[TEST] Forza Horizon 5, la gloire à portée de manette

Voilà 16 ans que Forza est le compagnon presque obligé de la Xbox, 7 opus consacrés à la course sur route, nommés Motorsport, et 5 opus consacrés au festival Horizon. Arrivé en 2012, ce renouveau de la licence est la première diversification du jeu. Au programme, des courses, oui, mais sur route, et partout ailleurs, car c’est désormais un open world. Avec une grande jouabilité online, un game design réfléchis pour offrir une facilité de prise en main déconcertante, Horizon premier du nom séduit la critique et trouve son public.

Mais nous ne sommes pas ici pour parler du premier opus et encore moins des Forza Motorsport, mais bel et bien du petit dernier, sorti près de 9 ans après Forza Horizon, le 9 novembre dernier. Entre temps, le statut du jeu a gagné en importance, devenant d’année en année l’un des porte-étendards de la Xbox (360, One, One X/S, Series X/S) puisque qu’il ne faut pas oublier que le studio Turn 10, est une filiale de Microsoft, et que Playground Games, à l’origine d’Horizon premier du nom, a été racheté par le géant américain en 2018, alors que sort Forza Horizon 4. Tout ça pour dire quoi ? Eh bien que cette série de jeu, et CE jeu en particulier est important aux yeux de Microsoft. Et aussi aux yeux des fans, puisque pour la sortie de ce Forza Horizon 5, près de 5 millions de joueurs ont acheté cet opus, faisant de ce dernier l’un des meilleurs lancements de la console.

Et le jeu dans tout ça ?

Ça arrive, c’est promis ! D’ailleurs, c’est ce que nous allons faire immédiatement. Le jeu s’ouvre sur une suite de money shots tous plus impressionnant les uns que les autres. D’abord avec une suite de plans représentant le Mexique dans toute sa splendeur, en nous en mettant plein la vue : montagnes, plages, déserts, petites routes escarpées en bord de falaise, cactus, rues et ruelles de villages… Le panorama est magnifique, l’environnement est rafraîchissant et tout ça donne envie de parcourir cette carte de fond en comble. Mais très vite, l’appel de la vitesse se fait sentir.

Tout commence avec le largage du tout nouveau et très attendu Ford Bronco, avec lequel il faudra foncer au bas d’une montagne, pour ne pas dire un volcan. Voilà votre introduction au tout-terrain, au rembobinage et aux sauts.

Ensuite, vient le temps du second largage avec la Chevrolet Corvette C8, une autre voiture qui était très attendue. Avec cette supercar, pas question de poser ses roues dans la boue. Par contre une tempête de sable, c’est tout à fait acceptable. Car oui, ce deuxième chapitre de l’introduction vous fait foncer à travers une tempête avec un sound design prenant. Rassurez-vous, ce n’est pas la seule du jeu, car on pourrait croire que ce genre d’ajout est là uniquement pour une scène scriptée, mais non, les tempêtes (avec de la pluie, du sable ou des orages) apparaissent dans l’open-world de manière aléatoire, mais toujours en suivant la mécanique des saisons implémentée par Horizon 4.

Après cette traversée du désert volant, nouveau largage, nouvelle voiture, nouveau mode de jeu. Vous sauterez de l’avion avec une vieille Porsche 911 Carrera préparée pour le safari. Vous allez donc foncer à travers une jungle marécageuse. En sautant de flaques en flaques et sans arrêter de partir en travers, mais sans jamais vous sentir en perdition. Et ce sentiment de contrôle fait tout dans ce jeu, vous aurez beau conduire une hypercar de 1500 chevaux, vous ne vous sentirez pas dépassés. Il faudra anticiper et prévoir la réaction de la voiture à très grande vitesse, ou le cas échéant, la capacité d’accélération de votre véhicule. Mais après quelques instants et 5-6 virages, vous comprendrez. Mais assez d’égarement, car la séquence de la jungle n’est pas finie, elle se conclut sur la découverte de ruines amérindiennes.

