Until Dawn, un slasher qui a un scénario
Le pitch d’Until Dawn nous place dans la peau d’un groupe de jeunes qui se retrouve dans le chalet appartenant aux parents de trois d’entre eux, pour un week-end de fête. Le tout se passe assez mal, car les deux jumelles – filles des millionnaires auxquels le chalet appartient – disparaissent sans laisser de traces. Un an plus tard, Josh, seul rescapé des trois, réunit à nouveau tout le monde au même endroit pour commémorer la disparition de ses sœurs, et c’est là que les ennuis continuent.
Ces aspects sont encadrés par le système dit de « l’Effet Papillon », qui régit les variations de l’histoire générées par vos choix. Chacun des choix importants pris fait l’objet d’un signal indiquant que ce que vous avez décidé a une influence sur la suite des événements. De la même manière, vous pouvez trouver des totems tout au long de l’aventure, ceux-ci vous envoient une prémonition qui aura une thématique différente selon la couleur que le totem arbore. Noir pour la Mort, Blanc pour la Chance et trois couleurs intermédiaires : Rouge pour le Danger, Marron pour une Tragédie et Jaune pour les Conseils.
Une atmosphère magistrale en atout majeur
Le boulot sur l’ambiance et l’aspect visuel est assez impressionnant, les effets de lumière ont été particulièrement soignés car ils donnent un bon cachet au jeu. L’atmosphère de montagne enneigée avec un chalet perdu dans une forêt constitue un background solide pour un jeu inspiré des slashers. Le tout est parfaitement mis en avant par une réalisation superbe, un jeu d’acteur excellent – que ce soit en version originale ou française – malgré une synchronisation des doublages avec les lèvres parfois légèrement faussée, et un mélange des genres de l’horreur qui permet d’être surpris pendant une bonne partie de l’aventure. La bande originale est, elle, très inspirée et nous met vraiment dans l’ambiance, sans toutefois tomber dans l’uniformisation du rythme, comme on aurait pu s’y attendre dans un jeu d’horreur. Les sonorités sont plus variées que ce que l’on pourrait penser.
Les différents embranchements mènent à des déroulements et conclusions différents, amenant à recommencer plusieurs fois le jeu pour tenter toutes les approches et essayer de voir toutes les fins possibles. Au final, peu de points faibles nous sont apparus, hormis quelques effets de lumière ratés – on parle du reflet des lumières ambiante dans les yeux des personnages qui scintille beaucoup trop pour que ça fasse naturel – mais on chipote clairement car la réalisation reste très soignée. Reste l’éternel débat : jeu ou film interactif ? On a envie de répondre que, oui, Until Dawn est une vraie expérience vidéoludique et pas un simple film interactif, dans le sens où le lien avec les personnages est fort et qu’on s’implique vraiment dans les décisions. Until Dawn a la qualité rare de nous donner un nombre de choix et de possibilités qui fait que chaque aventure est différente, avec une finalité tout aussi différente. Une vraie bonne surprise.
Verdict
8/10
Dans son genre, Until Dawn excelle dans presque tous les points. Il n’est pas techniquement parfait mais son excellent travail sur l’ambiance, l’environnement et les effets de lumière permet de camoufler les imperfections. La tension amenée par les QTE et les décisions à prendre participe à l’ambiance autour du titre et la rejouabilité est là. Toutefois, il est clair que ceux qui n’ont pas apprécié des expériences comme Heavy Rain n’apprécieront pas plus Until Dawn. A réserver à un public spécifique ou qui a envie de découvrir. En ce qui nous concerne, c’est un vrai coup de cœur et on aurait presque été tenté de placer le curseur un tout petit peu plus haut.