Prêt à dégommer du romain à volonté ? Le beat’em up à l’ancienne Astérix et Obélix Baffez-les Tous est sorti le 2 décembre dernier sur toutes les plateformes et tient sa promesse d’être fidèle à l’œuvre de Goscinny et Uderzo. Mais vaut-il le cou(ût)p ? Voici notre avis, par Bélénos !
La grande traversée en six actes
Pas de réelles surprises, mais une jolie nostalgie. On retrouve nos chers Gaulois dans des aventures déjà connues du public : chez les Normands, les Corses, les Bretons, etc. Le jeu se divise en six actes entrecoupés par des mini-jeux sans grande originalité. Dans les niveaux, on commence avec soit Astérix, soit Obélix (ou les deux si on joue en coop) mais on peut alterner à n’importe quel moment. Puis, c’est parti pour baffer tout ce qu’on croise : romains, brigands, pirates, gladiateurs et même taureau ! Il s’agit d’un beat’em up à l’ancienne à la manière d’un Streets of Rage : on marche dans un couloir en vue 2D, façon Metroid Dread, et une flèche *GO!* nous indique quand on peut reprendre la route une fois tous les ennemis vaincus. Et une fois le niveau terminé, on comptabilise les points. Le jeu respecte correctement cette règle et promet de raviver des souvenirs aux afficionados du style vidéoludique.
Une farandole de coups
Les deux Gaulois ont chacun droit à un style de baston particulier : Astérix est plus mobile avec un grab rapide mais frappe moins fort, tandis qu’Obélix donne des coups plus sévères mais est bien plus lent. Quelques combos sont possibles en alternant entre coup fort, coup faible, grab, ruée, etc. À noter que les coups donnés par les ennemis sont très punitifs : ils frappent fort et peuvent rapidement mettre K.O., sachant qu’il n’y a pas de frame d’invulnérabilité quand le personnage se relève. Il faut donc bien faire attention à la façon d’attaquer de chaque PNJ pour les esquiver. Bon, il existe une parade, mais l’animation met un certain temps (environ 1 seconde) avant d’être active, donc il faut la préparer à l’avance, ce qui peut être frustrant.
Que dire des boss, hormis qu’ils n’ont aucune originalité et sont répétitifs à souhait. D’une facilité déconcertante, ils ne relèvent aucun challenge et paraissent inutiles au milieu des vagues d’ennemis autour d’eux (car ils ne combattent jamais seuls, sinon ils seraient expédiés à grande vitesse).
Veni, vidi… Et vici alors ?
Que c’est beau ! On a l’impression de se balader dans les pages de la bande dessinée, la direction artistique et l’animation font l’âme et la fluidité du jeu et apportent un véritable atout. De plus, c’est fort amusant de retrouver les personnages connus de la saga des Gaulois entre les habitants du village, Ocatarinetabelatchitchix, Pépé, Jolitorax, etc. Et le tout avec une plume fidèle aux dessins d’Uderzo. Sans oublier les musiques et le sound design toujours très propres et correspondants parfaitement à la situation.
Cependant, le jeu faillit par son manque de contenus originaux. Les niveaux se ressemblent tous : on passe d’une forêt au camp romain, puis retour dans une forêt, des collines et le bateau pirate (trop souvent). Sans oublier le doublage modeste car, en dehors de la voix du narrateur dans les scènes de dialogue et les phrases en boucle répétées par les comédiens, c’est vide. On aurait aimé des interactions dans les saynètes. On aimerait en voir tellement plus, le style graphique enchanteur procure une véritable sensation de réussite. Mais le gameplay, le level design et la durée de jeu très basse pêchent malheureusement.
Verdict
7/10
Astérix et Obélix Baffez-les Tous est un petit bijou graphique et artistique de la part du studio français Mr. Nutz Studio et annonce de grandes choses pour les prochains jeux du même calibre. Mais l’habit ne fait pas le moine. Le gameplay est ultra simpliste mais ça défoule et on rigole à baffer les romains à volonté. Cependant, la (trop) faible durée de vie (environ 5-6 heures de jeu) et le manque d’originalité et de contenu n’arrivent pas à faire sortir le jeu du lot. Une succession de « dommage » pour un jeu d’une beauté pareille. En espérant que les trois prochains jeux Astérix prévus jusqu’en 2026 selon un accord signé entre Microids et les éditions Albert-René, sauront en prendre leçon.