[LIVRE] L’art de Assassin’s Creed Shadows, voyage saisissant au cœur du Japon féodal

Assassin’s Creed Shadows — que nous avons testé dans nos colonnes — est sans conteste l’un des volets les plus attendus de la saga d’Ubisoft. Et comme à chaque grande sortie, l’éditeur Mana Books propose un artbook officiel qui accompagne la sortie du jeu : un objet destiné autant aux passionnés d’art que de la licence elle-même. Reste à savoir si cet ouvrage se contente d’une vitrine graphique ou s’il parvient à offrir une immersion digne de ce nom dans l’univers de cette nouvelle aventure nippone.

Un objet de collection généreux et remarquablement édité

Dès sa couverture rigide aux finitions texturées, L’art de Assassin’s Creed Shadows s’impose comme un bel objet. Le soin apporté à l’édition par Mana Books est indéniable : qualité du papier, mise en page aérée, impression nette… tout concourt à en faire un produit haut de gamme. Le format généreux (près de 200 pages) permet une vraie mise en valeur des illustrations, qu’il s’agisse de concept arts, de recherches de personnages, de plans d’architectures ou de paysages typiques de l’ère Sengoku.

L’ouvrage réussit à équilibrer avec intelligence les pleines pages contemplatives et les planches plus denses. Le travail des artistes d’Ubisoft Québec y est admirablement exposé, révélant la richesse de l’environnement du jeu, entre villages enneigés, forêts embrumées et châteaux fortifiés.

Une vision en coulisses captivante, bien que parfois convenue

L’artbook ne se contente pas d’être un recueil d’illustrations. Il propose aussi un regard en coulisses appréciable, grâce à de nombreux commentaires des artistes. On y découvre les intentions de design derrière les personnages de Naoe et Yasuke, les recherches historiques menées pour coller à l’esthétique japonaise, ou encore la volonté de faire cohabiter ombre et lumière dans les compositions, en écho au thème même du jeu.

Si certains textes peuvent paraître un peu formatés, notamment dans leur façon d’éviter toute mention de contraintes ou de compromis artistiques, l’ensemble reste enrichissant pour le lecteur curieux. Le propos ne se perd jamais dans l’auto-promotion, ce qui est suffisamment rare pour être souligné.

Un contenu qui séduira surtout les fans, mais pas uniquement

Ce qui fait la force de L’art de Assassin’s Creed Shadows, c’est sa capacité à intéresser un public au-delà des fans purs et durs. Les passionnés de culture japonaise, d’illustration ou même d’architecture y trouveront une belle source d’inspiration. Cela dit, les lecteurs souhaitant une plongée analytique plus poussée — notamment sur les choix de narration visuelle ou les enjeux créatifs internes — risquent de rester un peu sur leur faim.

Reste que pour quiconque a été séduit par l’atmosphère du jeu ou souhaite prolonger l’expérience de manière contemplative, cet ouvrage est une très belle porte d’entrée. Mana Books continue de démontrer son savoir-faire éditorial avec un artbook de qualité, richement illustré et visuellement cohérent avec l’identité de la série.

L’art de Assassin’s Creed Shadows s’impose comme un superbe complément au jeu d’Ubisoft, porté par une direction artistique magistrale et une édition particulièrement soignée de la part de Mana Books. À la fois immersif et richement documenté, il offre une vraie plongée dans les coulisses de la création. S’il aurait gagné à proposer une approche un peu plus analytique ou originale dans ses textes, il reste un ouvrage incontournable pour tous les amateurs d’art vidéoludique et les fans de la licence.