Autoludographie – Lands of Lore

Le week-end, c’est plutôt calme côté infos retentissantes dans le monde du jeu vidéo. Ça parait donc être le moment parfait pour faire un peu d’introspection. Ça et le fait qu’avec la trentaine bien sonnée, je commence à me dire que les jeux vidéo ont eu plus qu’un léger impact dans ma vie. A tel point que ça vaut le coup d’essayer d’archiver tout ça dans une sorte de série semi-cohérente. Je dis semi-cohérente, parce que je serais bien incapable de faire ça chronologiquement, ou avec un ordre particulier en fait. Par contre, je peux généralement dire que tel ou tel jeu m’a fait découvrir une chose ou une autre.

De temps en temps, le week-end, un article retro gaming sera donc posté, que ce soit sur un jeu, une console, ou même juste une expérience liée au jeu vidéo. L’idée est de faire résonner la fibre nostalgique et peut-être de déclencher un écho. Du moment que ça peut vous arracher un sourire, ce sera déjà un article utile. Et comme ce sera écrit d’un point de vue très personnel, ce sera un peu comme une autobiographie ludique… une autoludographie™ si vous voulez.

Pour commencer, on va parler d’un vieux jeu PC, qui n’a pas grand-chose à faire avec l’actu, mais c’est pour ça que j’ai envie d’en parler. Pour être franc, ce jeu est même tellement loin de l’actu que je suis quasiment certain que c’est probablement un des seuls vieux jeux qu’EA ne va pas essayer de rebooter. Il s’agit du vénérable Lands of Lore: Throne of Chaos.

Ce jeu, est peut être le premier jeu de rôle auquel j’ai joué dont les personnages avaient des lignes de dialogue jouées par des acteurs. Patrick Stewart (Picard de Star Trek Next Gen et Professeur X de X-Men) jouait le roi, la grande classe à l’époque. Les personnages étaient fantastiquement détaillés pour l’époque et apparaissaient dans les mini-cinématiques au cours du jeu. Les voix étaient toutes en anglais, du coup, c’est probablement aussi un des premiers jeux qui m’a appris la langue dans laquelle je travaille aujourd’hui. Je me rappelle entendre la phrase « The nest is empty » que le personnage dit lorsqu’on fouille un nid dans le décor qui ne contient pas de loot, probablement 500 fois. A tel point que je savais comment prononcer ces mots parfaitements.

Le gameplay était simple, on choisit un des 4 personnages proposés au début, le guerrier, le mage, le voleur (qui était l’équivalent de jouer en difficile) et le polyvalent. Et c’est parti pour un dungeon crawler à la Eye of the Beholder, Ishar et autre RPG des années 80 ou 90. Plus récemment, une référence plus reconnaissable serait Legend Of Grimrock, ou Etrian Odyssey. On se déplace dans des couloirs (même en forêt… oui, c’est un jeu pré-Doom) et on poutre les monstres qui se jettent sur nous. Au cours du jeu, on apprend des sorts, trouve de l’équipement et rencontre des compagnons attachants dont une espèce de gros rocher jaune à 4 bras, Baccata, qui déchire tout.

 Les graphismes du jeu étaient pour l’époque extrêmement fins et les personnages avaient tous des personnalités intéressantes. (SPOILER ALERTE!! Sautez la phrase si vous voulez découvrir ce jeu) Votre premier compagnon dans le jeu meurt au court d’une embuscade dans la scène la plus choquante de ma jeune vie de gamer, c’est d’ailleurs un des meilleurs débuts de jeu que j’ai vu tant il vous plonge dans l’histoire et l’univers. Voir le corps criblé de flèche de Timothy arrêter de respirer… Sacré moment pour moi. (SPOILER ALERTE FIN)

L’histoire est assez classique, une sorcière veut prendre le contrôle d’un royaume, le roi se retrouve empoisonné, et il faut donc trouver un héros capable d’aller plomber la sorcière et sauver le roi. Le scénario nous réserve quand même son lot de surprises, trahisons et moment épiques. Le bestiaire était impressionnant, de l’orc au fantôme, au chevalier noir, chaque ennemi était dessiné avec soin et certains monstres en imposaient pas mal. Les combats étaient aussi en temps réel, ce qui rendait le tout bien plus dynamique. Les effets liés au lancement de sort étaient vraiment cools, à haut niveau, la foudre prenait tout l’écran de jeu et débordait sur les feuilles de perso, la classe !

Par contre, pour les suites, on peut oublier, le deuxième est un ratage presque complet, graphiquement l’utilisation du moteur de Doom était une grosse erreur, l’utilisation de FMV pour les personnages et les cinématiques donne des personnages déguisés ridiculement et incrustés de façon risible dans le jeu. C’est d’autant plus décevant quand on sait que Westwood, le développeur, est aussi le studio qui nous a sorti Command and Conquer et ses cinématiques sublimement kitschissimes. Le personnage principal n’est même pas bien exploité, pourtant, c’est le fils de la sorcière dans le premier jeu, de quoi donner un peu de peps à l’histoire quand même… Mais malheureusement, la déception à l’époque fut telle que conseiller ce jeu maintenant serait aberrant. Le troisième volet n’a pas fait trop de bruit, et je ne l’ai pas essayé, tellement j’avais décroché au deuxième, alors à voir, peut-être qu’il vaut le coup (mais c’est difficile à imaginer).

En tous cas, le premier est un de ces chefs d’œuvre qui vaut la peine d’être découvert aujourd’hui. Comme c’est la mode du retro, si vous voulez vous la péter en disant que vous jouez à de vieux jeux sans tomber dans l’ultra classique des Mario, Zelda… allez jeter un œil sur GOG.com et choppez Lands Of Lore pour 6€. Pour ce petit prix, vous avez les deux premiers volets, histoire de voir ce que je voulais dire avec la différence dramatique entre le premier et le deuxième.

Verdict

Une partie de ma vie de joueur. Les jeux récents du genre lui ont beaucoup emprunté.

Un grand classique

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