Enfin, on prend le volant de LA voiture, celle qui fait couler beaucoup d’encre, celle qui est tirée de la Formule 1 maintes fois championne du monde de Sir Lewis Hamilton : la Mercedes AMG One. Et c’est avec cette séquence, que l’on prend toute la mesure de la physique à très haute vitesse (350 km/h minimum). Le temps de réaction, l’anticipation, la durée des freinages, l’accélération… Tout ça donne un sentiment d’accessibilité bluffant. Alors, oui, pour toute cette séquence, la conduite est lourdement aidée à grand coup de Traction Control, Contrôle de Trajectoire, ABS interventionniste et trajectoire intégralement tracée. Rassurez-vous, le réglage arrive juste après. À la fin de cette course effrénée, nous arrivons au festival. Et là, tout commence.

Personnalisation du personnage

Une fois l’introduction finie, le jeu débute, mais pas avant d’avoir créé votre personnage. Et vous pourrez le voir souvent puisque dès que vous entrerez dans une course, lancerez une histoire ou montrerez sur podium votre Drivatar vous représentera. À vous de choisir donc. Vous pourrez personnaliser la couleur de peau, les traits du visage ou encore votre coiffure (ce n’est pas aussi complet qu’un créateur de personnage de RPG moderne, mais c’est suffisamment poussé pour un jeu de course). De plus, ce créateur se veut inclusif avec la possibilité de correspondre au mieux aux personnes a mobilité réduite en proposant des prothèses aux bras ou aux jambes. Il est également possible de choisir un pronom neutre pour les personnes agenre, mais pas de voix correspondante puisqu’il n’y a qu’une voix féminine et une voix masculine. Autre point intéressant, votre personnage parle et les PNJ interagissent avec vous selon le pronom choisi et en vous appelant par votre nom ou pseudo. Pas de magie derrière ça, il y a toute une banque de nom et surnoms déjà enregistrés pour personnaliser les discussions le plus possible.

 

Mais… Et le « vrai » jeu alors ?

Sans mentir, le jeu… tourne en rond. Pardon. Mauvaise blague mise à part le jeu est diversifié, mais les grandes lignes restent les mêmes. Tout au long de votre aventure, vous remplirez des conditions, ici nommées « Distinction » qui serviront de score au classement général mondial. Remplir une distinction vous apporte des points, ces points se cumulent et une fois que vous en avez cumulés un certain nombre, vous pouvez avancer dans les « Aventures Horizon ». Quand dans Horizon 4, vous débloquiez des épreuves avec votre niveau, dans Horizon 5, vous débloquez des épreuves en débloquant des aventures, donc en remplissant des Distinctions, du style, obtenez 3 étoiles dans tel zone de vitesse, 1 étoile à tel panneau danger (un saut), finir toutes les courses Baja d’Horizon Mexico… En récompense, vous recevrez souvent des phrases pour le Forza link (les interactions sociales dans le monde ouvert), mais aussi des crédits ou encore, pour les distinctions les plus ardues, des voitures impossibles à acheter dans le magasin. Donc, pour remplir intégralement son garage, il faudra suivre avec attention les distinctions. De plus, pour remplir votre garage, il faudra jouer assidûment aux Championnats saisonniers. Des événements limités dans le temps avec des véhicules uniquement déblocables via ces championnats, ergo, si par exemple vous voulez la toute dernière Alpine A110, il faudra venir au moins une fois par saison pour gagner des point (attention à ne pas confondre avec les Forzapoints, qui sont encore une autre monnaie du jeu).

Comme évoqué un peu plus tôt, le jeu n’avance que si vous décidez qu’il avance, vous pouvez donc vous focaliser sur un type de courses pour optimiser vos distinctions. D’abord courses sur route puis tout-terrain puis coups de pubs, puis courses de rues… Enfin dans l’ordre que vous voulez. Ceci implique deux choses. Premièrement, vous n’êtes pas forcés de faire des courses qui ne vous plaisent pas pour continuer à gagner de l’expérience. Deuxièmement, vous avez un champ libre total pour avancer dans le jeu.

Dans chaque Aventure, il y a trois ou quatre événements, le premier, déverrouille les courses, et les autres les Histoires d’Horizon ainsi que les grandes courses, comme le Goliath par exemple, une course sur route qui fait le tour intégral de la carte, et qui fait office de « boss » des courses sur route. Dans les Histoires d’Horizon, vous pourrez partir à la chasse à la coccinelle, apprendre le pilotage auprès d’un champion local, faire le pilote d’essai, etc. Il y a vraiment beaucoup à faire. Et là, on ne parle que du jeu faisable en solo, alors si on ajoute le multijoueur et les créations de la communauté, le contenu est presque illimité pour celui qui ne vit que pour ce genre de jeu.

