Lundi Indie : Gone Home

Une nouvelle tendance est en train d’émerger dans le jeu vidéo que je trouve très intéressante. Plutôt que se focaliser sur le gameplay, quelques jeux tentent de proposer une expérience entièrement narrative.

Pour avoir une bonne idée de ce à quoi vous pouvez vous attendre avec ces titres focalisés sur la narration, vous pouvez jeter un œil à Dear Esther, The Stanley Parabole, Proteus ou bien Gone Home. En revanche, parce que le gameplay de ces jeux se résume littéralement à explorer le niveau et découvrir l’histoire à travers l’exploration, je vous déconseille d’aller regarder une démo sur YouTube. Ou alors, autant regarder un Let’s Play et prendre le jeu comme un film du début à la fin. Personnellement, je trouve le fait d’explorer le jeu moi-même trop important pour regarder ca sur YouTube, mais comme il n’y a pas de mécanique de jeu à proprement parler… C’est tout à fait envisageable.

Toute cette description ne semble pas très engageante à première vue peut-être, mais c’est justement là que ce nouveau genre, que je qualifierais presque de fiction interactive prend le joueur par surprise. Le genre des jeux de fiction interactifs n’est pas nouveau. Depuis les livres dont vous êtes le héros, en passant par les Text Adventures comme Zork ou même d’une certaine façon les jeux d’aventures classique dans lesquels l’interactivité était minime, laissant la place à l’histoire. Cela dit, Dear Esther et surtout Gone Home poussent le concept en faisant de vous un spectateur de l’histoire dans le jeu lui-même.

C’est presque méta d’être mis dans une telle position, alors qu’un joueur est déjà spectateur de l’action que son protagoniste exécute, mais là, nous avons un degré de recul de plus puisque le personnage que nous incarnons dans le jeu est lui-même le témoin de l’histoire qui est racontée.

Il y a des secrets sous les sourires.

Gone Home réussi particulièrement cet exercice d’équilibre en nous mettant dans la peau d’une jeune femme qui rentre d’un long séjour à l’étranger pour ses études et arrive dans la nouvelle maison familiale ou ses parents et sa petite sœur ont récemment emménagés. La maison est complètement vide à votre arrivé, et au cours de votre exploration de cette maison inconnue (pour vous comme pour votre personnage), vous découvrez la famille de votre protagoniste, en même temps que cette dernière redécouvre la famille qu’elle a laissé pendant un an. La découverte des évènements que vous avez raté durant votre séjour à l’étranger, les secrets cachés dans cette grande et sombre maison (sans rire, la tempête qui rage dehors ne fait que ajouter au sentiment inconfortable de l’endroit), tout est construit autour de la découverte de l’histoire que votre personnage et vous faites en même temps.

Laissons de côté le fait que l’histoire de Gone Home est profondément touchante et d’autant plus intéressante qu’elle reste très d’actualité tout en prenant place en 1995 (les gens nés dans les années 80s comme moi vont avoir un trip nostalgique puissant !). La structure même du jeu est une fantastique leçon de level design. On a une grande liberté de mouvement pour explorer la maison, mais on finit toujours par découvrir les différentes parties de l’histoire d’une manière qui semble complètement naturelle et intentionnelle. Je ne veux pas spoiler quoi que ce soit car tout l’intérêt du jeu et de son histoire est de découvrir le tout par soi-même. D’autant plus que le jeu dure environ deux heures et devrait être fini en une fois pour en profiter un maximum.

Il ne coute pas très cher et il n’y a pas grand chose sur le marché qui soit équivalent (à part Dear Esther, The Stanley Parabole et Proteus). Alors n’hésitez pas, il est temps de rentrer à la maison.

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