[TEST] The Silver Case, l’argent fait-il le bonheur ?

The Silver Case est un des premiers jeux du fameux créateur japonais Suda 51, développé au sein du studio Grasshopper Manufacture. Il nous revient dans une version qui se veut remasterisée pour seoir aux consoles de dernière génération. Sans plus attendre, découvrez notre avis sur la version PlayStation 4, agrémentée de quelques bonus.

Une aventure à la narration intéressante mais vieillotte

Le groupe Republique, ou autrement dit les forces spéciales, est chargé de maintenir l’ordre mais est mis à mal par un assassin responsable d’une vague de meurtres qui secoue la ville de 24 Wards. Le joueur suit les pérégrinations d’un reporter et d’un enquêteur qui tentent de percer le mystère entourant cette tuerie et son auteur : Kamui. Alors oui, le synopsis en jette pas mal et le jeu étant une visual novel, le scénario tient une place très importante, on peut donc s’attendre à du lourd, surtout venant d’une des œuvres fondatrices de Suda 51, … non ?

En fait, le constat est assez mitigé quand on prend le jeu en le comparant aux standards de notre époque. Si l’univers et le scénario en lui-même sont très intéressants à suivre, la mise en scène se révèle très datée. Pas de doublages, des séquences de dialogues parfois pas très cohérentes dans l’ensemble narratif et surtout ce satané BRUIT DE MACHINE A ECRIRE. Celui-ci accompagne TOUS les dialogues lorsqu’ils s’affichent à l’écran. Heureusement qu’il est possible de baisser son volume sans quoi il eût été compliqué d’aller jusqu’au bout.

Les chapitres supplémentaires apportent une plus-value mais ne corrigent pas l’inégalité du rythme du récit qui se permet parfois des phases particulièrement soporifiques avec des dialogues allongées artificiellement qui font que l’on se prend parfois à décrocher du pourtant très bon scénario si on le prend dans la globalité. Reste que l’ambiance posée par les développeurs est brillamment mise en valeur et contribue à nous convaincre de nous accrocher.

Du gameplay et des problèmes techniques

Bon, « du gameplay », il faut le dire vite mais The Silver Case comporte en effet des phases à la première personne où l’on doit mener l’enquête et résoudre des énigmes pour progresser. Si un peu de variété est la bienvenue, il faut noter que le système de déplacement – qui met à contribution une « roue » pour faire le moindre geste – s’avère assez lourd à la longue et ne permet que rarement d’insuffler un véritable rythme dans ces phases.

La patte esthétique est très réussie et nous place dans une ambiance oppressante et sombre. On a aucun mal à s’imaginer dans un thriller. Toutefois, il est dommage que des bugs visuels très gênants aient entaché notre expérience – des textures qui ne s’affichent pas, entre autres, et ce, dès le début de l’aventure. Le premier chapitre, où l’on fait la connaissance de l’inspecteur sur une route isolée n’affichait pas sa voiture, ni même la route, seulement les bas-côtés. Pour régler ce bug, il faut passer la console en anglais US. Pas l’idéal et pour l’instant, aucun patch ne semble régler ce souci.

Enfin, il est dommage que le jeu ne bénéficie pas de sous-titres en français étant donnée l’importance de la narration et des phases statiques où l’on ne fait que lire ce qui se passe à l’écran. Le jeu passe certainement à côté d’une partie de son public.

Verdict

5/10

Avec ses problèmes techniques et un remake globalement un peu trop paresseux, The Silver Case ne revient pas par la grande porte sur PC et PlayStation 4. Il eût été judicieux de dépoussiérer une mise en scène qui a plutôt vieilli – en ajoutant des doublages dans les scènes importantes, peut-être ? – et surtout veiller à ne pas laisser de bugs trop gênants se balader dans le remake d’un jeu qui date de 1999. Reste que l’ambiance est toujours aussi bonne et que le scénario est très addictif : on veut vraiment en voir le bout. A conseiller à ceux qui maîtrisent bien l’anglais et qui aiment les thrillers bien ficelés.

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