[TEST] Monster Hunter World, le bon chasseur et le mauvais chasseur

Décidément, cette année 2018 démarre en fanfare. Entre Dragon Ball FighterZ déjà testé par mes soins et le test de Subnautica qui ne devrait plus tarder, il y a de quoi s’amuser. Aujourd’hui, c’est au tour de Monster Hunter World, le RPG de chasse de Capcom de passer sur le grill de mon regard acerbe.

Un chasseur sachant chasser

Ce Monster Hunter World était attendu de longue date. Pourquoi ? Tout simplement parce que la série à fait un long détour par les consoles portables pour enfin revenir avec cet épisode sur consoles de salon. Pour la version PC, il faudra encore patienter un peu mais elle devrait probablement sortir vers la fin de l’année 2018, si tout va bien. Mais sinon, Monster Hunter c’est quoi ? C’est une série de RPG où l’on incarne un chasseur débarquant sur le nouveau monde à la poursuite d’un gros (vraiment gros) dragon.

Comme dans la plupart des RPG, tout passe par le choix d’une classe, au sein de laquelle l’on va choisir son arme dont dépendra le style de combat utilisé. Force est de constater que le choix disponible est suffisant pour satisfaire la majorité des joueurs. De la morpho-hache au marteau en passant par une sorte de gunblade, il faudra choisir entre le corps-à-corps et l’attaque à distance. J’ai personnellement choisi l’arc, qui me permet d’attaquer de loin comme un gros lâche et d’être un support pour les autres joueurs.

Chasse, pêche, nature et traditions

Par la grâce de cette transition magnifique, je peux vous parler du multijoueur. Disons-le clairement : le jeu est taillé pour le multi. À chaque partie, il faut se connecter sur la session d’un joueur ou créer la sienne ce qui devient, de fait, une sorte de lobby où plusieurs joueurs se retrouvent. Clairement, tout fonctionne parfaitement, le micro est supporté par le jeu, ce qui fait qu’on peut discuter tranquillement entre chasseurs. Le multi est aussi présent dans n’importe quel mode de jeu et l’on peut appeler jusqu’à trois joueurs à l’aide si jamais on est en difficulté avec un monstre. Néanmoins, j’ai trouvé qu’il était inutilement compliqué de créer un groupe avant mission pour se préparer avec d’autres personnes et qu’il était plus facile de lancer une mission seul avant de se faire rejoindre par les autres, c’est dommage.

C’est d’autant plus regrettable que si vous voulez jouer seul, il vous faudra quand même passer par un lobby et ce, même si vous avez la possibilité de créer le vôtre et le bloquer pour être seul dessus). Enfin, si jamais vous n’avez pas le PlayStation Plus ou le Xbox Live, pas de jeu en ligne possible mais, histoire de faire bisquer un peu les joueurs dans ce cas, vous pouvez vous retrouver dans un lobby en ligne sans interactions possible avec les autres. Ce que j’ai trouvé un peu cheap et frustrant.

La chasse sauvage

Le jeu ne pose pas de véritables problèmes à être joué en solo. Il est parfaitement possible d’occire tous les monstres seul mais le véritable sel du jeu ne prend toute sa saveur qu’en multijoueur. Attention, en multi avec des inconnus, le jeu est sympathique et les monstres se finissent un peu plus rapidement, on peut prendre son temps sans être la cible principale du monstre, soit. Mais le jeu est avant tout pensé pour être joué entre amis. Une fois le groupe constitué, le chat mis en place et la chasse lancée, chacun se coordonne, donne des conseils, place des pièges, chambre ses camarades, le tout dans le joie et la bonne humeur.

Le jeu se rapproche finalement assez de Ghost Recon Wildlands en ce sens que le jeu s’articule autour d’un groupe soudé qui va avancer et grandir ensemble. Si Monster Hunter World vous intéresse, je ne peux que vous conseiller de vous trouver deux ou trois amis ou, à défaut, de regarder sur les forums que vous fréquentez s’il n’y a pas d’autres joueurs pour créer un groupe, voire une guilde. Votre expérience de jeu s’en retrouvera grandement améliorée.

Le plaisir simple de la chasse au T-Rex

Mais trêve de sociabilité, qu’en est-il du jeu en lui-même, de ses mécaniques ou de ses graphismes ? Nous y arrivons. Le jeu repose (vous commencez à le savoir) sur le principe de la chasse. Plusieurs modes de jeu sont proposés, des missions qui font avancer l’histoire, des contrats sur certains monstres en particulier (histoire de récupérer certaines parties du bestiau pour se faire une belle armure) ou de l’exploration, pour se balader tranquillement dans les niveaux semi-ouverts. En effet, Monster Hunter World est séparé en plusieurs zones semi-ouvertes contenant chacune un environnement particulier (et des monstres propres à la zone).

Une fois lancé dans une zone, il faut en premier lieu pister le monstre, à l’aide des marques qu’il laisse et des lucioles vertes qui vous guiderons vers votre cible. Alors, certes, les lucioles facilitent un peu l’expérience de jeu mais se repérer dans certains environnements sans leur aide relève parfois de la gageure. Une fois le monstre en vue, c’est le moment de se lancer à l’assaut, ou pas. Le jeu est plutôt bien pensé et il est possible de poser pas mal de pièges pour … piéger le monstre. Les combats en eux-mêmes sont toujours un poil rigide et reposent sur l’apprentissage des paterns du monstre que vous combattez, sur une bonne esquive et sur la connaissance de l’adversaire. Partir à l’aventure, la fleur au fusil, se battre contre une bête qu’on ne connaît pas est le meilleur moyen pour souffrir. Chaque monstre possède ses points forts et faibles et s’acharner sur une partie du corps résistante ne donnera aucun résultat.

Plaisir des yeux, joie de chasser

Profitant de son passage sur consoles de salon, le titre en profite pour se refaire une beauté en proposant des environnements extrêmement travaillés. Chaque zone est bien pensée, le game design est cohérent, on a vraiment l’impression de rentrer dans une zone sauvage ne demandant qu’à être découverte (et ses monstres massacrés). J’avoue avoir parfois eu un petit pincement au cœur quand, à la fin de la chasse, le monstre essaie péniblement de s’enfuir en rampant et en se tordant de douleur. Il faut achever le monstre, preuve de la réussite et de l’aspect relativement réaliste du jeu.

La cohérence du gameplay ne s’arrête pas là puisque tous les éléments d’une zone interagissent entre eux et il n’est pas rare de voir débouler durant une chasse un deuxième monstre qui va, avouons-le, foutre le bordel dans vos plans méticuleusement étudiés. Loin d’être un gimmick, cela vient encore renforcer l’immersion au sein d’un monde cohérent. On pourrait objecter que le jeu possède pas mal de temps de chargement qui hachent un peu la continuité de la progression mais ce serait mesquin.

Verdict

8/10

Alors, Monster Hunter World est-il un bon jeu ? Oui, indéniablement. Est-il à l’abri des reproches ? Pas forcément, notamment avec sa composante multi parfois un peu trop envahissante. Mais ces points sujets à débat ne doivent pas éclipser la réussite globale que constitue le jeu, sa cohérence, sa beauté et ses mécaniques aux petits oignons.

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