[Le coup d’œil dans le rétro] Baldur’s Gate Dark Alliance 1 et 2

Ayant retrouvé dans mes cartons les deux Baldur’s Gate sortis sur PS2, je me suis dis que j’allais vous faire partager mon expérience. Je suis un grand fan de RPG sur consoles et pour les puristes, oui je suis en train de jouer aux Baldur’s Gate sur PC (faut pas déconner non plus). J’ai été aidé dans cette quête par un ami que nous appellerons Mr Pink pour plus de confidentialité.

Pour la petite histoire (parce que j’aime ça !)

La série des Baldur’s Gate possède une forte renommée dans le monde des RPG car elle reprend fidèlement les règles des RPG papiers notamment l’univers des Donjons & Dragons, vous savez, ces RPG où il faut avoir assez de vie sociale pour réunir un groupe d’amis le temps d’une soirée, où votre avenir se joue sur un jet de dés (qui a dit comme au casino ?) et où à force d’alcool, les situations deviennent de plus en plus ubuesque. Enfin bref, le premier jeu est sorti sur PC en 1999 en Europe suivi d’une extension, Tales of the Sword Coast, sortie la même année. Puis l’année d’après sortait Baldur’s Gate : Shadows of Amn et en 2001 sortait l’extension Throne of Bhaal. La même année sortait le jeu Baldur’s Gate : Dark Alliance (développé par Snowblind Studio) pour PS2 et en 2004 sa suite, Baldur’s Gate : Dark Alliance 2. Alors que peut offrir ce qui est considéré comme un des meilleurs RPG disponible sur PC dans ses versions Playstation 2 ?

Dark Alliance, une bonne surprise

Je dois l’avouer, le jeu commence mal. Le choix des personnages, un élément essentiel des RPG nous propose un choix inouï de non pas un, non pas deux, mais bien trois personnages jouables. Je ne veux pas faire ma mauvaise tête mais vu le nombre de races, classes et professions disponibles dans la version PC où même dans n’importe quel RPG de base le choix est franchement indigent. Mais bon passons, je pars sur un elfe magicien et Mr Pink sur un guerrier nain. Passé ce premier choc, le jeu est superbe il n’y a pas d’autres mots. Les graphismes sont remarquables pour une console de cette génération et je tiens absolument à mentionner la modélisation de l’eau qui est magnifique. Un autre point important est le mode coopération qui rend le jeu très plaisant à jouer, les combats sont bien rythmés et le fait de pouvoir ressusciter son camarade aux bornes de sauvegarde est une bonne idée. L’autre point positif est la difficulté qui est bien dosée, le jeu est dur mais juste ce qu’il faut pour se sentir tel Rocky Balboa terrassant un méchant soviétique, après avoir tué un dragon.

Là où le bat blesse, c’est au niveau du scénario. Il n’est pas mauvais, mais bon, la quête qui consiste à aller tuer des rats dans les égouts on la voit arriver gros comme une maison. Finalement, on est tellement pris dans le jeu que ces défauts n’ont pas d’incidence sur le plaisir qui en découle. Mention spéciale, quand même, au fameux dragon dont je vous parlais tout à l’heure. Avec Mr Pink, nous rentrons dans une grotte, nous descendons trois niveaux pour arriver au bout de l’Enfer et qu’est-ce que vous trouvez dans une grande salle ? Oui je vous le donne en mille : un énorme dragon. Est-ce qu’il a pris les petits escaliers où bien est-il passé par la petite porte, le mystère reste entier. La seule réplique du jeu sensée, pour moi et Mr Pink, arrive à la moitié du jeu de la bouche d’une méchante elfe noire : « Vous ne savez pas contre qui vous vous battez. », ce qui est vrai et donne la teneur du scénario..Mais dans l’ensemble, ce jeu est superbe et très prenant. À noter qu’il se termine par un gros cliffhanger putassier où on apprend médusé que l’ennemi qui nous a pris tant de temps à battre était en fait le pion d’un ennemi encore plus grand. Ficelle éculée, mais bon passons.

 

Dark Alliance 2, la suite de trop ?