Et le gameplay dans tout ça ?

Forza Horizon 5 ne veut pas être un titre pensé comme de la simulation, et c’est très bien comme ça ! Il permet au simple curieux de découvrir le genre sans se sentir dépassé par des physiques trop extrêmes ou des IA imbattables. Nous avons parlé un peu plus tôt, lors de l’introduction du jeu, des aides électroniques. Mais sont-elles nécessaires ? Oui. En tout cas, quand on joue à la manette. La différence est vraiment marquante quand on active ou pas le TCR par exemple (le contrôle de traction), il rend une voiture indomptable sur les 4 premiers rapports de vitesse tout à fait docile et beaucoup plus efficace.

D’un point de vue amélioration, le jeu marque vraiment la différence. Partir d’une voiture D ou C pour arriver à une machine de guerre S1 ou S2 est vraiment notable. On remarque bien les évolutions moteur, mais surtout les évolutions châssis. Une voiture qui aurait du mal à tourner ou à suivre la trajectoire devient beaucoup plus prévisible (et donc permet d’aller plus vite) une fois quelques améliorations des liaisons au sol installées. Et si vous vous sentez pousser des ailes de metteur au point, c’est également possible. Tout deviendra réglable lorsque vous achèterez les améliorations « course ». Le prix de ses évolutions est raisonnable, mais pour un panier qui transfigurera votre voiture, il faudra compter entre 50 et 90k crédits dans la plupart des cas de figure.

Cependant, l’évolution la plus gratifiante reste celle des Drivatar, les pilotes contre qui vous allez jouer vos courses. Ils deviennent vraiment plus rapides lorsque vous ajustez la difficulté, mais pas trop, ce qui vous donne la possibilité de vous améliorer. En vous diminuant les phases de freinages, en accélérant plus tôt, en prenant mieux vos virages et en préparant vos dépassements. Car des IA plus poussées vous verront venir si vous tentez une attaque. Ainsi, ils vous fermeront les portes vous obligeant à repenser votre manière d’attaquer.

Et les défauts alors ?

Comme tout produit, Forza Horizon 5 à des avantages, mais il a aussi des défauts. Il est possible de voir sa voiture s’arrêter net en pleine série de prouesses (une suite d’actions récompensées par des points d’expérience), et ce, pour aucune raison. Ce qui a de quoi rendre dangereuse toute personne normalement constituée, surtout si cette dernière était en train de faire un score très très élevé (on parle ici de centaine de milliers, voire de millions de points.).

La météo est parfois capricieuse, elle passe de la tempête tropicale au grand soleil en une frame. Ceci est un problème de localisation des effets météo sur la carte. Les sauts sont souvent compliqués, surtout avec une voiture à fond plat. Une fois en l’air, elle relève le nez et vous assure un saut raté, car vous atterrirez à coup sûr sur votre pare-chocs arrière, en annulant au passage votre score. Mis à part ça, le jeu est solide.

Quelques détail, ici et là ont des textures vraiment hideuses, mais on n’y fait pas attention quand on fonce !

Le jeu à été testé sur PC et non sur console, il a tourné très correctement en 1080p à 72fps en Ultra sur une RTX 2080 de portable, en tournant souvent à 85-95% des capacités de la carte. Nous vous joignons le benchmark ci-dessous pour que vous vous fassiez une idée.

 

Verdict

9/10

En conclusion, que dire de ce Forza Horizon 5 ? Premièrement, et c’est indéniable, le jeu est beau. Les voitures sont magnifiques et les reflets sont très fidèles. La physique des véhicules est vraiment plaisante et on se surprendra à prendre en main avec facilité n’importe quel type de véhicule sur a peu près tous les terrains. On est vite récompensés et jamais de manière radine. Les histoires sont intéressantes et les challenges sont justement dosés. Au final c’est un jeu facile et très valorisant. Et si vous n’avez jamais joué à l’opus précédent, vous manquerez quelques petites blagues mais rien de bien dramatique. En bref, jouez à ce jeu si vous aimez les jeu de course arcade.

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