourquoi donc ? Parce qu’une sorte de maladie se répand et menace d’amener toutes les formes de vie de la planète vers l’extinction. Le logiciel permettrait, selon elle, de réparer le problème et d’assurer la survie de tous. Après quelques péripéties et la trahison d’un ancien ami, nous voilà en route vers l’Ouest Prohibé, une zone tenue par des tribus dangereuses où se cache ledit « ami », pour lui défoncer la gueule nous expliquer avec lui.
Le scénario que l’on va suivre tout au long de l’aventure est vraiment agréable et dans la lignée de ce que le premier jeu de la désormais franchise nous avait habitué. Quelques rebondissements, une mise en valeur de l’univers très bien réalisée et une mise en scène globalement très bonne. A noter toutefois que quelques problèmes dans le doublage font un peu tâche et peuvent perturber l’immersion. En effet, il semble que certains dialogues qui se suivent mais qui n’ont pas été enregistrés en même temps ont des tonalités parfois très différentes, ce qui ne fait quand même pas très propre pour une production de ce calibre.
Techniquement, c’est beau, mais…
Venons-en à ce qui fâche un peu plus : nous avons malheureusement eu droit à de nombreux bugs visuels, à un scintillement régulier, notamment avant les récentes mises à jour qui ont partiellement corrigé le souci. Les bugs de collision, également partiellement corrigés à cette heure, ont émaillé le début de notre expérience sur le titre. De manière générale, on s’étonne d’un niveau de finition sur ce genre d’aspects très en deçà de ce que l’on pourrait attendre d’un titre exclusif avec un tel budget. Cela ne rend pas le jeu mauvais mais l’expérience s’en trouve amoindrie et c’est bien dommage.
Reste que l’univers qui nous est offert est tout de même très intéressant à parcourir et on salue le travail des artistes et des écrivains qui ont donné au monde d’Horizon : Forbidden West l’épaisseur très appréciable que l’on remarque dans tout un tas de détails. Le développement des différentes factions et leur histoire sont extrêmement pointus et tapent dans le mille, en faisant sans cesse l’aller-retour entre l’Ancien Monde et celui-ci.
Le gameplay, petite (ou grosse) catastrophe ?
Outre ces menus soucis, de toute façon possibles à régler via des mises à jour, le véritable problème de ce nouveau titre de Guerilla Games, c’est avant tout l’absence totale ou presque de prise de risque au niveau du gameplay. Si le premier opus m’avait tout à fait convaincu, il y a 5 ans, notamment grâce à sa narration et ses combats à l’orientation assez intéressante à l’époque, nous avons l’impression ici d’avoir à faire à un copié collé de Zero Dawn, en plus joli. Le détail qui ne trompe pas ? On se surprend à retrouver des aspects totalement identiques à son prédécesseur dans Forbidden West, des animations, des mécaniques globalement reprises, la même gestion des points d’intérêt.
Les combats utilisent toujours quantité de gadgets et obligent les joueurs à user de stratégie pour s’en sortir… au moins dans la première moitié de l’aventure. Après, l’approche sera plus frontale, l’amélioration des statistiques d’Aloy aidant. Les améliorations, d’ailleurs, parlons-en. Des arbres de compétences divisés en plusieurs parties qui orientent vers l’un ou l’autre des talents de notre héroïne, le choix est laissé au joueur de savoir vers quelle approche se tourner même si nous finirons souvent par faire un personnage équilibré. Aussi, l’ajout d’un système de craft aussi austère qu’inutile, car il faudra trouver un établi pour améliorer ses équipements et armes dans un menu sans animation, même la plus basique — Jedi Fallen Order faisait, d’ailleurs, mieux sur l’établi pour sabre laser.
Verdict
7/10
Il est extrêmement difficile de donner une note à Horizon : Forbidden West car il passe son temps à montrer des qualités bien vite contrebalancées par des défauts parfois majeurs. Pour un amateur d’univers cohérents et de scénarios bien écrits tel que moi, il est largement possible d’y trouver son compte car les développeurs ont un magnifique talent dans ces domaines et transcendent cet aspect de très belle manière. Pour le reste, les systèmes de jeu choisis démontrent une frilosité évidente et ne permettent pas de faire basculer le titre vers le rang de jeu culte qu’il aurait pourtant mérité. Ceux qui ne sont pas réellement sensibles à la narration peuvent retrancher un voire deux points.