Décidément, je ne sais pas ce que j’ai fait, mais c’est moi qui hérite des jeux de survie sortant d’early access en 2018. Après un The Long Dark sympathique mais un peu mou du genou, c’est au tour de Subnautica de passer sous nos palmes. Nous avions déjà parlé dans une news, juste avant la sortie du jeu, de l’exemplarité de l’early access de Subnautica et de tout ce que ça augurait de bon. Alors, le contrat est-il rempli ? On va voir ça.
20.000 lieus à manger, ça fait beaucoup !
Je n’ai vraiment pas de chance : tous les jeux de survie commencent invariablement par une avarie ou un problème qui va me faire atterrir cul nul dans un endroit hostile. Ici, c’est mon vaisseau spatial qui s’est crashé sur une planète recouverte à 90 % d’eau. Avouez que c’est quand même pas de bol. Heureusement, j’ai toujours voulu me la jouer Kevin Costner et recycler mon urine façon Waterworld.
Du coup, après avoir éteint le début d’incendie de ma cabine, je profite d’un moment de répit pour sortir et jeter un coup d’œil pour voir où j’ai atterri. Et là, force est de constater que le jeu est quand même magnifique : l’eau est sublime et les décors somptueux. Mais bon, pas le temps de niaiser, il faut plonger pour récupérer des matériaux pour construire des trucs et des machins. Heureusement que l’ordinateur de bord donne quelques idées pour lancer le joueur.
De la sole au plafond
Première plongée et c’est là aussi un émerveillement de tous les instants. Tout est coloré, les poissons sont magnifiques, eux aussi, et c’est vraiment un plaisir que de découvrir et scanner toutes les espèces constituant l’écosystème. On ramasse donc ce qu’on trouve en se disant que, quand même, il ne faudrait pas trop s’éloigner de la capsule et rester là où on a pied. Disons-le tout le suite, cette première phase est assez pénible. Elle le fut en tout cas pour moi.
Peut être parce que je n’ai pas suffisamment d’expérience dans ce type de jeu, parce que je joue comme un manche ou parce que les ressources sont trop éparses, je ne sais pas trop, peut-être un mélange des trois. Le fait est que ce premier contact est assez laborieux et, sans doute, un peu rebutant pour les nouveaux venus. On arrive heureusement ensuite plus ou moins rapidement (moins pour moi, du coup) à une phase assez stable où on arrive à jongler plutôt bien entre toutes les différentes jauges à avoir en tête.
Anchois cornélien
Car oui, jeu de survie oblige, il faut jongler entre différentes jauges : santé et oxygène (juste en mode tranquillou) auxquelles se rajoutent faim et soif dans le mode Normal. Un fois que tout ceci se stabilise, on arrive à fabriquer plusieurs équipements qui permettent d’aller visiter la zone plus en profondeur. Ainsi, avec un masque, on s’affranchit de la limite des cents mètres, entre autres. C’est aussi le moment où l’on commence à pouvoir construire sa propre base sous-marine. C’est à partir de là que le jeu décolle … ou plonge si l’on veut être exact..
On commence alors à partir découvrir les différents biomes qui constituent le jeu et en particulier ceux situés en profondeur. Ayant grandi au bord de la mer, j’ai pris l’habitude de nager souvent et d’être entouré de poissons et autres formes de vie aquatiques. Mais s’il y a une chose qui je n’ai jamais, mais alors jamais, aimé dans la mer, c’est le moment où je ne vois plus le fond. C’est à ce moment que cet environnement familier se transformait en une terra incognita source d’inquiétude.
Subnautica retranscrit parfaitement ce sentiment. Quand on commence à descendre, que la lumière se fait de moins en moins forte et que, dans un instant de lucidité, on regarde vers la surface et qu’elle semble loin, très loin, à ce moment là, on prend pleinement conscience de là où on se trouve. Le sentiment d’oppression qu’on peut éprouver quand on fait de la plongée sous-marine est bien là et est fort bien retranscrit.
Quand en plus des bruits étranges, sourds et lourds de sens se font entendre, l’inquiétude se transforme en frayeur et on se demande quelles créatures étranges peuvent se cacher dans les ténèbres de cette planète. Oui, Subnautica est un jeu à ambiance et propose des instants extrêmement réussis. Durant ces moments précis, on en viendrait presque à oublier qu’on est en train de jouer tant tout participe à l’immersion du joueur.
Jouons à colin-maillard
Si le jeu est aussi réussi, les petites imperfections qui le parsème sautent ainsi malheureusement plus rapidement aux yeux. Les environnements, en particulier, dont on se rend compte qu’ils se chargent avec du retard (une sorte de clipping) quand on descend en profondeur. C’est d’autant plus dommage, même si je ne doute pas que le studio s’occupera de ces problèmes assez rapidement vu le soin et le suivi qu’ils ont apporté au jeu jusqu’à présent.
Finalement, si nous devions terminer sur un point, ce serait de dire qu’une fois sa base construite, l’exploration est reine. On se prend à décorer sa base, à l’agrandir et rajouter des parois en verre pour admirer les poissons et les différents éléments qui évoluent autour de nous. La nuit, surtout, quand tous se parent de lumière multicolore qui force les joueurs (moi, en l’occurrence) à lâcher des « wow » d’admiration devant la direction artistique décidément sublime. Ainsi, le but du jeu, qui est de se construire une navette pour quitter cette planète, pose un dilemme au joueur. A-t-on vraiment envie de quitter Subnautica ? Alors on repousse encore et encore cette décision pour finalement décider que, non, on ne veut pas partir, on veut rester encore un peu profiter de la magie qui se dégage du jeu.
Verdict
8/10
Subnautica est-il une réussite ? Incontestablement oui. Sa direction artistique, son design sonore, sa narration environnementale : presque tout est réussi. Il reste encore quelques aspérités et petits détails techniques mais rien qui gâche l’expérience de jeu. Les mordus de survie y trouveront définitivement leur compte et même ceux qui ne jurent que par l’exploration pourront, s’ils s’accrochent, profiter d’un jeu incroyable.
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