Aperçu : The Last Tinker: City of Colors

Les jeux jeune public ont souvent tendance à utiliser le raccourci « si c’est pour enfant, ça peut être simpliste ». The Last Tinker prend son inspiration chez quelques ténors pour éviter cet écueil.

Quand on pense à des jeux pour jeune public, on pense souvent à Mario, mais si on regarde ce qui est vraiment catégorisé comme jeu pour jeune public, on se rend vite compte que la qualité est souvent bien loin de ce que la mascotte de Nintendo propose. C’est du moins l’impression que j’ai eu assez souvent en jouant avec mes plus jeunes cousins aux jeux qui leurs sont vendus. C’est souvent d’une banalité sans nom, avec un gameplay approximatif et très limité, habillé de graphismes peu glorieux. Certes, ces jeux ne bénéficient pas des budgets XXL de grosses productions AAA, mais dans un monde où une équipe d’une petite poignée d’indépendants peut produire un jeu comme Bastion, ce n’est plus vraiment une éxcuse.

The Last Tinker se propose de démontrer qu’il est possible de faire un jeu clairement adressé à un public plus jeune, tout en offrant une bonne experience et une grande qualité.

The Last Tinker est une histoire assez classique du jeune garçon qui s’avère être destiné à sauver son monde parce qu’il est, dans ce cas là, le dernier des Tinkers ; des êtres ayant le pouvoir de modifier la réalité autour d’eux. Classique, certes, mais qui marche parfaitement bien dans le contexte du monde du jeu qui rappelle très fortement les univers de Media Molecule, et en particulier celui de Tearaway.

Quand je dis que Tinker me les rappelle, je veux dire que le jeu ouvre carrément sur une narration d’une voix proche de celle de Stephen Fry dans Little Big Planet, et que le monde semble être un mix de papercraft et de couture typique des mondes de Media Molecule. On regrette peut-être un peu que le personnage soit obligé d’être un garcon, puisqu’il est muet et aurait donc aussi pu être une fille.

C’est très coloré et plein de charme, mais l’idée principale est aussi assez intéressante. Les couleurs de ce monde sont aussi les émotions principales de ceux qui les portent, et malheureusement, là où tous vivaient ensemble et heureux, des tensions se font jour et les differentes couleurs se séparent dans leurs propres districts. Seul reste votre district, celui qui mélange tout le monde, dans lequel les gens de différentes couleurs vivent ensemble en harmonie.

Vous l’aurez compris, le message de Tinker est avant tout la tolérence et la manière dont cela est présenté est peut-être un peu évident, mais ça fait plaisir de voir un jeu pour enfant qui a un message autre que « tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil » !
Ce n’est pas que je veuille absolument que les jeux aient un message, mais quand ils en ont un aussi sympa, je me dois de le mentionner.

Si The Last Tinker est très inspiré par l’univers de Media Molecule pour le look, pour le gameplay, c’est complètement ailleurs qu’il cherche son inspiration. Tinker est pour les jeunes, c’est clair, mais il recycle des mécaniques d’Assassin’s Creed pour le mode parkour et Batman pour le combat, ce que je ne m’attendais pas du tout à voir dans un tel jeu.

Par parkour, je veux vraiment dire que Tinker à un mode automatique de parkour très très simplifié mais clairement similaire à Assassin’s Creed, et par Batman, je veux parler de la manière dont on peut passer d’un ennemi à l’autre de manière très fluide, tout en voyant clairement quand on va se faire attaquer, pour pouvoir sauter hors de danger.

C’est simple et rendu très automatique, mais les mécaniques de base sont bien là et me font penser que Tinker est un peu comme un mode facile pour ces systèmes. C’est une chose que j’apprécie beaucoup puisque cela veut dire que même si la difficulté est faible, le gameplay reste tout à fait solide et plaisant. Aprés tout, ce n’est pas parce que c’est pour enfant, que la qualité ne devrait pas être au rendez-vous !

La version aperçu que j’ai essayé n’était pas très longue, mais elle présentait la première demi-heure du jeu, et en 30 minutes, les thèmes du racisme et du bullying ont été abordés, ce qui me fait penser que le jeu entier continue sur cette lignée, et c’est très bien !

N’étant pas dans la fourchette d’âge ciblée, et n’ayant pas d’enfants, je doute être parfaitement pertinent, mais je dirais que si vous êtes un parent qui ne sait pas quoi offrir à ses enfants qui ne soit pas encore un Mario et que vous aimez les jeux de Media Molecule, The Last Tinker : City of Colors est un jeu à mettre sur votre radar dès maintenant !

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