L’unique espoir de Tsushima
L’épopée de Jin Sakai débute alors que les Mongols, un peuple d’Asie continentale, essaie d’envahir l’île de Tsushima, se trouvant à mi-chemin entre le territoire principal nippon et l’actuelle Corée du Sud. La bataille se passe mal et Jin ne doit sa survie qu’à l’intervention de Yuna, une jeune voleuse, qui l’a extirpé, grièvement blessé, de la zone des combats. Après avoir recouvré vos esprits et repris possession de votre équipement, vous allez devoir partir en quête d’alliés pour sauver votre oncle qui a été capturé par Khotun Khan, le chef des envahisseurs.
Si l’on pouvait faire un reproche à l’approche choisie par les développeurs, nous pourrions largement regretter qu’il ne soit pas vraiment possible d’influer sur cet état de fait : vous serez obligés ou presque d’utiliser ces techniques si vous voulez progresser dans le jeu. Il est dommage de donner autant d’importance à un thème aussi fort et de ne pas laisser les joueurs choisir réellement leur voie. La fin du jeu – très bonne au demeurant – le prouve puisque le sens général montre qu’il n’est pas possible de rester dans la voie du samouraï. La fin du jeu vous proposera en fait un choix, mais il sera plus symbolique qu’autre chose.
Un gameplay entre variété et redondances
Si l’on devait décrire le gameplay de Ghost of Tsushima, nous pourrions sans doute le résumer de cette manière : Assassin’s Creed avec des samouraïs. Ceci étant, cela serait un peu réducteur, à mon avis, même s’ils partagent nombre de similitudes. Pour ce qui est de celles-ci : nous avons affaire avec un monde ouvert, des quêtes importantes mises en avant sur une carte, des objectifs secondaires qui incitent à l’exploration ou encore un personnage assez agile qui peut grimper sur les bâtiments de différentes façons.
Comme dans la plupart des jeux du genre, nous retrouvons une touche de RPG dans les améliorations des armes et armures – où il vous faudra récolter différentes ressources pour débloquer les évolutions – et les personnalisations des tenues en termes purement cosmétiques. L’évolution de Jin dans les capacités de combat, santé et détermination est également régie par des points de compétences à débloquer au fur et à mesure des missions. Rien que du très classique, en somme. La détermination, d’ailleurs, sera surtout utile pour se soigner en cas de coup dur en combat. Pour l’augmenter, il faudra en passer par des activités annexes en majorité – et notamment le fait de suivre des renards jusqu’à des autels devant lesquels vous devrez prier pour débloquer des points de détermination. A noter que le jeu propose une interface très minimaliste qui permet de s’immerger totalement dans l’univers, la meilleure preuve : vous n’aurez pas à l’écran d’indicateur de votre destination, il faudra pour savoir où aller suivre… le vent. Une idée très inspiré et appréciée.
Un travail visuel de haut niveau
Les jeux en monde ouvert ont parfois tendance à faire des concessions sur la qualité graphique – même si cela se voit moins sur les consoles actuelles – mais on peut dire que Ghost of Tsushima n’est pas vraiment concerné. Si sur un aspect purement technique le jeu a des défauts, artistiquement, le constat est très positif. C’est beau, c’est poétique et très varié selon les zones que vous traversez. Quitte à être parfois un peu irréaliste. On aime ou non, mais une chose est sûre : Le dépaysement est bien présent et on passe parfois quelques secondes à contempler pour le plaisir quand on tombe sur une zone qui sort de l’ordinaire.
Les doublages français sont d’excellente qualité, et le choix d’opter pour les voix japonaises est également donné. Elles sont, elles aussi, parfaitement dans le ton. La bande originale propose beaucoup de variété avec des thèmes tantôt doux ou plus épique – ces derniers sont très réussis, notamment dans la bataille d’introduction. Les musiques en combat ou lors des duels traduisent la tension entre les combattants. En bref, la musique est l’un des gros atouts de Ghost of Tsushima.
Une Director’s Cut qui sublime l’expérience
Alors que l’accent est mis avant tout sur le contenu de l’extension dédiée à l’Île d’Iki, la version Director’s Cut réserve d’autres surprises intéressantes. Outre l’aspect technique, sur lequel nous reviendrons plus tard, l’expérience a été améliorée par toutes petites touches. Le point le plus important étant le fait que lors des combats, Jin vise un adversaire de manière beaucoup plus convaincante qu’auparavant. C’était l’un des petits points noirs de la version originale et on peut dire que les combats gagnent en lisibilité.
Techniquement, Ghost of Tsushima, déjà très beau dans sa version originale, passe ici un cap. Sur PlayStation 5, nous aurons droit à du 4K/60fps en mode Résolution et 1800p à encore plus d’images par secondes en mode Performance. Pour la PlayStation 4 Pro, ce sera 1800p à 30fps, et pour la PlayStation 4 classique 1080p à 30fps. Les développeurs de Sucker Punch sont allés au bout de l’optimisation pour toutes les plateformes et inutile de dire que la version ultime du jeu a une sacrée gueule, surtout, évidemment, sur PlayStation 5.
Verdict
8/10
Ghost of Tsushima est un excellent jeu, avec de belles idées ou, du moins, une excellente optimisation d’idées déjà exploitées auparavant. Il reste cependant un peu trop répétitif dans ses quêtes annexes pour totalement convaincre, en plus de l’absence de ciblage dans les affrontements. Reste un très bel univers et un scénario qui tient en haleine, une expérience à recommander, sans aucun doute.