Nous repartons pour un tour avec Mr Pink pour jouer à la suite et comment un jeu aussi bon peut-il être raté ? La réponse tient en un mot : le scénario ! Le jeu reprend pratiquement les mêmes designs que le premier, il est toujours très beau mais là où les incohérences du scénario n’étaient pas un problème dans le premier, ils deviennent un énorme problème ici. Ceci s’ajoutant à un problème personnel, je m’explique tout de suite. Voyez-vous, un de mes principaux problèmes est que si vous me donnez des règles, je vais les contourner et les retourner contre vous et c’est ce qui s’est passé ici. Dans le premier opus, la difficulté était parfaitement dosée, mais ici vous pouvez augmenter votre expérience plus rapidement en augmentant votre charisme. Hors Mr Pink et moi avons tellement augmenté notre charisme via l’expérience et les talismans que nous avons gagné trop vite de l’expérience et le jeu en est devenu horriblement facile. Vers la fin, nous avions tellement de points d’expérience que nous en avions littéralement trop, le jeu était tellement facile que nous ne nous battions plus : nous courrions vers la sortie pour avancer dans le jeu, tellement c’était ennuyeux.

L’autre point responsable du naufrage du jeu est donc le scénario. J’ai rarement vu scénario plus bête et insultant pour un joueur, en voici quelques exemples. Votre première quête commence après avoir parlé à un PNJ qui vous dit à peu près ceci : « des héros (vous dans le premier opus) ont nettoyé les égouts des rats mais ces bestioles ce reproduisent très vite, pouvez-vous nous aider a les tuer ? ». Alors ici je dis bravo pour avoir recyclé la même quête au même endroit avec les mêmes ennemis. J’ai du retenir Mr Pink d’utiliser son Paladin pour faire un ragoût de garde parce que c’était bien parti ici. Deuxième exemple, Mr Pink jouait donc un Paladin et moi même un Nécromancien accompagné de son livre de sorts. Une des quêtes spéciales du Paladin est de … trouver un Nécromancien pour le détruire car ils sont diaboliques. Mr Pink lui a donc répondu : « Bien sûr mon ami, je vais détruire cet odieux Nécromancien avec l’aide de mon fidèle allié le Nécromancien ». L’ironie de cette histoire reste à jamais gravé dans ma mémoire.

En parlant de quête spéciale, je donne le gland d’or au scénariste qui a trouvé cette idée. Une fois la quête terminée, mon personnage acquiert de nouveaux sorts surpuissants. Comment ? Arrêtez de lire ici et pensez à la manière la plus débile. La réponse à cette question : mais tout simplement en lisant la dernière page du livre ! Peut-être qu’en lisant le résumé je vais trouver le moyen de détruire le monde ? En parlant de détruire le monde, au cour de cette même quête, j’apprends que j’avais perdu la mémoire et qu’en fait j’étais une sorte de mix entre Mengele et Pol-Pot mais version elfe ce qui n’a pas l’air de troubler plus que ça Mr Pink et son Paladin assoiffé de justice.

Mais le mieux, le best du best c’est la fin du deux qui se termine par … un gros cliffhanger putassier qui vous apprend que celui qui était censé tirer les ficelles et manipuler tout le monde était en fait manipulé par un méchant encore plus grand. Ce n’est plus un jeu vidéo c’est Inception grandeur nature. De rage, Mr Pink et moi avons maudit ce jeu sur dix générations tout en recherchant frénétiquement la suite pour savoir la fin (qui doit se terminer par un gros cliffhanger putassier) de « l’histoire » mais (et là je ne pardonne pas) il n’y a pas de Dark Alliance 3. Comment sortir un jeu avec une fin pareille sans être sûr que la suite va sortir ?

Verdict

Pour résumer, le premier opus est de très bonne facture, on se laisse prendre au jeu et les graphismes sont d’excellente qualité pour une Playsation 2. Mais la suite est plus à considérer comme au mieux une version nanarde du premier, au pire un odieux repompage de ce qui a marché en essayant de vendre un peu plus le même jeu mais en moins bien. Il y a mille choses dont je n’ai pas eu le temps de parler, mais si vous les trouvez dans une brocante ou un cash express, n’hésitez pas !

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