[TEST] The Last of Us Part II, il ne laissera personne indifférent

Après un premier opus que l’on a bien longtemps pensé être le seul de ce qu’il faut à présent appeler une franchise, voici que débarque The Last of Us Part II et ce dans un contexte bien particulier. Après les fuites sur le scénario du jeu, des semaines avant sa sortie, et diverses polémiques qui en ont découlé, il était vraiment temps de voir par nous-mêmes ce dont il retournait. Ayant, comme pas mal d’entre nous, apprécié le premier épisode, je me lance dans cette Part II avec impatience malgré tout. Voici mon avis sur la dernière production de Naughty Dog.

Une expérience narrative avant tout

The Last of Us Part II rentre assez vite dans le vif du sujet – tout comme l’avait fait le premier épisode, dans une moindre mesure – et nous prenons rapidement le contrôle d’Ellie puis faisons la connaissance d’un nouveau personnage qui va s’avérer important pour la suite. Tout l’enjeu du début de l’aventure tourne autour du mensonge de Joël autour de ce qu’il s’est passé à la fin de The Last of Us premier du nom et toutes ces interrogations vont être chamboulées par un évènement majeur qui survient assez rapidement.

L’histoire de cette seconde partie tourne alors autour de la vengeance et de la façon dont elle peut être perçue selon les points de vue. A ce titre, si j’ai pu avoir quelques réserves sur la forme, force est de constater qu’une fois arrivé au terme de l’aventure, on ne peut qu’être admiratif de la proposition ambitieuse initiée par le titre. La façon dont The Last of Us Part II parvient à rendre la notion de bien et de mal très subjective et à le faire comprendre au joueur, à lui faire ressentir. On comprend les motivations de chaque point de vue – avec quelques réserves parfois, j’y reviendrai – et on se prend à ne plus être sûr de ce que l’on veut et de la conclusion que l’on aimerait que l’histoire nous réserve. C’est une vraie réussite à ce niveau-là.

A noter, comme dit précédemment, quelques réserves sur la cohérence des décisions de certains personnages qui amènent parfois des situations qui paraissent peu réalistes surtout pour les personnages que l’on connait déjà depuis le premier opus. Ce qui peut être le principal reproche que l’on pourrait faire à The Last of Us Part II serait donc que l’on tombe un peu trop facilement dans quelques facilités qui permettent au titre d’aller exactement où les développeurs veulent le faire aller, au détriment d’une certaine logique dans les décisions de certains personnages.

Gameplay : un changement en douceur

Autant le dire tout net : ceux qui étaient habitués à la manière de jouer dans le premier épisode ne seront pas dépaysés tant The Last of Us Part II reprend une grosse partie de ce qui faisait sa base de gameplay. Le jeu se décompose toujours de phases contemplatives où vous serez amenés de séquences narratives non jouables assez nombreuses — plus que pour le précédent opus, d’ailleurs — à d’autres où vous contrôlerez le personnage tout en observant le monde vivant autour de vous, tandis que les autres phases seront partagées entre infiltration et combats.

Fidèle à son ADN, la narration a donc une grande place dans ce Last of Us Part II, mais en termes de gameplay pur, c’est bien les phases de combats — gunfights et infiltration — qui ont bénéficié de la majorité des changements. Ainsi, notons l’apparition de chiens dans le camp adverse qui pourront vous détecter s’ils passent à proximité, vous obligeant à vous occuper d’eux en priorité et discrètement. Quelques ennemis originaux ont été ajoutés au niveau des infectés — un nouveau type récurrent et un boss dont nous tairons la nature — tandis que la fabrication d’armes et gadgets et le système d’évolution à base de pilules sont toujours de la partie. Quelques moments du jeu vous opposent à de nombreux groupes successifs, ajoutant de la tension. Enfin, comme dans le précédent opus, les développeurs ont eu la bonne idée de faire signaler, de manière relativement subtile, par les personnages le moment où vous avez abattu votre dernier ennemi de la zone et où vous pouvez librement explorer. Cela évite des recherches que l’on aurait certainement trouvées trop fastidieuses.

Je n’en ai pas parlé auparavant mais ce que promettait surtout ce nouvel opus, c’était une exploration rendue beaucoup plus intéressante par une ouverture très importante des niveaux. Soyons clairs : il est difficile de constater une différence majeure en termes de superficie des zones que l’on visite par rapport au premier Last of Us, qui proposait déjà quelques niveaux un peu plus ouverts que la moyenne. C’est un peu plus grand mais rien d’aussi notable que ça. Non, la vraie différence se fait dans le développement des possibilités d’interactions avec l’environnement accordées aux joueurs. Ainsi, les portes renfermant des secrets nécessiteront de réfléchir avec l’environnement plutôt qu’à simplement utiliser un surin pour les ouvrir. Vous pourrez alors utiliser des briques pour casser des vitres, vous devrez trouver dans les documents optionnels les codes pour ouvrir des coffres. Les énigmes sont souvent un peu trop simples mais elles ont le mérite de rendre l’expérience plus réaliste et ludique.

Certainement le plus beau jeu de la fin de génération

Je parlais des interactions avec l’environnement liées au gameplay mais, en fait, The Last of Us Part II regorge de petits détails qui le rendent incroyablement réaliste. Les réactions lors de déplacements des mouvements des cheveux, du sac à dos, la façon dont Ellie range les objets dans son sac. Le rendu du verre qui se brise, de l’eau — calme ou dans des rapides. En bref, le rendu sur l’ensemble du jeu est assez exceptionnel et nous avons affaire avec l’un des quelques maîtres étalons en la matière en attendant la prochaine génération de consoles en fin d’année.

La bande-originale, quant à elle, s’avère de très bonne facture. Il faut dire qu’elle est encore menée par Gustavo Santaollala, déjà à l’œuvre sur le premier épisode. On pourra néanmoins remarquer des thèmes peut-être un peu moins marquants qu’auparavant, même si toujours très efficace. Le travail autour de l’ambiance sonore est, encore une fois, très bon et si l’on joue avec un casque, on se laissera surprendre sans peine par les cris des infectés – en particulier des claqueurs, toujours aussi marquants.

Pour terminer, la grande force de ce The Last of Us Part II est sans conteste sa mise en scène. Au-delà des quelques soucis de cohérence scénaristique évoqués plus haut, c’est la façon dont l’action et les événements nous sont montrés qui fait mouche. Beaucoup de scènes mémorables vous attendent, beaucoup d’émotion aussi. De la violence, aussi, mais pas forcément plus que dans d’autres productions. Je ne pense pas que l’on tombe ici dans la surenchère gratuite, même si certains passages sont difficiles pour les plus sensibles.

 

Verdict

8/10

Nous ne sommes pas passé loin d’un 9/10 pour The Last of Us Part II. Cependant, les soucis évoqués me semblent importants à souligner. De même, on assiste à un changement dans la continuité qui parait un peu léger. Le gameplay change peu, au final, et la supposée ouverture améliorée des niveaux est finalement résumée à une ou deux zones en particulier. Reste tout de même un excellent jeu, avec une mise en scène géniale, des interactions avec les environnements qui donnent un réalisme accru au monde qui nous entoure et des questionnements qui sortent très largement du manichéisme que l’on peut trouver dans bien trop de productions actuelles. Vous vous poserez des questions sur ce que vous souhaitez vraiment à la fin et sur le bien-fondé de la quête d’Ellie et ça, c’est très fort.

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