Homefront : The Revolution

Notre avis sur Homefront : The Revolution, qui tente de faire oublier un premier épisode très laborieux.

Après un premier épisode qui n’a pas réussi à convaincre, la franchise Homefront revient avec un épisode baptisé The Revolution. L’occasion d’imposer enfin une série qui montrait une ambition débordante sans pour autant afficher les moyens de ces ambitions. Le pari est-il réussi ? Un nouvel épisode s’imposait-il vraiment ? Nous allons tenter de répondre à ces questions dans notre test, sans concessions, comme toujours.

 

Une ambiance intéressante, mais …

Le jeu commence assez fort avec un héros qui se retrouve dans un groupe sensé attendre le chef de la résistance : Ben Walker – un nom qui sent bon le cliché. Tout ne se passe pas comme prévu et les résistants se font capturer avant l’arrivée de leur leader. Lors de l’interrogatoire, Brady, notre héros, est le dernier survivant des méthodes musclées des « Norkos » et est sauvé in extremis par Ben Walker. Après une mission en duo – en fait Walker, blessé, attend que vous fassiez le nécessaire dans une planque – le leader de la Résistance est capturé et vous devez trouver refuge auprès d’une autre cellule contestataire. C’est ici que l’histoire commence réellement.

Votre tâche est donc de localiser Ben Walker et de trouver un moyen de le libérer, celui-ci étant la clé pour créer un soulèvement populaire contre l’envahisseur. Avant de prendre le contrôle du héros, il faut noter une très bonne introduction qui explique comment les Nord-Coréens ont pu acquérir une telle avance technologique et ce qui a pu arriver aux Etats-Unis pour se retrouver aussi faibles. En soi, les événements se passent quelques années après le premier épisode, mais seules les dates le disent, le scénario ne semble pas décrire les mêmes circonstances, le jeu est donc bien un reboot.

Dans tous les cas, les clichés semblent plus rares que dans le premier Homefront, ce qui n’est clairement pas un mal, et l’ambiance graphique du titre est plutôt réussie : l’oppression ressentie dans cette Philadelphie ultra surveillé est prégnante. Le fait de voir les quartiers changer au fur et à mesure que vous gagnez des partisans est assez sympathique : des barricades voient le jour, les civils attaquent les envahisseurs, cela rend l’ambiance plus palpable, on sent la révolution venir. Ceci étant dit, il faut aussi noter que la lassitude se fait sentir relativement vite et on aura tôt fait de trouver les environnements que nous visitons très répétitifs, en soi.

 

Un gameplay aux fraises

Si l’habillage ne s’en sort pas trop mal – toutes proportions gardées – le gameplay est nettement moins satisfaisant, ce qui n’est pas peu dire, du coup. Le jeu se présente sous la forme d’un monde « ouvert » dont les différentes zones sont accessibles par des tunnels de métro investis par la Résistance. Différents types de zone sont disponibles : les vertes, les jaunes et les rouges. Les rouges représentent des parties de la ville où les envahisseurs tirent à vue sur tout le monde ou presque mais où les résistants ont des bases. Il faudra donc tendre des embuscades pour survivre dans ces zones. Dans les zones jaunes, nous nous situons dans des parties habitées où il est possible de se déplacer si on n’attire pas l’attention. Pour ce qui est des vertes, ce sont celles où les envahisseurs se sont approprié les plus beaux bâtiments pour leur compte, la sécurité y est maximale – oui, aucune logique dans le fait de les appeler « zones vertes », on est d’accord.

En soi, chaque type de zones est censé apporter un gameplay ajusté en conséquence mais, dans les faits, seules les zones jaunes semblent avoir leur identité : celle de l’infiltration soft, le fait d’éviter de se faire remarquer. Les zones rouges et vertes se ressemblent assez dans l’approche ce qui limite leur intérêt, au final. Il faut ajouter à cela des fusillades que nous avons trouvé relativement « molles » et une conduite des motos pas forcément très agréable – il est possible de les utiliser pour se déplacer plus vite entre les zones – ce qui ne nous donne pas de gros espoirs quant au potentiel global du jeu et cela, très tôt dans l’aventure. D’autant que ces motos sont clairement là pour palier au fait que les déplacements du personnage sont (trop) lents – ce qui pose d’ailleurs aussi certains problèmes dans certaines missions basées sur le parkour.

Les missions sont relativement répétitives en soi mais s’avèrent tout à fait « réalistes » dans le contexte : des actions ciblées pour déclencher des émeutes et rallier les citoyens à sa cause. Le tout est, dans la théorie, assez varié : opérations liées aux lignes de communication, assassinat d’un soldat isolé et ainsi de suite. Mais au final cela se passe souvent de la même manière : on nettoie une zone et on accomplit l’objectif – parfois agrémenté d’un mini-jeu de piratage clairement pas au point. Il faut tout de même noter que le système de modification des armes à la volée est plutôt bien conçu. Vous achetez une arme de base et pouvez acquérir ensuite des sortes de packs de modification qui permettent de changer sa fonction – un pistolet classique peut, par exemple, se transformer en mitraillette afin de tirer en rafale au lieu de coups simples.

 

Un multi sans grand intérêt

Le multijoueur est représenté par l’unique mode Résistance qui permet de réaliser des missions inspirées de celles du mode solo avec trois autres joueurs. Le mode présente un intérêt relatif mais a le mérite d’exister pour ceux qui se sentent l’envie de pourchasser le communiste entre amis. Il est possible de customiser son personnage dans l’apparence ou l’armement et il faut également choisir ce qui va être l’équivalent de sa classe, selon sa manière de jouer.

Signalons également que si le jeu a vu le jour avec de nombreux bugs, la situation s’est arrangée et la stabilité est désormais globalement de mise. De même, l’optimisation est un peu plus convaincante, même si le jeu réclame des ressources encore trop grandes par rapport au rendu visuel proposé sur PC. Pour finir, la volonté de changement par rapport au premier épisode est bien réelle, ce qui est positif à la base, mais malgré le changement de développeur et d’éditeur, le résultat est finalement décevant.

 

Verdict

4/10

Plus intéressant que le premier Homefront – catastrophique – et, surtout, moins cliché dans son scénario, The Revolution essaie de proposer une ambiance un peu plus subtile et convaincante. Malgré tout, le gameplay ne parvient pas à se démarquer, en plus d’afficher des lourdeurs parfois rédhibitoires. De même, la logique de la construction de la zone de jeu est d’abord intéressante puis frustrante quand on s’aperçoit que les développeurs ne sont pas allés au bout de l’idée visant à proposer des gameplays bien différents. Décevant mais moins catastrophique que le précédent.

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