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[TEST] The Protagonist: EX-1, un RPG tactique avec des initiatives et maladresses

The Protagonist: EX-1 est le premier bébé de 3Mind Games. Un petit studio indé canadien fondé par deux vétérans présents dans l’industrie depuis 1997. Ce RPG tactique au tour par tour tente de faire innover le genre avec des apports sur le gameplay, l’histoire et son graphisme. Est-ce que ces apports sont concluants ? Réponse dans ce test.

 

Une histoire intrigante

L’histoire nous plonge dans un futur lointain, en 2113E, où l’humanité est menacée par des extraterrestres nommés les KL-T. On incarne Angel, la commandante de la 5e division en charge de l’opération EX-1, soit une mission suicide pour exterminer les KL-T. L’histoire est aussi intrigante que prenante, elle est néanmoins complexe et aborde tant de sujets qu’elle en perd son impact et ses joueurs. Voyez, plutôt.

À peine le jeu lancé, on nous introduit l’univers par quatre paragraphes de 3 à 4 lignes. On nous parle d’un gouvernement autoritaire militarisé contrôlant d’une main de fer Terra (là d’où viennent les humains, si tu préfères), d’une utopie fragile (pas de criminalité, de malnutrition, de précarité de logement ou de soin, bref une utopie, t’as compris) d’un gouvernement mondial nommé CONSEIL dont les membres sont anonymes. Qu’il y a 6 mois, le CONSEIL a eu un premier contact avec une espèce extraterrestre, qu’ils ont dissimulé cette information jusqu’à ce que ce ne soit plus possible et qu’ils commandent à la 5e division de les exterminer à tout prix. Cela se poursuit avec une cinématique de la 5e division en route pour la station avec un récapitulatif militaire de la mission à réaliser. On continue avec une cinématique en temps réel où Angel se réveille sur ce qui semble être une table d’opération complètement amnésique. Il ne lui reste plus qu’un implant, une sorte d’oreillette avec lequel elle va communiquer avec Pilot, l’opérateur à distance de sa division. Enfin, on commence avec un premier tutoriel pour se déplacer et bouger la caméra qui débouche rapidement sur un premier combat avec 8 pages de tutoriel dont la majorité est textuelle. Et je n’épilogue pas sur les révélations tardives qui viennent pour certaines après 10h de jeu sur les 14 à 15h proposées.

Notons que le titre propose des choix au fil de l’histoire. Si ceux-ci sont cornéliens et justes, leur impact semble amoindri. Il est vrai que les choix évitent des combats et sont commentés par nos alliés mais, malheureusement, ça s’arrête là.

L’un des plus gros points forts du titre réside dans ses personnages hauts en couleurs avec des interactions convaincantes. Mention spéciale pour le duo de choc Angel et Radical avec des joutes verbales mémorables.

 

Un gameplay mi-figue, mi-raisin

Celui-ci se divise en deux phases : exploration et combat. L’une des innovations réside sur notre capacité à contrôler une caméra en vue isométrique pouvant faire des rotations à 90°, ce qui est plutôt agréable sur les phases d’exploration mais rend les combats plus longs, la faute à un système de ciblage pointilleux. L’exploration retranscrit bien l’impression d’être dans un vaisseau vivant immense et labyrinthique. Néanmoins, il sera difficile de se perdre dans ce dédale de métal, exception faite pour le niveau 6 avec une perte des repères. En chemin, on rencontre de petits puzzles simplistes qui consistent à diviser votre équipe pour enclencher des boutons ou hacker des balises afin d’actionner les différentes plateformes et poursuivre votre avancée. Tout ceci est terni par la durée et la fréquence des interactions avec les balises. En effet, chaque interaction prend en moyenne 3 secondes et peut dépasser les 7 secondes, ce qui peut paraître dérisoire si on n’en croisait pas en permanence.

Des soucis que l’on retrouve dans les combats. Entre chaque action d’un personnage allié ou ennemi, il y a une légère latence qui ajoute une lourdeur au gameplay. À cela s’ajoute un problème d’équilibrage : le jeu manque cruellement de difficulté et ce même en mode difficile. Le boss de fin de jeu se tue littéralement en un tour (oui, je ne rigole pas). Si certains combats demandent de la patience, c’est uniquement parce qu’il faut passer le tour d’alliés trop lents et myopes (comprenez avec une portée limitée) pour tuer le dernier opposant. Il est même arrivé que l’ennemi restant soit séparé par un précipice immense rendant impossible tout rapprochement afin que celui-ci soit à portée de canon. Le plus rageant étant de voir une balise sur le terrain qui permettrait d’actionner un point, mais que celle-ci n’est possible à activer qu’en dehors combat.

Le jeu implémente un système de combat centré sur les arts martiaux : le M.A.C.S. Celui-ci est plutôt original et agréable, surtout qu’il bénéficie d’une caméra dynamique mettant en lumière cette action. Malheureusement, il arrive que des éléments passent devant la caméra, ruinant l’effet épique attendu. Cela aussi sur la technique spéciale inhérente à chaque personnage. Ces techniques spéciales sont jouissives à utiliser et offrent un spectacle dévastateur.

 

Un système RPG peu impactant

Tous les personnages disposent des mêmes caractéristiques. Celle-ci sont au nombre de 9 et sont réparties en trois parties : Physique, Aptitude et Esprit. Certaines caractéristiques regroupent plusieurs bonus, les rendant trop larges et pas assez spécifiques. Par exemple,  voici la description en jeu de « Réflexe » : « capacité à se protéger contre les attaques/vitesse des mouvements, peut augmenter le max de points d’actions d’un personnage« .  Ainsi, celle-ci remplit quatre fonctions et son impact est difficilement jaugeable. En effet, en fin de jeu, Radical, un spécialiste fou du couteau, n’a que 2 Points de Mouvement alors qu’il a 16 en « Réflexe » quand ses autres camarades ont 3 ou 4 PM en ayant moins de points dans cette caractéristique. Chose d’autant plus curieuse pour un personnage corps à corps et qui avait 3 PM pendant le tutoriel. En bref, les statistiques manquent de transparence et de cohérence. Les compétences se montent (trop ?) facilement et sont similaires d’une classe à une autre, surtout avec des objets qui peuvent remplacer des compétences, telles que le hackage. Enfin, le craft est un élément important du jeu qui est très intéressant car il permet de s’adapter et de s’équiper efficacement face aux ennemis. En revanche, l’interface mériterait d’être plus légère et intuitive (voir screen ci-contre), sans parler de la latence présente lorsqu’on veut appliquer un filtre.

Verdict

6/10

The Protagonist : EX 1 n’est pas un mauvais jeu, mais il n’est pas non plus excellent. Le titre  souffre d’un souci d’équilibrage, de clarté (les caractéristiques) et de latence. Ce qui est très regrettable tant il propose des choses intéressantes et maitrisées comme la caméra isométrique rotative, les personnages, les graphismes ou encore la musique. On a l’impression que le jeu veut en faire trop et c’est certainement ce qui lui fait défaut. Un patch serait le bienvenu pour proposer une expérience plus agréable et aboutie.

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