Le concile abuse
Le jeu s’aventure dans une direction que l’on croyait à tout jamais salopée par des années de productions Telltale : le jeu d’aventure narratif. Il faudra donc progresser en résolvant des énigmes et tutti quanti. Mais revenons à l’histoire. Vous êtes Louis de Richet (à prononcer « Richeyyyy ») et vous apprenez que votre chère et tendre (votre maman) s’est perdue sur l’île de Monsieur Mortimer. Celui-ci vous invite donc durant l’une de ses fameuses réceptions pour que vous partiez sur les traces de votre mère. Le temps presse, d’autant plus que le pauvre Louis, à défaut de perdre la tête, est en proie à des visions, notamment une où il voit sa mère tuer une des invités, ce qui n’est pas très correct au regard de l’éthique.
Éthique et toc !
Car non seulement il y a des classes mais aussi des points à distribuer dans différentes compétences (manipulation, interrogation, connaissances littéraires, archéologiques, etc). Plus on maîtrise une compétence, plus il est facile de l’utiliser car l’on possède une jauge qui se vide si une compétence est utilisée pour effectuer quelque chose de compliqué. Je m’explique. Vous voulez manipuler un serviteur pour qu’il vous donne quelque chose. Le niveau de difficulté est fixé à « deux » par le jeu. Si votre niveau de manipulation est à « un », il vous en coûtera un point de votre jauge (qui en compte sept au départ) pour compenser la différence. Il faut donc gérer ses compétences mais aussi parfois faire des choix pour savoir si l’on veut sacrifier ou non des points qui pourraient nous être utiles plus tard.
Scénario noir chez Mortimer
Chaque personnage a une personnalité propre avec ses forces et faiblesses. Par exemple, si vous essayez de convaincre Napoléon en usant de la compétence politique, çela ne marchera pas car le bougre est immunisé. Il faut donc fouiller et tâtonner un peu pour trouver les forces et les faiblesses de chacun pour conduire au mieux la discussion (n’allez pas dire au cardinal que vous êtes athée, il risquerait de mal le prendre !).
Napoléon bon à rien
Le jeu d’acteur est, lui aussi, très particulier. Tout est légèrement surjoué, ce qui se comprend car la maison de Mortimer n’est finalement qu’un théâtre où chacun joue un rôle. Du coup, les acteurs jouent des personnages qui jouent eux aussi des personnages (inception !), cela ne me pose pas de soucis et renforce, selon moi, l’immersion dans un monde de faux semblants où chacun cherche à obtenir quelque chose, où tourner le dos à quelqu’un, c’est s’exposer à un coup de poignard dans les omoplates. Le sentiment de se retrouver dans un panier rempli de vipères est vraiment réussi, on ne sait jamais si quelqu’un nous ment, nous dit la vérité ou nous manipule avec un mélange des deux.
Les occultes tiquent
Il est aussi lééééégèrement frustrant de ne pas pouvoir passer ou, tout du moins, accélérer les dialogues si l’on veut explorer un embranchement différent. Cela qui oblige à écouter en boucle certains passages mais rien de dramatique ni d’absolument rebutant. Le jeu est, somme toutes, assez plaisant durant les trois heures que dure l’aventure dépeinte dans ce premier épisode. Pour tout vous dire, j’ai bien envie de voir la suite et d’avoir le fin mot de toute cette affaire, d’autant plus que, jeu épisodique oblige, il se termine sur un bon vieux cliffhanger des familles.
Verdict
8/10
Alors, ce premier épisode de The Council est-il prometteur ? Définitivement oui. Il arrive à installer une atmosphère et un rythme qui donnent envie de voir la suite. Si le jeu se maintient sur cette lignée, il y a moyen d’avoir un grand jeu d’aventure narratif. J’attends la suite avec impatience.