[TEST] Blues and Bullets : Episodes 1 et 2, Muddy Waters en embuscade

Mise à jour de notre test de Blues and Bullets pour prendre en compte le second épisode.

Blues and Bullets est un jeu à forte tendance narrative développé par le studio A Crowd of Monsters, indépendants derrière Funk of Titans et le jeu sur smartphones Sugar Kid. Dans un créneau qui compte de plus en plus de représentants, ce Blues and Bullets très inspiré par les polars noirs arrive-t-il à tirer son épingle du jeu ? Notre avis.

Une très bonne narration

Le scénario de Blues and Bullets commence fort, puisque vous serez au contrôle d’une petite fille qui se retrouve dans une cellule assez glauque, dans une sorte de souterrain sombre. Elle occupe une geôle mitoyenne de celle d’un petit garçon. Elle va tenter de s’échapper, mais tout ne va pas se passer comme prévu. De quoi faire le lien avec l’affaire de disparition d’enfant évoquée sur le journal visible quand on est sur le menu principal. On enchaîne tout de suite en prenant le contrôle d’Eliot Ness, le fameux ex-Incorruptible, qui tient maintenant un dinner et ce depuis son départ des forces de l’ordre.

Vous l’aurez compris, Blues and Bullets utilise des personnes ayant réellement existé, en prenant de très grosses libertés sur la réalité, comme en témoigne le rôle d’Al Capone, mais nous n’en dirons pas trop non plus, pour ne pas gâcher la surprise. Au final, il s’avère que le scénario est plutôt bien construit et que la mise en scène est très bien calibrée. On n’a aucun mal à s’immerger dans l’univers que les développeurs ont mis en place.

Alors que nous en sommes désormais au second épisode, le scénario arrive à garder une vraie cohérence et à rendre les personnages très attachants. Une mort vient même ponctuer la fin du second chapitre et, signe que les scénaristes font bien leur travail, la perte est difficile pour le joueur. On ne vous dira évidemment pas qui passe l’arme à gauche pour ne pas gâcher votre découverte. La narration reste à un niveau constant et élevé, ce qui est très bon signe pour la suite. Notons tout de même que le rythme de sortie des épisodes est plutôt handicapant et il nous a fallu refaire le premier opus pour nous remettre toute l’intrigue bien en tête.

Une vraie patte, mais …

Les influences que les développeurs ont eu sont tout de suite visibles à peine le jeu commencé. Si Sin City vient tout de suite à l’esprit quand on voit le travail artistique, le travail autour du rouge – seule couleur affichée par le jeu autre que le noir et blanc – nous a directement fait penser à la petite fille au manteau rouge du film La Liste de Schindler, même si l’importance de la proportion de cette couleur entre les deux œuvres n’est pas la même. Blues and Bullets emprunte une teinte plus sombre que la plupart des jeux en noir et blanc sortis ces dernières années – sauf White Night qui joue plus sur le noir que le blanc – et cela sert parfaitement son ambiance type polar noir.

Malgré tout, on sent que le jeu n’a pas le budget d’un AAA et la modélisation et les animations des personnages ne sont pas terribles. On peut quand même relativiser tout ça en pointant l’envergure assez modeste du studio qui a développé le jeu et le fait que le prix reste assez raisonnable : 4,99€ l’épisode, 19,99€ pour l’intégrale des cinq parties de l’aventure. En bref, rien qui empêche de s’intéresser à l’aventure. Les contrôles du personnage sont assez lourds mais on peut imaginer que cela est voulu par les développeurs. Une certaine variété est apportée dans le gameplay avec des phases de tir à la troisième personne – très assistées tout de même – et des phases d’enquête plutôt intéressantes qui font penser à celles de L.A. Noire.

Niveau gameplay, le jeu se présente comme une sorte de point and click avec un mélange d’action relativement scriptée. Le tout est assez convaincant et les petites énigmes/enquêtes sont assez agréables à effectuer. Vous devrez collecter des indices et trouver le fin mot de l’histoire en garnissant une sorte de tableau avec ces indices. Plutôt bien fait même si certains indices ne semblent parfois pas des plus logiques sur certaines parties de tableau. Signalons également un petit problème sur la version PC concernant la gestion de la manette, si toutefois vous voulez en utiliser une. En effet, dans les menus et sur le tableau des indices, la manette semble buguer et aller automatiquement vers la gauche, quoi que nous fassions pour régler le problème. Dans le jeu en lui-même, par contre, pas de soucis.

Dans tous les cas, cela n’entame pas la bonne impression que nous laisse Blues and Bullets et on est très impatient de voir la suite, qui devrait arriver … on ne sait pas quand. Notez que le jeu est maintenant également disponible sur PlayStation 4 en plus du PC et de la Xbox One.

Verdict

7/10

Une très bonne surprise que ce premier épisode de Blues and Bullets. Avec une ambiance noire digne des meilleurs polars, on ne s’ennuie pas et on est embarqués à tel point que la suite va être longue à attendre. Avec ses faiblesses graphiques et ses lourdeurs dans les déplacements, il n’est pas parfait, mais vaut le coup d’œil. On espère des sorties plus rapprochées à partir de ce second épisode car l’attente est très longue (près de 6 mois entre le premier et le second).

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