Lundi Indie : Shadowrun Returns

Les projets financés sur Kickstarter commencent À montrer le bout de leur nez. Parfois c’est la douche froide et parfois, c’est un succès retentissant. Shadowrun se place dans la deuxième catégorie pour moi avec une ambiance superbe et un système de karma enfin digne du jeu de rôle original.

Je me rappelle de longues nuits de jeu à Shadowrun sur papier. Que ce soit un elfe mage, un orc samouraï des rues ou dans les bottes du maître du jeu, Shadowrun a une atmosphère bien à lui. Que vous ayez lu Neuromancer, joué à Donjons&Dragons ou que le cyberpunk et la fantasy soient tous nouveaux pour vous, Shadowrun est tout simplement trop cool pour ne pas plaire.

C’est pour cette raison qu’il est presque criminel pour Microsoft d’avoir foiré sa version vidéoludique sortie sur Xbox il y a quelques années avec une telle force. Faire de ce jeu un FPS n’est pas forcément une terrible idée en soit, on a de nombreux exemples de très bon RPG en première personne (Skyrim évidement). Mais en faire une pâle copie de Team Fortress comme si des décennies d’histoire et d’univers pouvaient être jetées à la poubelle. Une idée fantastiquement mauvaise qui donne bien la mesure du peu d’intérêt donné à la franchise à l’époque. Le retentissant plantage du titre causa la fermeture du studio de développement, Fasa, original créateur de Shadowrun.

Avance rapide quelques années et on arrive au boom Kickstarter et au renouveau d’un paquet de franchises qu’on croyait oubliées. Probablement un des projets les plus prestigieux à ce moment était Shadowrun Returns. Un jeu qui nous promettait une version enfin fidèle à l’univers et au jeu de rôle sur papier mais aussi à la version sur SNES qui avait donné un modèle tout a fait respectable sur console. Le Kickstarter fût un grand succès et le studio Harebrained, mené par le créateur original de Shadowrun, pût se mettre au travail.

Et quel travail!

Le jeu est maintenant sorti, ainsi qu’une version sur tablettes Android et iOS mais aussi sur Steam. Vous pouvez également profiter de l’éditeur de niveau qui est lié au Steam Workshop. Ce dernier point est particulièrement intéressant parce qu’il y a déjà quelques pepites là-dessus, comme une campagne complète et ouverte basée sur un monde ouvert avec des quêtes générées de manière procédurale ! En gros, vous avec Shadowrun, GTA édition. Fantastique.

Alors comment marche Shadowrun Returns ? C’est un jeu de rôle avec une vue isométrique et un système de combat au tour par tour. Très classique et en fin de compte, exactement ce qui permet de combiner des graphismes très beaux et une ambiance détaillée avec le budget somme toute limité dont Harebrain disposait.

Ce qui accroche directement le joueur, c’est le saut immédiat dans l’univers de Shadowrun. Un monde cool et détaillé, avec son argot et ses codes sociaux. Un monde décrit avec une grande attention au détail et des interstices entres les niveaux qui sont superbement écrits.

Le système de combat ne révolutionne pas le genre et les joueurs habitués à X-Com vont trouver leurs marques très vite, mais cela ne veut pas dire qu’il est mauvais, bien au contraire. Après tout, X-Com n’est pas le pire point de comparaison que l’on peut imaginer.

La possibilité d’ajouter un nombre infini de campagne créées par les utilisateurs avec des difficultés allant de fastoche à sadique rend la durée de vie forcément un peu difficile à juger. Mais avec une bonne quinzaine d’heures riches de combats bien construits, de multiples options pour résoudre chaque problème, de différences si grandes entre les classes qu’on se prend à vouloir recommencer juste pour voir ce qu’un Decker aurait fait ici ou là, on ne peut que recommander Shadowrun Return. Et à tous les enthousiaste de Kickstarter qui veulent voir ce qu’un jeu financé par le public peut donner, Shadowrun est un exemple brillant.

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