[RETRO] La saga Lapin Malin

Oui, c’est septembre, c’est la rentrée ! Enfin, non, on est un peu en retard alors disons que c’est une idée de cadeau rétro pour Noël… en retard ! Pour adoucir le choc de la fin de vos vacances (de Noël, suivez un peu !), voici une activité qui essaie de lier éducation et jeux vidéo, histoire de rendre la rentrée (de janvier) un peu moins difficile. Avis à ceux qui ont des enfants : voilà la solution pour coupler « parenting » et « gaming ».

Retour sur une saga

Lapin Malin est une franchise de jeux éducatifs créée en 1984 par The Learning Company. C’est une des séries de jeux éducatifs les plus connues et les plus commercialisées, distribuée dans plus 40 pays en tout (pour les années 1980, c’est énorme).

Son premier jeu sort donc en 1984 tandis que le dernier en date est sorti à l’aube de la décennnie 2010. On salue la performance et cette ténacité digne des grandes licences comme Mario, Zelda et autre Sonic (toutes proportions gardées). Comme son cousin bleu, Lapin Malin a toutefois connu une traversée du désert qu’on espère terminée. Les jeux Lapin Malin sont surtout sortis sur support Windows et Mac mais certaines versions ont vu le jour sur iOS et même sur consoles Nintendo comme en 2011 avec Lapin Malin : J’apprend à lire et à écrire sur Nintendo DS et Wii.

De 1991 à 2011, la saga a été nommée pour plusieurs récompenses, dont le prix de la Fondation du Choix des Parents qu’il a gagné plusieurs fois (ça sonne vraiment pas marrant mais c’est quand même une récompense). Le jeu met en scène un lapin gris qui est, à priori, malin et d’autres personnages récurrents comme le Professeur la Chouette, Papa Ours, Babs le Castor, Mimi la Souris ; en résumé des animaux qui parlent, dans un univers cartoonesque, coloré et musical.

 

Préparé pour le cours préparatoire

Les jeux éducatifs, c’est toujours un peu compliqué d’en parler parce qu’ils s’adressent à un public très jeune. Ce sont des jeux d’éveil et de développement et il est toujours difficile de donner un avis neutre sur le sujet pour une personne adulte, déjà « éveillée » (même si ça dépend des adultes…). Surtout que ces avis s’adressent à des personnes qui ne feront pas nécessairement l’expérience du jeu (les parents l’achèteront mais n’y joueront pas forcément) plutôt qu’aux joueurs eux-mêmes qui, de toute façon, ne peuvent pas les lire, ni les comprendre.

Par exemple, il est difficile d’aborder un critère tel que la durée de vie. Pour un adulte, le jeu se termine évidemment très rapidement (1h30 ou 2h si on laisse toutes les cinématiques) alors que pour un enfant, en revanche, la difficulté n’est pas la même. Du point de vue d’un enfant, je pense qu’avec un exercice par jour après l’école, le jeu pourra tenir quelques mois dans les mains de ce public-là, auquel il est consacré à la base.

Ici, Nous allons toutefois plutôt aller dans le fond de la franchise plus que dans la structure d’un test classique. Avec un aspect nostalgique nous reviendrons sur le fait que cette série de jeux fut l’un des premiers contre-argument dans la (fausse) polémique : « les jeux vidéo rendent idiot et violent ».

 

Apprendre sans simplifier

En tant que critique et parce que je suis professionnelle jusqu’au bout du clavier, j’ai quand même rejoué à un de ces titres qui avait bercé ma douce enfance, à savoir Lapin Malin : Cours Préparatoire. Tout d’abord, et je le dis à tous les professeurs d’arithmétique que j’ai eu durant ma scolarité : je sais compter et ce n’est pas moi qui le dit, c’est Lapin Malin. Respect. Ensuite, au-delà du fait qu’effectivement, Lapin Malin n’est pas un jeu pour adulte et que la difficulté n’est pas adaptée pour des adultes, le recul permet quand même une analyse simple et concrète. Le jeu est beau, même pour un soft de 1995. Il y a des couleurs, l’animation est dynamique et le design des personnages est mignon tout plein.

Le jeu est, pour résumer, un point and click dans lequel l’enfant doit s’exercer sur des mini-jeux afin d’apprendre les bases des mathématiques, de l’écriture, de la phonétique, de la musique, des arts plastiques et même des sciences de la vie et de la terre. Un grand éventail de disciplines, donc, qui peut vraiment solidifier les acquis de l’école ou préparer à une rentrée. Les exercices sont adaptés et bien expliqués avec des moyens ludiques, comme les couleurs ou les sons, pour faciliter l’apprentissage et, surtout, stimuler la mémoire en usant de mécanismes mnémotechniques.

Un des gros avantages de ce jeu, c’est qu’il est aussi pensé pour les parents. La créativité du média et sa diversité dans les niveaux fait qu’en tant que parent, il est tout à fait possible de jouer avec son enfant sans se sentir perdre des neurones (chose impossible devant des jeux ou dessins animés, oui, même Dora L’Exploratrice). Et si vous êtes comme moi et que vous y avez joué étant enfant, il y aura aussi un petit effet madeleine de Proust qui est toujours agréable en soi.

Sans être enseignant ou avoir étudié la pédo-psychologie et la didactique, il semble évident que cette série est vraiment une perle du jeu éducatif. Il ne tombe pas dans le piège qui serait de prendre les enfants pour des idiots en leur simplifiant au maximum la tâche. Elle réussit le pari de stimuler les bambins tout en n’abrutissant pas leurs parents et ça c’est assez important de le mentionner parce que le fossé cognitif entre deux individus d’âges si différents est très difficile à combler, surtout pour un média comme le jeu vidéo.

 

Verdict

Concrètement, est-ce que ce jeu rend intelligent ? Non. Est-ce que j’ai appris plus vite en étant enfant ? Pas le souvenir. Le fait est que j’ai 24 ans, que j’y jouais à 5 ans et que je m’en souviens encore. Conclusion : ça ne fera pas de votre enfant un génie mais ça l’éveillera au monde de l’école en douceur et ça, c’est louable.

 

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