[TEST] Shadow of the Colossus, le retour d’un géant

Shadow of the Colossus est, sans aucun doute, l’une des œuvres majeures de la PlayStation 2, sur laquelle le jeu est d’abord paru, dans sa version originale. L’annonce de son retour lors de l’E3 2017 sous la forme d’un remake graphique a été une excellente surprise pour les fans du travail de Fumito Ueda qui encensent, pour la plupart, cet opus en particulier. Nous allons donc vous donner notre avis sur cette nouvelle sortie de Shadow of the Colossus sur PlayStation 4.

Simplicité et immensité

Dès la – très jolie – cinématique d’ouverture, on comprend le but de Wanda, notre héros. Il doit récupérer l’âme de Mono – une jeune femme qui semble être sa promise – qui a été sacrifiée. Pour cela, il fait une longue route vers un temple où une entité nommée Dormin va lui proposer de la faire revenir d’entre les morts. En échange, Wanda devra abattre les 16 colosses qui peuplent cette partie du monde. C’est ainsi que le héros et sa fidèle monture, Agro, partent à la recherche de ces adversaires. Inutile de dire que quelques péripéties viendront nous en apprendre plus sur le passé de Wanda et sur Dormin.

Ce qui a souvent frappé le joueur lambda qui se lance dans l’aventure Shadow of the Colossus, c’est cette faculté qu’a ce jeu à vous faire sentir très petit dans une immensité souvent silencieuse, parfois hostile. On ne parle pas forcément ici des colosses – même si cette remarque leur sied parfois bien – mais bien du monde du jeu en général. Avec cette plaine presque vide, morne, autour du Promontoire Vert, le joueur peut parfois se sentir oppressé par tant de vide. Une atmosphère totalement en adéquation avec la mélancolie ambiante du scénario et des personnages que l’on suit jusqu’au – magnifique – dénouement.

La diversité des environnements que Wanda traverse est importante, au détour de quelques montagnes, deux zones de forêt luxuriante se mettent sur sa route. On a également droit à différents désert – où il faudra affronter certains colosses – à des lacs, des ruines. En bref, l’impression de découvrir des endroits très différents les uns des autres mais qui sont indéniablement liés par cette ambiance lancinante d’un monde « mort », maudit. On ne voit que peu d’animaux et chaque lieu semble pouvoir abriter un danger potentiel ou révèle une mélancolie latente. Parcourir les terres des colosses est une véritable expérience, à faire une fois dans sa vie.

Un concept simple mais bien exploité

Si le but de Wanda est simple à comprendre, les bases du gameplay de Shadow of the Colossus sont également facile à appréhender. Les phases de jeu sont cycliques. Vous partez du temple de Dormin, qui se situe au centre de cet univers, vous devez alors vous servir de votre épée : en la levant, des rayons se reflètent sur sa lame et se focalisent vers l’endroit où se trouve le prochain colosse à vaincre. Vous devez alors suivre cette indication pour le trouver puis arrive alors le combat.

Il est intéressant de constater que les affrontements contre les différents colosses se révèlent assez différents dans les approches. En effet, si la façon de tuer ces adversaires est toujours la même – il vous faut trouver une ou plusieurs marques sur les différentes parties de leur corps et frapper à ces endroits-ci – la phase d’approche ainsi que la trame pour arriver à grimper sur les colosses et atteindre les points faibles est presque toujours différente d’un ennemi à l’autre. Ces phases constituent l’essentiel de l’intérêt des combats et se révèlent très inventives, amenant des affrontements épiques et de plus en plus exigeants au fur et à mesure de l’avancée. Il faut d’ailleurs souligner une belle maîtrise de la courbe de difficulté.

Pour ceux qui aiment fouiller, Shadow of the Colossus propose tout un tas de petits secrets parfois évident et souvent bien cachés et qui nécessitent parfois de terminer le jeu plusieurs fois via la Nouvelle Partie + afin d’avoir une meilleure endurance pour la grimpe. Augmenter l’endurance, point vital pour pouvoir rester accroché aux colosses, passe donc par le fait de tuer ces adversaires ou bien … par la chasse aux lézards à queue argentée, de petites créatures rares que l’on trouve à certains endroits du monde. Enfin, Signalons que le mode Time Attack, disponible après avoir terminé le jeu une première fois, permet de réaffronter les colosses avec des objectifs de temps. Vous pourrez y gagner de nombreux prix intéressants et qui pourraient motiver à retenter l’aventure – la rejouabilité, tout ça, c’est important, hein.

Un remake qui respecte le travail original

Nous avons beaucoup parlé du jeu jusqu’à présent mais il ne faut pas oublier que nous avons affaire avec un remake. Vous le savez sans doute, le travail de Bluepoint Games, le studio chargé de cette remasterisation, s’est avant tout axé sur l’aspect graphique et technique. Evidemment, la plus-value du travail sur les textures – en comparaison avec le remaster HD sur PlayStation 3, notamment – est indéniable : le jeu a clairement le niveau graphique d’un jeu actuel. Les cinématiques nous mettent directement ans le ton : le travail abattu est considérable.

Ce qui est vraiment appréciable, c’est de voir à quel point le studio américain a respecté le travail original des équipes de Fumito Ueda. Aucune faute de goût, aucune texture qui sorte de l’esprit original. Une ambiance préservée. La sensation de parcourir un monde qui fait partie de notre passé avec la technologie actuelle est vraiment agréable et, de ce point de vue, rares sont les remakes graphiques à avoir préservé à ce point le rendu visuel original en le sublimant de la sorte.

Signalons que, joué sur PlayStation 4 Pro, le jeu propose également les options graphiques permettant de privilégier la résolution – ce que l’on vous conseille si vous avez une télévision 4K – ou la fluidité. Dans tous les cas, l’expérience est très agréable. On vous rassure, le jeu est également sans grand reproche sur PlayStation 4 classique. Signalons tout de même que, quel que soit le support, le jeu a parfois des problèmes quand on parcourt les vastes plaines à dos de cheval : certaines textures apparaissent avec un peu de retard. Rien de bien grave mais nous voulions être complets.

 

Verdict

9/10

Cumuler le statut de grand jeu en plus de celui de remake quasi-parfait n’est pas si fréquent. On se rend compte qu’après plus de 10 ans, Shadow of the Colossus pourrait encore nous surprendre et démontrer que ses mécaniques de gameplay n’ont pas vieilli et avaient un côté visionnaire. Ses combats contre les colosses révèlent une grande inventivité et un sens de la mise en scène de l’action au-dessus de la norme. Bluepoint Games a rendu un magnifique hommage à cette superbe production de Fumito Ueda en faisant de Shadow of the Colossus un jeu graphiquement et techniquement digne de cette génération.

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