Void and Meddler

Du Cyber Punk et du point and click au programme dans Void and Meddler !

Étant une joueuse invétérée de point and click old school à la Monkey Island, Day of the Tentacle ou encore Amerzone, autant dire que j’étais plus qu’impatiente de mettre les mimines sur Void and Meddler. J’en avais déjà parlé lors du Porte Drapeau #3, Void and Meddler est un point and click épisodique typé cyber punk et conçu par le studio indépendant français No CVT. Le jeu est né lors du PointClickJam, une game jam de deux semaines dédiée uniquement aux point and click’s old school – rappelez-vous des merveilleux jeux de la grande époque de LucasArt, Sierra, Delphine, etc. Face à l’enthousiasme des joueurs et de la presse – comme je les comprends – l’équipe a décidé de continuer de peaufiner son petit bébé. Alors, que donne le premier chapitre de Void and Meddler ? Réponse dans ce test.

 

« Il pleure dans mon cœur comme il pleut sur la ville… »

Le regard vide, Fyn contemple la pluie battante à travers la vitre de son appart’ miteux. Elle a perdu la mémoire depuis peu et apprécie de moins en moins sa vie. Voilà ce que nous confie l’héroïne – car oui, elle s’adresse bien au joueur derrière son écran – mais attention, il ne faut pas la prendre pour une pessimiste qui se plaint à tout bout de champ, non, la réalité n’est qu’une formalité pour elle, une vaste farce – comme le dit si bien le Comédien. Notre but est de rechercher par tous les moyens – vraiment tous – des Souvenirs, une sorte de monnaie courante pour devenir qui on veut. Même si, dans ce cas précis, ce serait plutôt qui elle était.

Une nuit pour arpenter une ville glauque à l’ambiance pesante où il est de coutume de consommer de la drogue dure, sans parler des fameux Souvenirs. On rencontre sur notre chemin des personnes plus dérangées les unes que les autres, à l’humour cynique et aux paroles absurdes. Tantôt silhouettes passantes, tantôt humains, tantôt humanoïdes à tête animale, tantôt robots, plus rien ne nous étonne dans ce monde de barge. Si l’ambiance et l’histoire vous parlent, tapez chez Philip K. Dick, William Gibson, David Cronenberg, Shinya Tsukamoto ou Gregg Araki, les grands de la littérature et du cinéma cyber punk. Ces références sont totalement assumées et montrent bien la fascination de No CVT pour ce genre.

L’expérience de jeu est vraiment très proche de mon premier amour, Monkey Island, de par le fait que l’on se retrouve lâché dans un univers fort, complètement déluré, avec un anti-héros au caractère bien trempé. Le jeu se veut volontairement mystérieux en donnant, au fur et à mesure, des bribes de l’histoire. La fin de l’épisode en révèle un peu plus sur le monde qui nous entoure et le personnage principal mais l’histoire reste encore bien trop mystérieuse pour fournir un avis concret malgré une ambiance très travaillée.

 

« Je bois pour tolérer les gens comme toi » Carla, alias la reine du sabre.

Parlons maintenant gameplay [si vous êtes déjà familier avec les point and click’s, reportez-vous directement au second paragraphe]. Pour rappel les point and click’s, comme l’indique si bien leur nom, se jouent uniquement en pointant et en cliquant via la souris sur les objets à l’écran. Objets que l’on trouve dans différentes « scénettes » et qui servent à résoudre des casse-têtes et énigmes.

On est vraiment en terrain connu et tout est là pour nous rappeler, la larme à l’œil, nos jeux d’antan, du petit curseur aux vannes de mauvais goûts. En revanche, on trouvera très peu d’interface sur l’écran à la manière des productions de LucasArts. Il y a simplement un élément en haut de l’écran pour accéder à l’inventaire et lorsque l’on clique sur un objet, une barre d’action l’entoure. Ceci met d’ailleurs à l’honneur le magnifique pixel art des environnements réalisés par BlackMuffin Studio. Les décors sont truffés de détails, des différentes bornes d’arcades dans la salle de jeu, aux gouttelettes de pluie qui coulent le long de notre écran. Les couleurs acidulées, le rock bruitiste et la synthwave nous embarquent dans les années 80, cela renforce clairement l’immersion.

Nous sommes globalement libres. Globalement, car sans avoir effectué certaines actions ou avoir certains objets ou informations, impossible d’avancer plus loin.  Il faudra donc se creuser le ciboulot, ce qui va certainement rebuter plus d’un, mais pour les passionnés comme moi, il n’y a rien de plus plaisant que découvrir au fur et à mesure l’univers et ses subtilités.

 

 

Verdict

7/10

En somme, le premier chapitre introduit parfaitement l’univers avec une ambiance incroyable. Void and Meddler met à l'honneur les anciens point and click sans être dénué d'une forte personnalité. Cependant, ce premier chapitre laisse un peu sur sa faim avec moins de 3 heures de jeu. Reste à voir si les promesses de fins différentes (histoires et puzzles compris) seront tenues. Il est encore tôt pour réellement juger le potentiel global du jeu, sachant qu'il reste encore deux chapitres à venir.

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