[TEST] The Long Dark, promenons-nous dans les bois

Je n’aime pas les jeux de survie. Voilà, c’est dit. Pourquoi ? Parce que je n’aime pas être sous pression constante et ne pas avoir de moments où je peux souffler. Mais bon, des fois, il faut aussi sortir de sa zone de confort. C’est comme ça que je me suis retrouvé avec The Long Dark dans les pattes, même si je n’étais pas très chaud (ah, ah …).

Pour un bon pique-nique, n’oubliez pas l’ère glacière !

The Long Dark est donc un énième jeu de survie, sorti d’early access le 1er août 2017. Il est le fruit du travail de Hinterland Studio Inc. et se présente en deux parties. Le mode Histoire et le mode Survie où le but est de … survivre le plus longtemps possible. La partie survie ne m’intéressant que moyennement pour commencer, je me lançais donc dans l’histoire. Ledit mode nous raconte l’histoire de Will, pilote tout-terrain, qui se crashe avec une passagère en plein cœur du Canada. Quand Will se réveille, la passagère n’est plus là. Il décide donc de partir à sa recherche d’autant plus que ces deux-là semblent partager bien plus qu’une place dans un cockpit.

L’histoire est séparée en cinq chapitres, le premier comprenant les bases de la survie en milieu polaire. Bon, ayant déjà immigré dans le grand nord (à Toulouse), je connais les bases de la survie en milieu hostile (ne pas sortir plus de 45 minutes et ne pas parler aux autochtones). Fort de ces connaissances, j’ai rapidement pu m’en sortir et passer le tutoriel. Le jeu repose sur des mécaniques somme toute assez simple. Une barre de vie, quatre jauges à surveiller et une bonne gestion du stock à avoir un tête.

Quand c’est flou, c’est qu’il y’a un loup

Les quatre jauges en question représentent le froid ressenti, la fatigue, la soif et la faim. Si une de ces jauges se vide, la barre de santé commence à descendre et si elle arrive à zéro … eh bien, c’est fini. Je l’avoue humblement, j’ai lancé le jeu en mode Facile (l’histoire d’être sous pression, tout ça, tout ça), mais même avec cette difficulté là, la moindre erreur s’avère amène souvent des situations critiques. Une mauvaise rencontre au mauvais endroit (au hasard un loup au milieu de la nature) et c’est parti pour une bonne hypothermie, qui si elle n’est pas soignée va rapidement nous transformer en glaçon sur pattes.

Le jeu demande aussi une gestion intelligente du stock et on en vient rapidement à se demander s’il vaut mieux prendre plus de bois ou plus de nourriture ou s’il est plus judicieux d’aller à tel endroit avant de continuer. On jauge les réserves, et on se dit que, tant pis, on ne peut pas tout prendre, que là où on va il y aura bien des canettes de soda ou des biscuits apéritifs pour se sustenter. Sur ce point, pas grand-chose à redire, le jeu fait bien son boulot dans le genre.

Glaçons ! Des garçons s’il vous plaît !

Finalement, ce n’est pas une surprise si la partie Survie est si réussie, c’est celle qui avait été proposée en early access et qui a sans doute été la plus peaufinée. Là où le jeu pèche vraiment, c’est dans la partie Histoire et, pour être plus précis, la partie scénarisée de l’histoire. Exemple notable, une fois le tutoriel passé, on arrive à Milton, où l’on rencontre cette vieille carne de Grey Mother. Alors qu’on veut simplement continuer notre route pour retrouver notre amie, Grey Mother va nous faire courir à droite et à gauche dans des quêtes FedEx assez pénibles.

Ces quêtes sont d’autant plus pénibles (va remplir mon stock de bois, va remplir mon stock de bouffe, va chercher ci, va chercher ça, fait moi un café, fait des photocopies, etc) qu’elles prennent trois plombes. Car, oui, Will marche aussi vite qu’un castor arthritique unijambiste et si, pour une raison où une autre, on décide de courir, c’est la jauge de fatigue qui se vide à une vitesse folle. On subit donc ces marches plus qu’autre chose (parfois 30 minutes de marche aller-retour pour aller chercher quelque chose). La vitesse de déplacement aurait pu être ajustée pour correspondre aux spécificités du mode Histoire, ça n’est pas le cas.

Bienvenue au pays des horreurs boréales

Alors oui, les paysages sont jolis, et on a parfois quelques moments de grâce, surtout la nuit avec les aurores boréales. Les cinématiques sont aussi bien réalisées avec ce côté crayonné qui donne un aspect sympathique à l’ensemble. Mais tout ceci ne change pas le fait que passé le moment de la découverte, on s’ennuie ferme dans le mode scénarisé vu que l’on ne fait qu’enchaîner les personnages qui ne semblent exister que pour ralentir le rythme de l’aventure.

Alors, à 31,99€, qu’en penser ? Si vous aimez les jeux de survie, que le froid et la nuit ne vous font pas peur, The Long Dark se situe plutôt dans le haut du panier. Mon conseil : n’attendez pas grand-chose de l’histoire et privilégiez le côté survie. Attention, gardez à l’esprit que le jeu n’a pas de versant multijoueurs, n’espérez pas profiter du froid pour vous blottir contre quelqu’un pour profiter de sa chaleur corporelle.

Verdict

7/10

Si vous aimez les jeux de survie, The Long Dark est un bon cru. Il n’est certes pas parfait, notamment dans sa narration qui oblige à de longues marches mais il pourrait vous convenir. Le jeu est lent, très lent, néanmoins, si l’on arrive à passer outre, il révèle un gameplay très réfléchi de survie en milieu polaire, pas déplaisant pour un sou.

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