Des campagnes toujours aussi prenantes
Resident Evil 2 met en scène deux héros principaux : Léon S. Kennedy et Claire Redfield, avec lesquels il est possible de parcourir le jeu via deux campagnes séparées. Chacune de ces campagnes a des moments propres, en très grande majorité dans la deuxième moitié de l’aventure, le début étant quasi-identique dans les deux cas. Ainsi, les deux fins des campagnes de base sont très différentes l’une de l’autre. Les développeurs ont également intégré un système de scénario « bis » qui permet de refaire l’aventure avec l’un ou l’autre des personnages avec un tout autre point de départ et un déroulement global assez différent.
Une fois ce point abordé, il faut le dire, l’aventure en elle-même est une véritable réussite dans la tension qu’elle parvient à générer et dans le rythme qui a été imprimé à la progression. La trame scénaristique est très bien organisée et chaque rencontre avec un personnage tiers donne l’occasion d’un bouleversement ou, du moins, d’un impact significatif sur l’histoire. On ressort de l’aventure avec le sentiment d’avoir vécu une expérience vraiment satisfaisante.
De la caméra fixe à une vision mobile
Principale évolution proposée dans ce remake, la mise à jour du gameplay était certainement la modification qui était la plus crainte et, accessoirement, la plus risquée à effectuer. On ne reviendra pas sur le débat qui a longtemps opposé les partisans des Resident Evil « à l’ancienne » à ceux qui ont aimé le tournant « action » des 5ème et 6ème épisode, mais la crainte d’une orientation vers ce dernier camp pour le remake d’un des ambassadeurs du survival horror tel qu’il existait dans les années 1990 était très vive.
Il est, en effet, compliqué d’éviter les affrontements si l’on ne prend pas garde à chacun de ses déplacements. D’autant plus lorsque T-00 apparaît et se met à vous suivre dans tout le commissariat et peut vous surprendre si vous n’êtes pas prudent. A partir de ce moment-là, étudier chacun de ses déplacements via la carte des lieux apparaît vital, sous peine de se retrouver nez-à-nez avec l’ennemi dans un couloir étroit, ce qui amènerait très probablement à une mort rapide. Cette menace qui plane en permanence au-dessus de la tête du joueur joue un rôle important dans ce sentiment de danger qui se dégage de l’aventure. La façon de se déplacer des personnages — qui retrouvent un peu de leur lourdeur d’antan — est également un facteur important qui contribue au sentiment de contrôler un personnage qui a des failles et avec lequel on ne peut pas sortir de toutes les situations si l’on ne fait pas attention. La transition entre le jeu original et ce remake est, pour moi, une véritable réussite dans le gameplay.
Les zombies n’ont — presque — jamais été aussi beaux
Un survival horror, c’est aussi une question d’ambiance et on peut dire que ce remake fait très fort pour nous immerger dans ce commissariat — et les autres lieux intervenant plus tard dans l’aventure — infesté de zombies. Le son, d’abord, minimaliste, laissant faire les bruits d’ambiance, ce qui renforce le sentiment d’insécurité. A noter que les doublages sont dans le ton et permettent de donner une vraie personnalité aux personnages croisés, les doubleurs ont fait un excellent travail et sont au diapason du reste du jeu.
Enfin, sur Xbox One X — et le constat semble le même sur PlayStation 4 Pro et PC — le jeu ne souffre d’aucun ralentissement et propose un framerate très confortable. De la même manière, aucun but bloquant n’est à déplorer, notre aventure s’est déroulée sans accrocs et il faut noter qu’il est agréable de pouvoir avancer sur un jeu qui semble avoir bénéficié d’un soin particulier pour être proprement fini au moment où il est entre les mains des joueurs.
Verdict
9/10
Le constat global est particulièrement positif. Resident Evil 2 propose une aventure (des aventures, diront certains) particulièrement intéressante dans laquelle on évolue entre plaisir et peur, ce qui est très exactement ce que l’on recherchait. Ceci étant, la rejouabilité me semble relative, au vue des changements pas si vitaux que cela entre les points de vue des deux personnages. Seul point d’ombre dans une expérience globale d’excellente qualité.