[RETRO] The Legend of Zelda : Majora’s Mask

Suite à son combat contre Ganondorf dans Ocarina of Time, Link quitte Hyrule et s’alloue un pèlerinage, une sorte de quête intérieure… Mais une espèce de lutin, répondant au nom de Skull Kid vient interrompre son voyage, lui vole son Ocarina, et s’enfuit avec Epona. En voulant s’interposer, Link se fait transformer en Peste Mojo, avant de se faire insulter et frapper par une petite fée. Bienvenue dans Majora’s Mask et le monde parallèle et sombre d’Hyrule : Termina. Après le test de la version Nintendo 3DS, de 2015, je voulais vous dire un mot sur ma première expérience de ce monument qu’est The Legend of Zelda : Majora’s Mask.

Dans ce nouvel opus, exit le preux chevalier qui galope sauver sa princesse, ici, tout est mis en œuvre pour vous faire perdre vos repères. Vous débutez dans le petit village de Bourg-Clocher, où les habitants s’affairent aux préparatifs du Carnaval qui prendra place dans trois jours. Malgré les festivités qui s’organisent, une ambiance dérangeante pèse sur la bourgade : les villageois arborent un visage triste et déprimant, et l’ambiance sonore rend mélancolique. De plus, une Lune à l’expression sauvage et meurtrière se rapproche dangereusement et menace de s’écraser. Il y a un décalage total entre ce qu’on devrait voir ou ressentir à l’approche d’une fête, et le sentiment général qui se dégage, un sentiment de mal être. Lovecraft aurait voulu écrire pareil scénario qu’il ne s’y serait pas pris autrement. Néanmoins, l’atmosphère troublante et l’oppression constante venant casser totalement les codes de la série, rend le jeu bizarrement très attrayant, et faire l’impasse serait dommage…

Dans ce monde qui semble hors de l’espace et du temps, vous serez commandité par un drôle de personnage à l’allure extravagante, afin de récupérer un masque très ancien et dont les pouvoirs dépasseraient l’entendement. Mais le temps vous est compté, et vous ne disposez que de trois jours pour mettre la main sur cette relique sacrée, j’ai nommé le Masque de Majora. Tout le jeu est rythmé par ces trois journées, puisque grâce à votre Ocarina, vous pourrez altérer le cours du temps. L’ajout de cette mécanique rend votre aventure d’autant plus cadencée. Notez que si vous arrivez au bout des trois jours sans le masque, vous subirez un Game Over, tout comme revenir au début des trois jours volontairement mais sans avoir terminé une quête, vous fera perdre vos acquis ! C’est vous dire si parcourir les donjons devient vite un challenge stressant ! Pour parer cela, des statues de Hiboux sont éparpillées un peu partout, afin de sauvegarder. À vous ensuite de ralentir ou d’accélérer le temps, voire de le remonter entièrement jusqu’à ce que vous ayez rempli les quêtes nécessaires, vous menant à l’auguste masque. Une mauvaise gestion de vos journées risque de vous le faire payer en vous laissant tourner en rond. S’ajoutent à cela d’autres masques, obligatoires ou secondaires, que vous récupérerez tout au long de votre périple. Ils sont similaires à ceux présents dans Ocarina of Time, à ceci près qu’ils sont plus nombreux et influencent le gameplay. Leur rôle est de permettre à Link d’arborer une autre apparence et de bénéficier de nouvelles compétences. Par exemple, le masque Mojo vous rend plus léger et plus petit, tandis que celui à l’effigie du Goron vous permet de faire des roulés boulés, etc. Mais ce ne sera pas sans conséquence puisque que chaque transformation se voit accompagnée d’une cut-scene où l’on voit Link souffrir, et subir, impuissant, l’aventure qui lui est imposée. Le courageux héros est propulsé au rang d’esclave de son destin. Impossible de ne pas être empathique face à cette douleur.

Enfin, les donjons sont sûrement les gros points forts de la trame, puisqu’ils proposent des défis quelque peu différents des autres Zelda. Au vue du facteur temps important, vous vous doutez que les énigmes et les combats sont façonnés autour, exploitant parfaitement les différentes aptitudes liées aux masques.

Parlons maintenant des formalités. Parallèlement à la trame principale, le concept de jour/nuit vient enrichir le titre. En effet, vous pourrez débloquer des missions annexes pourvu que vous parliez à la bonne personne à une heure précise. Ces quêtes rallongent grandement la durée de vie de ce Zelda, pourtant déjà bien garnie ! Côté graphisme, on retrouve la patte Ocarina of Time, nettement améliorée, en cette fin de vie de la Nintendo 64. Majora’s Mask a plutôt bien vieilli avec l’apport de l’Expansion Pack, fournissant plus de RAM à la console. Vous retrouverez aussi les thèmes musicaux connu de la série, mais revisitée, de manière à amplifier l’ambiance de cette géhenne, la poussant à son paroxysme. Enfin, la jouabilité et le core système restent identiques à son aîné.

Verdict

Loin des stéréotypes qui régissaient The Legend of Zelda jusqu’alors, Majora’s Mask s’impose comme une référence en la matière. Certains n’apprécieront pas le charme déroutant de ce nouvel épisode, quand d’autres y verront là le symbole d’une maturité certaine apportée à la saga. Le scénario sombre et la position de Link vis-à-vis de l’épopée qu’il va vivre rend, à mon sens, le jeu nerveux et bien ficelé, avec la touche Nintendo qui fait toujours mouche. Vous êtes maintenant prévenus : ce jeu fut l’une de mes plus belles aventures

Un grand classique

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