[TEST] El Shaddai, il est redescendu sur Terre… et sur PC !

El Shaddai, c’est l’histoire d’un titre qui a reçu un accueil un peu frais de la critique mais qui a su trouver son public sur le long terme. Alors qu’il revient dans une nouvelle version adaptée à nos chers PC, voyons ce qui a changé et si le jeu d’Ignition Tokyo présente un intérêt aujourd’hui. Retour, donc, sur ce portage encore une fois porté — jeu de mot du dimanche — par l’éditeur/développeur britannique et le studio japonais cité ci-dessus.

 

Une thématique principale inhabituelle et complexe

El Shaddai fait référence à l’un des noms donnés à Dieu dans les Manuscrits de la Mer Morte, faisant partie de l’Ancien Testament, qui est lié au judaïsme. Le jeu du même nom, dont nous allons parler maintenant, entend essayer de retranscrire les événements contenus dans ces écrits, et notamment dans le Livre d’Hénoch, dans un jeu vidéo. Avec beaucoup de libertés, il faut le dire. C’est une idée ambitieuse autant que risquée, on ne va pas se le cacher.

Celui qui s’appelle Enoch dans le jeu est donc un être renvoyé sur terre pour attraper sept anges déchus, qui étaient eux-mêmes venus pour créer leur propre vision du monde sur Terre. Ils ont courroucé le Seigneur mais ont également eu l’impudence de se reproduire avec les humains, créant les Nephilims, des créatures qui ne provoquent que chaos et désolation dans la création divine.

Votre personnage est accompagné de Lucifer – oui, oui, lui-même – qui sera votre ligne directe pour dialoguer avec le divin tout au long de l’aventure, qui se découpe en différents arcs, correspondant à des phases de capture de chacun des anges déchus recherchés. Il faut se préparer, dans chacune de ces phases, à traverser des environnements aux allures plus psychédéliques les uns que les autres, avec des personnages et des ennemis (très) hauts en couleurs.

Un mélange des genres vite redondant

Au-delà de son aspect visuellement inhabituel, le jeu propose une approche de gameplay assez originale : le mélange de phases de combat en 3D et d’autres de plateforme en 2D.  Mais malgré ce mélange atypique, le système de combat en particulier s’essouffle assez vite, malgré l’utilisation possible de quelques armes différentes.

En effet, le gameplay en combat repose sur le fait d’attendre qu’un ennemi est inconscient pour lui voler son arme. Quelles sont ces armes ? Une épée qui ressemble à un arc – quand on vous dit que c’est atypique – un bouclier qui peut se séparer en deux parties, ou encore une autre en forme de disque, qui permet de lancer des projectiles à distance. Il est conseillé de varier un peu votre utilisation et de ne pas conserver toujours la même car vous tourneriez vite en rond. En effet, avec seulement un bouton pour attaquer – et même s’il est possible de charger ses coups – on fait vite le tour des possibilités offertes par ce El Shaddai. D’autant que la simplicité est le maître mot : un bouton pour attaquer, donc, et un autre pour tout le reste. On ne s’est pas fait une torsion des neurones, autant le dire, d’autant que l’on affrontera rarement plus de 2 ou 3 ennemis à la fois.

SI les phases de combat sont assez divertissantes malgré leur simplisme, celles de plateforme montrent, en revanche, à quel point le jeu n’a pas changé, tant pour le meilleur que pour le pire. La jouabilité s’y avère très rigide, au point que l’on va assez souvent se frustrer pour un saut loupé pour très peu de choses et en raison d’une certaine imprécision. Heureusement, ces phases passent assez rapidement avec un peu de persévérance.

Un portage pas vraiment indispensable

Avec une démarche de portage à moindre coût et prenant le moins de temps possible, les développeurs ont clairement affiché une ambition mesurée avec cette version PC. Si le titre était très beau à sa sortie, il reste encore très séduisant par son approche artistique plus qu’originale et la possibilité de choisir sa résolution – seule vraie option graphique, au passage – est appréciable. Malgré tout, quelques bugs – comme la disparition des collectibles quand on active le multisampling – ternissent l’apport d’un portage qui semble avoir été fait à la va-vite.

El Shaddai : Ascension of the Metatron est un titre qui se distingue par son originalité visuelle et par la rupture qu’il impose parfois sur des éléments que l’on pense immuables, comme le fait que l’on ne dispose pas de barre de vie – il s’agit d’un beat them all, en grande partie, tout de même – et que la santé est alors repérable au fait que l’armure du héros se détruit au fur et à mesure. Des détails de ce genre, le titre en propose pas mal et c’est ce qui fait l’essentiel de son charme et de son intérêt.

Enfin, la musique originale, incroyable au demeurant, est ici toujours de la partie, bien évidemment, et son apport est bien l’un des seuls points sur lesquels il n’y a aucun débat. Au moins un autre avec l’aspect graphique, en somme.

 

Verdict

6/10

El Shaddai : Ascension of the Metatron a des atouts à faire valoir, comme son univers graphique et son ambiance sonores, assez exceptionnels. Pour autant, le côté hyper répétitif des combats et le manque de précision et la mollesse des phases de plateforme en font un jeu compliqué à apprécier totalement. Le titre n’est pas à mettre entre toutes les mains mais mérite que vous tentiez l’aventure pour son originalité.

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