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[TEST] Hades, quand les enfers se déchaînent divinement

C’est un des jeux les plus encensés de 2020. Hades, le rogue-lite d’action de Supergiant Games a marqué tous les esprits de par son gameplay intense, son design fabuleux, sa musique magnifique… Une véritable réussite, qu’on a testé !

 

Le studio américain indépendant Supergiant Games a vu grand pour son quatrième jeu, après Bastion, Transistor et Pyre. Présenté en décembre 2018 en accès anticipé sur l’Epic Games Store puis en janvier 2019 sur Steam, Hades a très rapidement marqué les esprits. Son gameplay nerveux, sa direction artistique, sa musique et son univers présentaient des caractéristiques prometteuses et plaisantes. Sorti le 17 septembre 2020 sur PC et le 19 mars 2021 sur Nintendo Switch, il a su faire prendre ses marques très rapidement et fait maintenant partie du paysage vidéoludique.

Tu quoque, mi fili

On retourne en Grèce Antique, comme pour notre test sur Assassin’s Creed Odyssey. L’histoire narre la crise d’adolescence de Zagreus, fils du roi des Enfers Hadès. Marre d’être sous le joug de son père et ayant la volonté de retrouver sa mère qu’il n’a jamais connu, le prince s’enfuit des Enfers en se faisant aider par sa famille olympienne. À travers son périple, il rencontrera des personnalités du monde grec et des monstres colossaux. Jusqu’à arriver au dernier rempart de sa terrible ascension vers la Terre : son propre père. Un combat intense auquel s’adonne père et fils, se soldant par la victoire du cadet. En récompense, il fait connaissance avec sa génitrice, une rencontre de courte durée car le Styx rappelle le jeune homme à son destin : la mort. Ainsi commence son véritable périple. Car Zagreus n’aura qu’une idée en tête : remonter vers la surface pour retrouver sa mère, inlassablement.

C’est une histoire qui se prête parfaitement au style rogue-lite. Car dans ce genre d’expérience, le joueur est dans un perpétuel recommencement. Zagreus passe son temps à traverser à nouveau les chemins du Tartare, les rivières de feu de l’Asphodèle, les routes verdoyantes de l’Elysée et l’infâme dédale du Styx. Le tout avant d’arriver en Grèce, où se trouve son cher père. L’aspect rogue-lite se solde par la génération aléatoire des étages et des bienfaits des dieux du mont Olympe. 

Action… Réaction !

Hades brille par son gameplay nerveux et ordonné dans son désordre. Il est vrai que l’art du spammage se rapporte au plumage du jeu, mais cela permet de tester ses skills et ses réflexes. Avant de partir, Zagreus accapare une de ses armes (six au total : l’arc, la lance, le fusil, l’épée, le bouclier et les poings) chacune avec un style de combat différent. De plus, il peut ajouter certaines caractéristiques comme le gain d’argent à chaque salle ou le regain de vie.

Une fois sorti, un « bienfait » olympien s’offre à lui. Chaque bienfait apporte des spécificités à une des attaques de Zagreus : augmentation des dégâts, application d’une malédiction, pourcentage de coups critiques plus élevés, etc. Le joueur peut aussi s’en procurer dans les magasins tenus par le passeur des Enfers, Charon. Contrairement à The Binding of Isaac qu’on a également récemment testé, les boss dans Hades sont exactement les mêmes à chaque partie. Ce qui diffère sera la disposition, c’est-à-dire le choix entre les trois Erinyes au premier étage ou entre les formes de l’Hydre de Lerne au deuxième. Les héros de l’Elysée et Hadès sont quasiment similaires à chaque game, seules leurs invocations changeront.

Il fait bon être un PNJ

Pas besoin de pousser le réalisme, la direction artistique en cell-shading (aspect cartoon) est un atout extrêmement plaisant. Les phases de discussion entre les personnages se font à la manière d’un visual novel (similaire à Ace Attorney), avec des artworks et des boîtes de dialogue. Les dessins sont propres et proposent des visuels devenus cultes. Un soin tout particulier a été réservé aux PNJ qu’on rencontre dans le jeu et dans les runs. La plupart est à retrouver dans un hub principal, servant de zone de préparation pré-départ pour les chemins dangereux de l’Enfer. On y croise de nombreux alliés comme le héros déchu Achille, l’incarnation de la nuit Nyx, celui de la mort Thanatos et son frère Hypnos, etc. Chacun d’entre eux développe une relation avec Zagreus, qu’il faudra entretenir en les couvrant de présents (des nectars et de l’ambroisie à looter pendant les runs). Les dialogues évoluent à force d’entretien et on se rend compte de la taille du scénario quand on voit le nombre de lignes écrites et doublées. D’ailleurs, le comédien de doublage de Hadès (entre autres) Logan Cunningham, a obtenu un trophée aux BAFTA Games Award pour son doublage dans un second rôle.

Les sonorités divines

Les musiques de Darren Korb, qui a déjà travaillé sur d’autres titres du studio, offrent une expérience musicale extradiégétique fabuleuse dans Hades. Chaque niveau est illustré magistralement avec des consonances très méditerranéennes, comme des sons de guitares sèches, de mandolines et luths et dans les phases de combats de boss, des notes très électriques et nerveuses, presque combatives.  Le compositeur américain pousse d’ailleurs la chansonnette en interprétant les titres du musicien de la cour Orphée, dont les lamentations qui sont à tomber. Ashley Barrett chante les mélodies de la nymphe Eurydice qui sont magistrales et les deux chanteurs s’unissent pour interpréter le superbe « In The Blood » pour le générique de fin. La musique prend une véritable place dans Hades, s’offrant le luxe d’être indispensable.

Quid de la version Switch ?

Il paraissant logique de porter le rogue-lite d’action sur Nintendo Switch. Et le pari est gagné, car Hades se prête parfaitement au système de la console nipponne. Il est vrai que le côté portable est très pratique, pouvoir jouer n’importe où et même sur sa télé cela reste très sympathique. Mais il est évident que la version peine à faire tourner à fond le jeu indépendant. On recense des animations en moins (la mort de Lernie), quelques freezes au passage (notamment à la sélection des armes) et quelques autres difficultés. Mais dans l’ensemble, la version Switch reste très satisfaisante et jolie et a permis de conquérir un public plus large. Fort de ce succès sur console, le titre de Supergiant Games devrait bientôt arriver sur PlayStation selon les dernières nouvelles.

Verdict

9/10

Si le jeu a raflé la plupart des prix (meilleur jeu d’action et jeu indépendant aux Games Awards, meilleur jeu aux Bafta), ce n’est pas pour rien ! Au milieu des AAA sortis en 2020 comme The Last of Us Part. II ou Ghost of Tsushima, ce cher Hades a prouvé qu’il pouvait lui aussi tirer son épingle du jeu. Cette pépite indépendante est devenue un incontournable. Un seul conseil : jouez à Hades et voyagez.

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