Obscuritas

On a joué à Obscuritas, on a eu peur et on vous dit pourquoi !

Obscuritas est un jeu orienté survival horror avec des énigmes relativement retorses à effectuer. Le soft se vend en se vantant de « s’adapter » à la vision de l’horreur propre du joueur et nous allons voir ce qu’il en est. Quoi qu’il en soit et étant particulièrement bon public pour ce qui est de jauger de l’efficacité des jump scare, je m’attends à passer quelques moments angoissants. En avant pour notre verdict !

 

Scénario timbre-poste, mise en scène forte

Vous incarnez Sarah, qui vient d’hériter de son oncle dans des circonstances familiales difficiles – on en saura pas beaucoup plus – et le gros de cet héritage est un manoir perdu au milieu de la forêt. Déjà, à la place de Sarah, on hésiterait à aller prendre possession du machin, mais elle ne semble pas voir le problème et se précipite dans le coin paumé en question. Pourtant, un manoir lugubre au milieu d’une forêt sombre, ça devrait lui mettre la puce à l’oreille …

Vous l’aurez compris, le jeu ne brille pas par son scénario, ce qui est bien dommage car quelques notes récupérées ici et là dénotent d’un vrai background qui restera malheureusement sous-exploité. Malgré tout, la mise en scène des différentes situations que l’on rencontre dans le manoir puis dans les autres lieux que l’on visite est plutôt réussie. La qualité des bruitages y est pour beaucoup – on flippe vraiment, en jouant avec un casque et dans le noir – et les apparitions/screamers sont particulièrement bien placés. En bref, on a peur et c’est exactement ce qu’il fallait.

Graphiquement, le jeu oscille entre bon et moins bon. La séquence d’introduction, à l’extérieur du manoir, au crépuscule, est plutôt belle mais la mauvaise optimisation met même un PC assez puissant sur les rotules, avec de grosses chutes de framerate. Pour le reste, l’intérieur est tellement sombre qu’il n’est nul besoin d’avoir une bête de course pour le faire tourner et les autres environnements sont de qualité inégale.

 

Un gameplay varié, mais …

Deux phases sont clairement identifiables dans Obscuritas. La première va de l’introduction à la fin de notre exploration du manoir. Cette phase repose surtout sur l’exploration, la création d’une ambiance particulière et les énigmes à résoudre. La seconde plonge du côté du survival horror et nous sommes susceptibles de mourir, ce qui ne pouvait pas arriver auparavant.

Clairement, la montée vers toujours plus de tension est plutôt bien amenée et ce mélange des genres, même s’il est délimité selon le moment de la partie, est plutôt bienvenu. Par contre, il est dommage que les mécaniques du jeu ne s’adaptent pas à chacune de ces phases. Par exemple, les sauvegardes ne s’effectuant qu’à la fin des parties – plusieurs parties constituant un Acte – il devient fréquent, dans la seconde partie, de mourir et de devoir recommencer de grosses parties du jeu. Très frustrant. De plus, la progression est parfois très lente car on passe un long moment bloqué dans une zone, cherchant une clé ou un élément déclencheur, ce qui explique d’ailleurs que la durée de vie du titre soit si élevée : pas moins de 15 heures pour une première partie.

Pour terminer sur quelques autres points, signalons que vous ne pourrez jouer qu’au clavier et que la configuration des touches – non modifiable – est moyennement ergonomique. De même, nous n’avons toujours pas compris le système sensé détecter nos peurs, le tout est assez obscur – logique, vous me direz ! – et on a du mal à voir comment le jeu comprend ce qui nous fait peur et ce qui peut changer d’un joueur à l’autre. Enfin, gros carton rouge au niveau de l’asile – original … — pour sa difficulté extrême et son habileté à irriter presque tous les joueurs qui s’y sont frotté.

 

 

Verdict

6/10

Obscuritas est un bon jeu qui dispose d’une ambiance très travaillée. Sa technique est tout à fait correcte, malgré une optimisation pas vraiment au point et le boulot sur la bande-son est très bon. Néanmoins, son gameplay trop rigide et un calibrage de la difficulté semblant trop peu réfléchi douchent un peu notre enthousiasme. Le système de détection des peurs du joueur semble plus mis en avant dans la promotion du jeu que dans le jeu lui-même et c’est bien dommage, un petit icone indiquant quand le jeu détecte quelque chose aurait pu nous donner une meilleure compréhension du système. En bref, un jeu à essayer mais pas un indispensable.

Propulsé par WordPress | Thème Baskerville 2 par Anders Noren.

Haut ↑