[TEST] Xenoblade Chronicles : Definitive Edition, le retour d’un classique

Xenoblade Chronicles avait su convaincre un bon nombre de joueurs lors de sa sortie originelle sur Nintendo Wii, il y a déjà 10 ans. A l’occasion de la sortie de cette Definitive Edition sur la dernière-née du constructeur japonais, la Switch, nous nous replongeons dans les aventures de Shulk et vous donnons notre avis sur les apports de ce remake de l’un des JRPG les plus appréciés de la 7ème génération.

 

Un environnement enchanteur

Xenoblade Chronicles propose un univers qui ne laisse pas indifférent avec des environnements que l’on prend plaisir à visiter, qui ont une vraie personnalité. Ce n’est pas étonnant lorsque l’on voit le travail effectué sur l’aspect graphique du soft, qui était déjà titanesque par rapport aux possibilités offertes, à l’époque, par la Wii – une console aux capacités à peine plus importante qu’une PlayStation 2. Dans cette version, tout est plus fin, tout à fait digne d’une Switch, même si certains changements visuels – un rendu plus typé anime, des couleurs plus vives – pourraient faire débat auprès des fans.

De grosses améliorations ont été faites dans certains domaines, en particulier les scènes cinématiques – méconnaissables – et le rendu et l’animation des personnages et en particulier les expressions faciales, bien plus convaincantes en comparaison de la version originale – qui souffrait déjà de la comparaison avec L.A. Noire sorti dans la même période, à l’époque.

L’aspect graphique est une réussite notamment pour ses belles inspirations dans les environnements et la diversité que l’on retrouve dans l’univers de ce Xenoblade Chronicles. Le caractère féérique donné à la plupart des décors, qui semblent venir d’un monde réaliste tout en donnant un côté irréel donne un côté paradoxal à l’ensemble mais le résultat final marche bien et cela rend le monde très agréable à parcourir. Les environnements proposés sont autant naturels que futuristes ce qui révèle une complexité visuelle qui s’avère très plaisante.

A l’image de la grandeur des deux divinités, Bionis et Mékonis, se battant pour la domination du monde dans le tout début du jeu, les lieux s’étendent à perte de vue ou presque, ce qui provoque un sentiment de liberté exceptionnel, chose que l’on avait parfois du mal à retrouver dans les JRPG de l’époque et qui, avec le recul, préfigurait de ce qui allait nous attendre plus tard avec la recrudescence des mondes ouverts sur la génération suivante. Pour résumer, ce remake propose donc des textures plus travaillées et un framerate à 30fps plutôt très stable, c’est déjà pas mal.

Un gameplay profond

Il est un point que beaucoup de joueurs attendaient, c’est le système de combats et le moins que l’on puisse dire, c’est que les développeurs n’ont pas lésiné sur le nombre de facteurs entrant en compte lors de ceux-ci. Les innombrables pouvoirs de Monado, l’épée « star » du jeu, sont parfaitement intégrés au gameplay du soft. L’un des aspects les plus marquants de cette épée – véritable personnage à part entière de ce Xenoblade – est certainement les visions qu’elle fait avoir à Shulk, notre héros. Ces visions montrent bien souvent la mort de personnages rencontrés, mais là où d’autres jeux se seraient contentés de se servir de ce pouvoir comme simple outil narratif, Xenoblade l’intègre aux combats en montrant durant ceux-ci la mort de divers compagnons, à vous ensuite de prévenir le personnage en question ou d’utiliser le bouclier de Monado pour éviter de le perdre sur l’instant. Ceci ajoute un côté stressant et réhausse la tension et le suspense, puisque le combat peut basculer d’un moment à l’autre à un certain point du jeu.

Xenoblade propose aussi une gestion des liens que vous entretenez avec vos coéquipiers, ce qui a des répercussions sur le déroulement du scénario ou de différentes actions durant l’aventure ou les combats. Un plus indéniable, puisque vos actions ont donc des conséquences qui peuvent affecter le déroulement d’une partie. Intéressant aussi pour rendre attractive la rejouabilité d’un titre déjà très fourni en contenu – il est fort probable que vous dépassiez la centaine d’heures de jeu si vous voulez tout accomplir.

Pour le reste, le système de combat pouvait se rapprocher de celui de Final Fantasy XII, si l’on avait le regard de l’époque mais certaines subtilités l’en détachent. L’appréciation de ce système est au goût de chacun, les fans de jeux de rôles en « semi temps réel » seront très certainement aux anges. Ceux qui n’apprécient que moyennement l’aspect action de la génération actuelle de JRPG devront trouver d’autres intérêts à ce Xenoblade mais, comme vous avez pu le constater, il n’en manque pas.

Point plus mitigé, cependant, la tendance que peuvent avoir les quêtes annexes à vous faire faire des allers-retours incessants – c’est peu de le dire – et leur global manque d’intérêt. On ne peut s’empêcher de voir un contraste saisissant entre ces quêtes et la trame principale, bien mieux mise en valeur. S’il y a un point sur lequel les jeux plus actuels ont plutôt progressé en comparaison, c’est bien celui-là – même si tous les jeux ne font pas cet effort aujourd’hui encore.

Au final, on ne peut que louer la diversité et la complexité du système de jeu qui rappelle les meilleurs jeux du genre, en y apportant sa touche personnelle, ce qui nous conforte dans l’idée que Xenoblade fait partie des trop rares jeux à sortir du lot des RPG, malgré son âge et malgré les avancées que nous avons pu percevoir depuis 2010.

Les détails qui font la différence

Pour la petite histoire, nous avons bien failli ne jamais voir sortir Xenoblade Chronicles original en Europe – et ça a été encore plus compliqué aux Etats-Unis, par ailleurs. Aussi, il faut noter que l’effort de localisation dans les différentes langues européennes était, à l’époque, très appréciable. D’autant plus que la qualité de celle-ci se révèle excellente et dans la droite lignée de ce que Nintendo a toujours imposé pour les jeux exclusifs à ses consoles. De même, le choix des langues – anglais ou japonais – est appréciable, même si on préfèrera les voix originales, la traduction anglaise semblant prendre pas mal de libertés parfois gênantes.

Je parlais de « détails » mais il y a un point qui n’en est pas un : l’ajout du dernier chapitre, en forme d’épilogue centré autour du personnage de Melia et qui répond à certaines questions qui étaient restées en suspens. A noter qu’il m’a fallu environ 10 heures de jeu pour en venir à bout en prenant mon temps. L’ajout n’est donc pas anecdotique. On salue donc les développeurs qui ont mis un point d’honneur à proposer une version réellement définitive de ce qui restera comme une pièce maîtresse du genre.

Verdict

9/10

La métamorphose visuelle de Xenoblade Chronicles : Definitive Edition est magnifique – si on n’est pas trop regardant sur le léger changement de style. Le contenu supplémentaire est intéressant et ajoute une bonne dose d’aventures et augmente une durée de vie déjà titanesque. Le tout est saupoudré sur un jeu qui faisait déjà figure de classique pour beaucoup et qui, au final, n’a pas tant vieilli que ça dans ses mécaniques. C’est un quasi sans-faute et si les quêtes annexes avaient été mieux pensées, ça aurait été parfait. On y était presque.

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