[TEST] Cossacks 3, le retour de la makhnovtchina

La série des Cossacks a connu son petit moment de gloire dans les années 2000 en proposant une approche plus réaliste et un peu plus stratégique des batailles. Cossacks revient donc après presque 10 ans d’absence pour un troisième opus, l’occasion de voir s’il mérite toujours sa réputation et s’il pourra faire oublier l’accueil pour le moins mitigé réservé au deuxième volet de la série.

Un retour aux sources . . .

Cossacks 3 est développé par GSC Game World, studio ukrainien connu pour avoir développé les premiers Cossacks mais aussi S.T.A.L.K.E.R.: Shadow of Chernobyl. Le dernier jeu du studio arrive après de nombreux déboires, dont notamment une menace de fermeture dudit studio. Mais trêve de bavardages et penchons-nous sur ce qui nous intéresse ici, à savoir Cossacks 3. Pour ceux qui dormaient au fond, la série des Cossacks est une série de RTS qui avait su, en son temps, redynamiser le genre en proposant des affrontements entre un nombre important d’unités.

C’est à travers le tutoriel que l’on découvre les bases du jeu et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on est en terrain connu. Pourquoi ? C’est simple. Faisons un petit test vous et moi (je vous rassure, cela ne prendra pas longtemps). Si je vous dis : « Top ! Je suis un jeu de stratégie en temps réel historique avec différentes ressources dont notamment de l’or, du bois et de la nourriture. Je possède un arbre technologique qu’il est possible d’améliorer avec lesdites ressources. J’utilise des paysans pour construire des bâtiments civils et militaires. Je suis, je suis ? ». Qui a dit Age of Empires ? Non, perdu, c’était Cossacks 3.

Alors, oui, le jeu ressemble énormément à Age of Empires II. La gestion des ressources est similaire si ce n’est la présence de six ressources à gérer avec le fer et le charbon en plus des ressources habituelles. L’autre nuance vient de la gestion des unités. Ici, vos unités vous coûtent de la nourriture en permanence (eh oui, il faut bien qu’ils mangent, les bougres) et il faudra bien gérer son stock pour pouvoir nourrir une armée composée de nombreux soldats. Car, oui, comme auparavant Cossacks 3 mise sur des affrontements à grande échelle.

Parmi les points intéressants, il est à noter la présence d’un multijoueur déjà assez fourni avec une communauté qui se constitue et semble bien partie pour créer un petit noyau dur avec lequel vous pourrez découvrir les joies du jeu de stratégie avec de vraies personnes. Libre à vous de choisir la nation qui vous plaît (Angleterre, Autriche, Espagne, France, Pologne, Prusse, Russie, Suède, Turquie, Venise, Algérie ou Ukraine) pour dominer l’Europe.

. . . mais la source est-elle bonne à boire ?

Certes, Cossacks 3 lorgne sensiblement vers le RTS « à l’ancienne » et si c’est une grande force, c’est aussi sa grande faiblesse. Les unités se gèrent individuellement et cela pose parfois des problèmes de gestion et de lisibilité. En effet, pour tirer la quintessence du jeu, il va falloir passer par de nombreux micro-managements, regrouper sa cavalerie sur le côté pour déborder l’armée adverse, positionner ses tireurs en arrière pour leur éviter un corps-à-corps fatal. Ce micro-management se révèle au final plutôt fastidieux d’autant plus qu’il n’est pas possible de mettre le jeu en pause pour donner des ordres. Les graphismes sont corrects sans être foufous non plus. Le jeu est joli comme l’étaient les RTS d’antan. Le zoom permet de se rapprocher pas mal des unités mais si l’ensemble reste convenable il ne s’agit vraiment que d’un coup de polish sans grande innovation.

L’autre gros point noir du jeu vient, à mon avis, de son rythme très très lent. Vos unités à pieds se déplace extrêmement lentement, ce qui rend les parties parfois un peu longues sur la fin. Certains passages sont franchement pénibles, notamment ceux en bateau car ceux-ci se déplacent à la vitesse d’un escargot sous Lexomil. Les missions de la campagne souffrent aussi de ce rythme très lent surtout quand il faut parcourir la carte à pied pour trouver l’armée adverse. Enfin, le jeu est sorti dans un état déplorable avec de nombreux problèmes (impossible de lancer certaines missions sans avoir un retour bureau, des unités qui tirent dans la vide, etc). Après quelques semaines, il semblerait que les problèmes commencent à être résolu mais cela ne fait pas honneur à cette licence.

Cossacks 3 s’adresse aux joueurs qui regrettent Age of Empires et qui trouveront sûrement de quoi se sustenter ici avec des campagnes qui tiennent la route sans être d’une originalité folle. Les joueurs qui sont passés aux nouveaux RTS pourront peut-être y trouver un intérêt mais seront rapidement rebutés. Le jeu est proposé à 20€, ce qui est un prix convenable pour un jeu qui n’est pas mauvais mais qui n’innove pas non plus.

Verdict

6/10

Vous aimez les RTS « à la papa » ? Vous regrettez que plus personne ne joue à Age of Empires ? Vous aimerez probablement Cossacks 3. Si vous êtes passé à autre chose, le jeu vous semblera probablement sorti du début des années 2000 et il ne présentera pas grand intérêt pour vous.

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