[TEST] Assassin’s Creed : Mirage, voyage à Bagdad

Assassin’s Creed : Mirage plonge les joueurs dans la Bagdad du IXème siècle, à l’apogée de l’âge d’or islamique. On y incarne Basim Ibn Ishaq, un personnage que les fans de la série ont déjà pu rencontrer dans Assassin’s Creed : Valhalla. Ce jeu se positionne comme un hommage aux premiers titres de la série, en mettant l’accent sur l’infiltration, l’exploration urbaine et les assassinats.

Infiltration et assassinats revisités

Dès les premières minutes, Mirage rappelle inévitablement les débuts de la saga, notamment Assassin’s Creed et Assassin’s Creed II. Loin des vastes mondes ouverts récents, ce nouvel opus propose une carte plus compacte, mais dense, où chaque ruelle et chaque toit deviennent des terrains de jeu pour l’assassin.

L’infiltration est de nouveau au cœur de l’expérience, avec une attention particulière portée à la discrétion. Les mécaniques de parkour ont été retravaillées, offrant une fluidité de mouvement qui rappelle les meilleurs moments d’Ezio à Florence. Les assassinats, quant à eux, bénéficient d’une mise en scène soignée, avec des animations variées et des options stratégiques qui récompensent la planification.

Cependant, ce retour aux sources s’accompagne aussi d’évolutions bienvenues. Le système de repérage des ennemis est plus intuitif, et le retour du « focus » permet à Basim de marquer et éliminer plusieurs cibles en une séquence fluide, rappelant le système de « marque et exécute » de Splinter Cell : Conviction, qui avait été une grande réussite pour la mise en scène des phases d’action.

Une quête personnelle à Bagdad, personnage à part entière

Le scénario de Mirage est à la fois intime et épique. On suit l’ascension de Basim au sein des Assassins, explorant ses doutes, ses motivations, et ses conflits internes. Cette approche plus centrée sur le personnage contraste avec les récits épiques des derniers opus, offrant une expérience narrative plus concentrée et émotionnellement riche. Malgré des temps faibles qui peuvent parfois nous sortir de l’intrigue et diluer un peu notre intérêt pour découvrir la suite de l’aventure, l’écriture nous a tout de même semblé très solide.

Comment ne pas parler également de Bagdad, avec ses marchés bondés, ses palais majestueux et ses quartiers pauvres : c’est un personnage à part entière. La ville est magnifiquement recréée, fourmillant de détails historiques et d’une ambiance immersive qui transporte immédiatement le joueur. L’enjeu était d’ailleurs de taille car les ressources archéologiques et d’archives sont assez rares et il était difficile de recréer une ville de manière aussi crédible avec aussi peu de ressources. L’aspect vivant de la ville est plutôt bien soutenu par les PNJ. Ceux-ci réagissent plutôt bien aux actions de Basim, ajoutant une belle immersion.

Techniquement réussi, mais…

Graphiquement, Assassin’s Creed : Mirage brille par son souci du détail. La ville de Bagdad est somptueuse, avec une direction artistique qui capte parfaitement l’essence de l’époque. Les jeux de lumière, particulièrement à l’aube et au crépuscule, créent des ambiances immersives, tandis que les textures des bâtiments et les animations des personnages principaux sont très réussis. Les détails comme les vêtements des personnages ou la végétation urbaine ajoutent à l’immersion globale.

Malgré tout, et vous vous en doutez, tout n’est pas parfait. Si les environnements et les personnages principaux bénéficient d’un soin particulier, certains éléments secondaires, comme les PNJ, peuvent paraître moins détaillés et afficher des mouvements un peu rigides. Cet opus souffre également parfois de quelques bugs visuels, comme des textures qui se chargent tardivement ou des problèmes de clipping, surtout dans les zones les plus denses.

Le jeu tourne généralement bien sur les consoles de génération actuelle, accrochant les 60fps constants mais souffre un peu plus sur PlayStation 4 ou Xbox One, où des baisses de framerate peuvent se faire sentir, surtout lors des scènes d’action intenses ou dans des zones particulièrement peuplées. De manière générale, la perte de finesse graphique est bien perceptible entre les deux générations.

La bande-son, quant à elle, complète l’expérience de manière très satisfaisante. Les compositions musicales sont réussies et variées, mêlant instruments traditionnels et orchestrations modernes pour une belle immersion. Le doublage, en arabe comme en français, est de haute qualité, renforçant l’authenticité de l’ensemble, comme dans la plupart des épisodes de la saga qui prennent soin de proposer une VO dans la langue du contexte historique ciblé. On peut cependant noter quelques répétitions dans les dialogues des PNJ qui peuvent briser l’immersion après plusieurs heures de jeu.

Une aventure intense mais brève

Avec une vingtaine d’heures pour compléter l’histoire principale et quelques quêtes secondaires, Assassin’s Creed : Mirage se place dans une durée de vie plus courte que les récents opus. Dans un certain sens, condenser le contenu joue parfois en faveur du jeu, évitant ainsi la dispersion et les longueurs que l’on pouvait reprocher à Valhalla ou Odyssey. La compacité du jeu pousse à l’exploration minutieuse, rendant chaque moment passé dans ce monde riche en découvertes et évitant l’écueil des précédents opus gavés de petits spots parfois peu intéressants à visiter ou, a contrario, parfois trop remplis et perdant le joueur dans une quantité astronomique d’intels à ramasser.

 

 

Verdict

7/10

Assassin’s Creed : Mirage est un retour aux sources intéressant pour la franchise, un hommage sincère aux racines de la série tout en y apportant des améliorations bienvenues. Il réussit là où beaucoup d’autres franchises échouent : il capitalise sur la nostalgie tout en offrant une expérience rafraîchie et plus moderne. Pour les fans de longue date, c’est un voyage dans le passé avec des outils d’aujourd’hui ; pour les nouveaux venus, c’est une bonne porte d’entrée vers l’univers des Assassins. On notera cependant quelques longueurs qui nous sortent parfois des enjeux que le titre essaie de mettre en place.

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