[TEST] How to shoot a Criminal, un FMV en VF

Il semblerait que la mode des jeux FMV soit en train de renaître de ses cendres. Les jeux FMV (ou Full Motion Video, dans la langue de John Cena), ce sont des jeux complètement réalisés à partir de vraies vidéos tournées avec un vrai appareil. Comme un film, oui, merci !

 

Noir c’est noir, y’a plus plus d’espoir

Résumer How to shoot a Criminal par un : « C’est Her Story dans un film noir« , bien qu’il donnerait une idée au quidam de base, serait réducteur pour le jeu et pour Pandorica, le studio derrière le jeu. Le soft se propose de nous faire découvrir l’histoire du Revenge, journal New-yorkais, et du drame qui se trame. Bien que le gameplay emprunte beaucoup à Her Story (il faut taper des mots-clefs pour débloquer des vidéos qui permettent de se faire une idée de l’histoire qu’on tente de nous raconter) le gros point noir du jeu se trouve dans l’absence de système permettant de classer les vidéos que l’on trouve. Cela force à faire le jeu d’une traite ou à noter ce qui semble important mais ça reste toujours beaucoup moins intuitif qu’un système de classement.

S’il est vrai que le jeu possède de nombreux points communs avec Her Story, notamment au niveau du gameplay, il s’en éloigne rapidement au niveau de l’ambiance. Car How to shoot a Criminal nous plonge dans l’Amérique (je veux l’avoir et je l’aurai) de la fin des années 1930. Avec une interface toute en noir et blanc plutôt réussie et très stylisée, le jeu possède indéniablement une atmosphère (Atmosphère ! Atmosphère ! Est-ce que j’ai une gueule d’atmosphère ? Pardonnez-moi je vais me ressaisir …) bien à lui.

La photographie, c’est la vérité, le cinéma, c’est vingt-quatre fois la vérité par seconde et le jeu vidéo c’est soixante fois la vérité par seconde

Il faut reconnaître le courage de Pandorica de se lancer pour son premier jeu dans un jeu vidéo FMV chorale avec plusieurs personnages, ce qui veut dire autant d’acteurs, qui sont parfois difficiles à trouver d’autant plus pour des acteurs professionnels. Car la grande faiblesse des jeux FMV est aussi leur force : les vrais acteurs interprétant un texte devant la caméra et un mauvais acteur aura tôt fait de rendre un jeu peu crédible, ruinant ses chance de succès.

Ici, si les acteurs ne sont pas mauvais, loin s’en faut, ils ne sont pas non plus des Clark Gable en puissance (mais en même tant, n’est pas Clark Gable qui veut). Ils s’en sortent honorablement même si le jeu semble parfois forcé. Forcé dans le sens où ils accentuent un peu trop la façon de parler de l’aristocratie des années 30 et que la justesse des acteurs n’est pas forcément homogène en terme de qualité. Néanmoins, on prend rapidement plaisir à suivre et on arrive à passer outre cet aspect du jeu.

L’aigle noir, dans un bruissement d’ailes, prit son vol pour regagner le ciel

L’histoire en elle-même est à l’image du jeu, c’est-à-dire « à tiroir » et c’est plutôt réussi. Ce système permet de partir sur une piste qui si elle n’amène rien à l’intrigue générale permet de donner une épaisseur et un background aux personnages. De plus, l’aspect historique de l’Amérique (l’Améri… pardon…) et de New-York est très travaillé ce qui se ressent et est appréciable.

Enfin, les choix esthétiques pourraient en rebuter certains mais donnent une cohérence au tout. Le noir et blanc donne un petit coté rétro en complet raccord avec le message du jeu. Un soft bien pensé (sauf cet inventaire qui fait vraiment défaut) qui séduira les amateurs de jeu FMV et ceux d’enquête. En plus, il vous permettra de revoir votre orthographe (car mal écrire un mot c’est aussi ne pas trouver la vidéo lui correspondant), ce qui ne fut pas du luxe pour votre serviteur. 

Verdict

7/10

 Pas exempt de défauts, How to shoot a Criminal possède indéniablement du chien, comme on dit. Si vous arrivez à passer outre et que les jeux d’énigmes policières vous plaisent, il n’y a pas de raison que le jeu ne vous plaise pas, même si ce n’est pas votre domaine de prédilection, rien ne vous empêche d’aller y jeter un coup d’œil. 

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