La fin du monde approche
Pour celles et ceux qui ne le sauraient pas, la franchise est liée très étroitement à une autre saga de l’éditeur : Persona. Voilà pourquoi vous y retrouverez un bestiaire et pas mal d’éléments communs. Il faut quand même dire que la distinction entre les deux séries est assez rapidement visible : Shin Megami Tensei est infiniment plus sombre que Persona. Et cela va se voir dans le scénario de cet opus tout particulièrement.
Tout de qui se trouve à l’extérieur de l’hôpital est détruit et le garçon – dont nous devons nous-mêmes choisir le nom – devient un être mi-humain, mi-démon qui s’avère être celui qui pourra décider de terminer la destruction du monde ou, au contraire, le reconstruire.
Du J-RPG classique avec des influences
Le jeu se présente comme un mélange de tour par tour et de dungeon-RPG. Le héros doit évoluer dans des labyrinthes qui, s’ils sont plutôt bien camouflés parfois, n’en restent pas moins assez laborieuses pour peu que l’on ne soit pas fan de ce genre de progression. Les joueurs de l’ancienne version retrouveront avec plaisir – ou non – certains des niveaux les plus difficiles du jeu aussi longs et frustrants que dans la version originale.
Les combats au tour par tour sont extrêmement nombreux et peuvent s’avérer assez monotones à la longue, même si une option pour attaquer automatiquement est activable pour les ennemis simples à vaincre, vous passerez un temps colossal à combattre pour prendre un maximum d’expérience car vous en aurez bien besoin pour passer certains boss. Les phases de leveling comme celles que propose le titre sont de moins en moins fréquentes dans les jeux plus récents et il s’agit là d’un certain archaïsme qui risque autant de plaire aux initiés que de rebuter ceux qui voudraient se lancer. Heureusement, ce remaster ajoute une difficulté revue à la baisse pour ne pas décourager les néophytes.
Une version HD un peu paresseuse
Un ravalement de façade était promis et il est là… un peu. Les modèles 3D de certains personnages ont bien été repensés et la résolution a fait un bond en avant. Mais il est impossible de ne pas voir que le jeu était à la base sur PlayStation 2. Les décors sont relativement vides, les PNJ peu nombreux et manquant singulièrement de vie. L’austérité visuelle globale du titre, si elle fait une partie de son charme, amène une monotonie qui, à la longue, peut nous sortir de l’aventure. Surtout que le scénario met un peu de temps à décoller.
De même, les cinématiques, restées en 4:3, n’ont pas bénéficié d’un travail extraordinaire de la part des développeurs, le résultat fait un tâche quand on parle d’une remasterisation. Disons que ce problème est assez fréquent pour ce genre de titres. Heureusement tout de même, la localisation française du titre est de qualité et le choix entre doublages anglais et japonais est de la partie.
Terminons sur un point pas forcément glorieux de cette version. Les aficionados savent qu’il est possible d’avoir un antagoniste bien particulier en la personne de Dante – oui, le héros de Devil May Cry – dans l’opus original sorti en Europe. Ici, pour pouvoir avoir le choix entre notre rival de base Raidou et Dante, il faudra passer à la caisse ou investir dans l’édition Deluxe du titre pour avoir accès au mode Maniax. Il aurait été apprécié que le choix soit donné dans le jeu de base.
Verdict
6/10
La qualité de Shin Megami Tensei III : Nocturne HD Remaster n’est pas à remettre en cause en tant que telle. Ce qui fait perdre des points à cette version, c’est la paresse de ce portage qui n’a pas été jusqu’au bout du véritable hommage que le jeu original aurait mérité. Peu de nouveautés et une amélioration graphique marginale n’en font pas la version ultime que les fans attendaient et le fait que le mode avec Dante soit accessible en DLC payant n’arrange rien à l’affaire.