Profitant sans doute d’une clause que personne n’avait vu, les développeurs de Big Games et l’éditeur Big Star Games se sont dit qu’il serait sans doute possible, voire qu’il serait une bonne idée de lancer un jeu se basant sur le film Reservoir Dogs 25 ans après sa sortie. Depuis le temps que je case Mr. Pink dans certains de mes tests, c’est naturellement moi qui ait écopé du test.
Reservoir Miami
Le jeu est un twin stick shooter (c’est-à-dire un jeu où on bouge avec le joystick gauche et où on vise avec le droit) et peut être joué comme un shooter clavier-souris, même si cela s’avère plutôt problématique, j’y reviendrai. Il lorgne tellement sur Hotline Miami que son œil doit certainement sortir de sa longue-vue. Le jeu nous pose dans un monde en 3D isométrique avec un design en cel-shading pas moche du tout concernant les illustrations. Malheureusement, dès qu’on entre dans une phase de jeu, la qualité a tendance à se dégrader fortement.
La grande nouveauté (en tout cas c’est comme ça que le concept est vendu par le jeu et l’éditeur), c’est la possibilité (voire l’obligation) de rembobiner le temps pour revenir en arrière et incarner un autre personnage. L’idée est de lancer un premier run avec un personnage puis à la mort de celui-ci, ou s’il se retrouve bloqué, de rembobiner pour incarner un autre personnage et le sortir de cette situation.
Reservoir Douille
Si le jeu partait quand même avec de bonnes bases : un gameplay plutôt inventif dans un genre qui ne bouge pas trop, avec un univers connu et apprécié de beaucoup, il se plante quand même sur de nombreux points. La maniabilité et la précision des tirs sont parfois aléatoire et on a l’impression de jouer les différents protagonistes après une soirée un peu trop arrosé au Macumba local. La jouabilité n’est pas mauvaise avec une manette mais le clavier-souris me laisse un peu perplexe, surtout qu’il est impossible de reconfigurer les touches et que celles-ci sont positionnées de manière plutôt spéciale – euphémisme.
Dernier point qui m’a un peu fait penser que « quand même il y a quelque chose qui cloche », c’est le scoring du jeu sous forme d’argent qu’on récupère pour déverrouiller d’autres niveaux. À la fin de chaque run, vous avez votre score qui défile et, c’est un comble pour ce genre de jeu, des malus sous forme d’argent en moins chaque fois que l’on meurt. Imaginez Hotline Miami avec ce genre de système, on joue en mourant de façon répétée avec toujours cette petite réflexion que l’on se fait : « je viens encore de mourir et de perdre de l’argent pour les prochains niveaux » (et je ne dis pas ça parce que je meurs en boucle dans ce jeu).
ALORS, TU L’AIMES, MA GROSSE REFERENCE ?
Dernier point qu’il fallait aborder et que j’ai introduit de manière subtile et délicate par un titre tout en finesse, c’est le rapport au film qu’entretient le jeu. Pour être honnête, même si j’aime lancer à la volée une référence à Mr. Pink, je ne suis pas un fan absolu du long-métrage et, pour être tout à fait franc, je n’ai vu le film qu’une fois. Malgré tout, certaines références étaient obligatoires pour un jeu se basant sur le film, elles y étaient et m’ont fait sourire. Pourtant, il y a une différence entre faire un clin d’œil et vous enfoncer la tête dans l’écran on vous hurlant dessus « C’EST UNE REFERENCE ! T’AS COMPRIS ? ».
D’autant plus que le jeu n’a finalement que peu de rapport avec le film si ce n’est qu’on incarne un groupe de braqueurs avec des noms de couleurs. Ils ne ressemblent en rien aux les personnages du film et si je voulais être vraiment mauvaise langue, j’irai plus loin en disant que le jeu se base sur des braquages alors que c’est la seule chose qu’on ne voit pas dans le film. Mais comme je ne suis pas médisant je n’irai pas jusque-là.
Enfin, soyons franc entre nous. William, toi qui est en train de me relire avant de publier et vous, chers lecteurs et lectrices, auriez-vous vraiment jeté un œil au jeu s’il s’était appelé Super Braquage : Turbo Warrior ? Probablement pas et c’est ce qui me chagrine un peu dans ce titre qui n’est pas mauvais en soit mais qui ne se vendra probablement que sur son titre et sur rien d’autre.
Verdict
5/10
Pas mauvais mais rempli de défauts, Reservoir Dogs : Bloody Days ne peut compter que sur son nom pour susciter un véritable intérêt du public. Un gameplay qui apporte certainement un petit quelque chose mais qui est noyé dans des problèmes divers et dans cette foutue manie de balancer ces références au bazooka sur des joueurs qui n’en demandaient certainement pas tant.
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