[INTERVIEW] Quelques questions à Yu Suzuki lors du MAGIC 2018

Lors du Monaco Anime Game International Conferences 2018, la part belle a encore été donnée à Shenmue III, qui est sûrement l’un des jeux vidéo les plus attendus de ces dernières années. En plus de quelques nouvelles sur l’avancement du titre, nous avons également eu l’occasion de poser quelques questions au grand manitou : Yu Suzuki. Voici ce que nous avons appris !

 

GamersFlag : Suzuki-san, bonjour. Première question : le fait que Shenmue III ait mis autant de temps à se faire n’est-il pas, au final, une chance de faire un jeu qui se démarque plus que s’il avait été fait dans la foulée du second épisode ?

Yu Suzuki : Le fait que nous ayons accès à de nouvelles technologies et techniques est une évolution qui amène un temps d’adaptation nécessaire pour maîtriser ces nouveaux outils. On ne sait pas si ce sera le cas, mais si nous nous lançons ensuite dans un Shenmue IV, ce temps d’adaptation n’existera pas.

 

GamersFlag : Y-a-t-il un moment après Shenmue II où vous avez pensé que vous ne pourriez jamais raconter la fin de l’histoire ?

Yu Suzuki : Non, j’ai toujours pensé que je pourrais le faire.

 

 

GamersFlag : Maintenant que Shenmue III est bien avancé, pouvez-vous nous dire, sans trop de détails, évidemment, si la fin du jeu est susceptible d’être ouverte et de suggérer un Shenmue IV ? Est-ce une possibilité que vous vous êtes laissée ?

Yu Suzuki : Oui, la fin sera ouverte pour une suite. Il ne sera pas possible de finir avec ce troisième épisode.

GamersFlag : Oui, à la base, vous aviez prévu plus que trois épisodes.

Yu Suzuki : Oui, et il ne serait pas possible de terminer ici sans bâcler.

 

GamersFlag : Les réactions à propos de l’aspect technique (notamment les expressions faciales) lors de la publication du trailer d’aout 2017 vous ont-elles touché ? Vous attendiez-vous à une réaction aussi virulente et un jugement aussi définitif alors que Shenmue III était alors encore dans une phase intermédiaire de développement ?

Yu Suzuki : On ne peut rien y faire car les gens ne connaissent pas la façon dont se passe la production. Par exemple, ce que vous avez vu aujourd’hui [NdR : le trailer étendu de la Gamescom 2017, que nous ajoutons plus bas] est différent de là où nous en sommes aujourd’hui. [Dans le contexte du MAGIC 2018] ce trailer était une opportunité de faire la promotion du jeu. Le plan se poursuit comme prévu de notre côté. J’aimerais montrer d’autres choses mais pour le moment … En effet, il y a eu des retours négatifs l’année dernière mais en 90 secondes, on ne peut pas montrer un jeu, des images ne montrent pas tout. Il faut vraiment y jouer [NdR : certainement aussi dans le sens de « voir du gameplay »] pour pouvoir se faire une idée. C’est pour ça que j’aimerais montrer d’autres choses le plus vite possible.

GamersFlag : Un artbook a été évoqué dans les récompenses de la campagne Kickstarter de Shenmue III, y-a-t-il la possibilité qu’il soit édité et disponible pour tous à terme ? Est-ce quelque chose que vous souhaiteriez pour partager ce genre de travaux avec les fans ?

Yu Suzuki : Cela devrait rester exclusif aux backers du Kickstarter.

 

GamersFlag : Nous savons que cela ne dépend pas entièrement de vous mais avez-vous eu des nouvelles de la part de Sega concernant un remaster HD de Shenmue et Shenmue II ?

Yu Suzuki : C’est quelque chose dont je ne peux pas parler, pour le moment.

 

GamersFlag : Après avoir terminé votre travail sur Shenmue III, y-a-t-il un projet sur lequel vous aimeriez travailler ? Qu’il s’agisse d’un nouvel épisode d’une franchise existante ou d’une idée nouvelle que vous souhaiteriez voir prendre forme.

Yu Suzuki : Il y a des choses (sourire)…

 

GamersFlag : Pour terminer, petite question « fanboy » : aimeriez-vous revoir un jour une console de salon faite par Sega ?

Yu Suzuki : (avec enthousiasme) Oui, j’aimerais ! En tout cas, si on faisait une Sega Saturn maintenant, elle serait très petite.

GamersFlag : C’est l’effet « NES Mini ».

Yu Suzuki : Oui, exactement.

On ne peut s’empêcher de penser à la Dreamcast !

 

Un grand merci à Suzuki-san pour le temps qu’il nous a accordé et à Shibuya International pour avoir permis cette rencontre.

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