Aujourd’hui, nous allons parler d’un jeu attendu de longue date, et pour cause : il a été officiellement annoncé en 2015. Je fais bien sûr allusion au remake du très apprécié Resident Evil 2, suite de l’un des plus gros succès du survival horror. Développer un remake d’un jeu aussi apprécié est toujours risqué pour le développeur qui s’y colle et, alors que la franchise a semblé beaucoup tâtonner pour trouver une nouvelle identité, on pouvait se demander quelles seraient les influences de cette nouvelle vision de Resident Evil 2. Voici maintenant notre avis après avoir joué au titre.
Des campagnes toujours aussi prenantes
Resident Evil 2 met en scène deux héros principaux : Léon S. Kennedy et Claire Redfield, avec lesquels il est possible de parcourir le jeu via deux campagnes séparées. Chacune de ces campagnes a des moments propres, en très grande majorité dans la deuxième moitié de l’aventure, le début étant quasi-identique dans les deux cas. Ainsi, les deux fins des campagnes de base sont très différentes l’une de l’autre. Les développeurs ont également intégré un système de scénario « bis » qui permet de refaire l’aventure avec l’un ou l’autre des personnages avec un tout autre point de départ et un déroulement global assez différent.
Pour autant, les différences scénaristiques restent très subtiles entre les campagnes des deux personnages. L’intérêt de refaire l’aventure quatre fois est peut-être un peu moins important qu’il ne pouvait l’être dans le jeu original, qui proposait des changements plus significatifs. Ici, s’il est possible de voir les conséquences des actions de l’autre personnage durant la campagne, les différences réelles ou séquences exclusives à chacune des campagnes sont, finalement, peu nombreuses. Il sera tout de même intéressant de parcourir le jeu du point de vue de Léon et de Claire, évidemment, mais cette composante m’a seulement semblé moins importante que dans le jeu de 1998.
Une fois ce point abordé, il faut le dire, l’aventure en elle-même est une véritable réussite dans la tension qu’elle parvient à générer et dans le rythme qui a été imprimé à la progression. La trame scénaristique est très bien organisée et chaque rencontre avec un personnage tiers donne l’occasion d’un bouleversement ou, du moins, d’un impact significatif sur l’histoire. On ressort de l’aventure avec le sentiment d’avoir vécu une expérience vraiment satisfaisante.
De la caméra fixe à une vision mobile
Principale évolution proposée dans ce remake, la mise à jour du gameplay était certainement la modification qui était la plus crainte et, accessoirement, la plus risquée à effectuer. On ne reviendra pas sur le débat qui a longtemps opposé les partisans des Resident Evil « à l’ancienne » à ceux qui ont aimé le tournant « action » des 5ème et 6ème épisode, mais la crainte d’une orientation vers ce dernier camp pour le remake d’un des ambassadeurs du survival horror tel qu’il existait dans les années 1990 était très vive.
Alors, qu’en penser ? Tout d’abord, l’évolution est plus que notable puisque l’on passe du système de caméra fixe — avec ses fameux angles de murs qui ont traumatisé toute une génération — à une caméra à la troisième personne qui se place derrière le joueur. Un système qui pourrait se rapprocher des tant décriés épisodes cités plus haut mais également de Resident Evil 4 qui, lui, avait jouit d’une grande popularité. Ce dernier avait réussit à trouver un réel équilibre entre l’action et l’aspect survie. Et selon moi, Resident Evil 2 y parvient lui aussi, bien aidé par des environnements très exigües qui amènent naturellement une sensation d’être cloitrés et vulnérables aux attaques.
Il est, en effet, compliqué d’éviter les affrontements si l’on ne prend pas garde à chacun de ses déplacements. D’autant plus lorsque T-00 apparaît et se met à vous suivre dans tout le commissariat et peut vous surprendre si vous n’êtes pas prudent. A partir de ce moment-là, étudier chacun de ses déplacements via la carte des lieux apparaît vital, sous peine de se retrouver nez-à-nez avec l’ennemi dans un couloir étroit, ce qui amènerait très probablement à une mort rapide. Cette menace qui plane en permanence au-dessus de la tête du joueur joue un rôle important dans ce sentiment de danger qui se dégage de l’aventure. La façon de se déplacer des personnages — qui retrouvent un peu de leur lourdeur d’antan — est également un facteur important qui contribue au sentiment de contrôler un personnage qui a des failles et avec lequel on ne peut pas sortir de toutes les situations si l’on ne fait pas attention. La transition entre le jeu original et ce remake est, pour moi, une véritable réussite dans le gameplay.
Les zombies n’ont — presque — jamais été aussi beaux
Un survival horror, c’est aussi une question d’ambiance et on peut dire que ce remake fait très fort pour nous immerger dans ce commissariat — et les autres lieux intervenant plus tard dans l’aventure — infesté de zombies. Le son, d’abord, minimaliste, laissant faire les bruits d’ambiance, ce qui renforce le sentiment d’insécurité. A noter que les doublages sont dans le ton et permettent de donner une vraie personnalité aux personnages croisés, les doubleurs ont fait un excellent travail et sont au diapason du reste du jeu.
Visuellement, ensuite, le jeu s’avère très soigné et joue énormément sur les jeux d’ombre et de lumière. Évidemment, on se retrouvera très souvent dans la pénombre mais le jeu reste tout de même très lisible car il gère à merveille l’équilibre entre les zones d’ombre et celles plus éclairées. Resident Evil 2 propose également une belle variété des environnements — ce dont on aurait pu douter au premier abord — et on ne se sent jamais lassé par les lieux qui nous entourent.
Enfin, sur Xbox One X — et le constat semble le même sur PlayStation 4 Pro et PC — le jeu ne souffre d’aucun ralentissement et propose un framerate très confortable. De la même manière, aucun but bloquant n’est à déplorer, notre aventure s’est déroulée sans accrocs et il faut noter qu’il est agréable de pouvoir avancer sur un jeu qui semble avoir bénéficié d’un soin particulier pour être proprement fini au moment où il est entre les mains des joueurs.
Verdict
9/10
Le constat global est particulièrement positif. Resident Evil 2 propose une aventure (des aventures, diront certains) particulièrement intéressante dans laquelle on évolue entre plaisir et peur, ce qui est très exactement ce que l’on recherchait. Ceci étant, la rejouabilité me semble relative, au vue des changements pas si vitaux que cela entre les points de vue des deux personnages. Seul point d’ombre dans une expérience globale d’excellente qualité.
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