[TEST] La Terre du Milieu : L’Ombre du Mordor, la loi du Talion

Le retour du Seigneur des Anneaux sur nos consoles et PC était attendu par bon nombre de fans depuis La Guerre du Nord. Si l’on excepte le très bon MOBALes Gardiens de la Terre du Milieu – sorti depuis, les jeux solo ont été une denrée rare pour la licence. L’annonce de ce Terre du Milieu : L’Ombre du Mordor a fait naître les espoirs les plus fous. Voyons voir ce que cela donne.

 

Vous êtes seul, et mort, enfin pas tout à fait …

Le jeu vous place dans la peau du rôdeur Talion, un des gardiens de la Porte Noire durant les années précédant le retour de Sauron en Mordor. Le soir où les premiers orques reviennent, votre fils et votre femme sont tués, et vous aussi. Du moins, c’est ce que l’on peut croire, mais une malédiction vous a été jetée qui fait que vous errez entre les deux mondes. Pas vraiment mort donc, et pas vraiment seul non plus, puisque le puissant elfe Celebrimbor vous guide – sous une forme spectrale – dans votre quête de vengeance.

Votre forme tant spectrale qu’humaine va être la source de pouvoirs, qu’il faut améliorer avec des points de compétence et de l’expérience. Le système est plutôt bien fait, clair et simple à maîtriser. Vos nouveaux pouvoirs se révèlent utiles – surtout le marquage d’ennemis obtenu relativement tard dans le jeu – puisqu’ils permettent de tirer à distance, contrôler vos ennemis ou même devenir invisible momentanément à haut niveau. Vous pourrez même contrôler les Caragors – des sortes de Ouargues spécifiques au Mordor – et les chevaucher. Même si ces phases ne sont pas les plus abouties en terme de contrôle, la diversité est bienvenue.

Pour en rester sur le scénario, et sans spoiler, la mise en scène s’avère être plutôt réussie quoiqu’un peu inégale par moments dans l’aventure. Nous avons souhaité terminer le jeu à 100% avant de proposer ce test et si la fin n’est pas des plus réussies, l’imbriquement de certaines quêtes annexes dans le développement de l’intrigue principale nous a beaucoup plu. Un petit mot sur les supposées incohérences avec les écrits de Tolkien soulevées par nos confrères de certains sites concurrents, il faut admettre que c’est très léger, l’immense majorité du contenu faisant, au contraire, en sorte de respecter l’univers. Les développeurs ont même placé de petits clins d’œil à certaines énigmes non résolues, comme l’histoire des deux Istaris bleus, dont l’histoire n’est pas connue dans les notes de Tolkien et qui est sommairement développée par les objets que vous découvrez lors de votre quête.

 

Assassin’s Lords : The Return of the Creed ?

Le gameplay et les animations ont fait beaucoup de bruit lors des premières présentations du jeu. Dans le bon sens pour ce qui concerne le système Némésis, dont nous parlerons plus tard, mais aussi en mal pour la très grande similitude avec Assassin’s Creed – le second épisode en particulier semble-t-il – allant même jusqu’à parler de plagiat pur et simple.

Il va falloir relativiser tout ça car s’il y avait eu un véritable plagiat, le jeu ne serait tout simplement pas sorti en l’état, les lois protègent ce genre de contenu. En revanche, il est très clair que l’influence de la série d’Ubisoft a été prépondérante dans le développement de l’Ombre du Mordor. Nous pourrions même dire qu’ils ont un peu abusé de cette influence puisque le système n’est pas toujours le plus adapté dans les endroits un peu déserts du Mordor où il n’y a pas de grosse structure à escalader. Ceci étant dit, si certaines animations ressemblent beaucoup à Assassin’s Creed – en particulier lorsque le personnage reste « pendu » à une corniche – la souplesse extrême du personnage et l’impact de ses pouvoirs sur sa capacité de grimpe le fait plus ressembler au héros de Crackdown qu’à Ezio, Altaïr ou Connor, y compris dans le ressenti manette en main.

Ensuite, parlons combats, puisqu’ils sont une partie importante du gameplay. Autant le dire tout de suite,  ils peuvent paraître répétitif pour tout bourrin qui se respecte, mais la profondeur est à chercher dans les approches à adopter. Furtive, marquage d’ennemi, attaque frontale. Tous les moyens sont bons, et puis, apprendre à utiliser correctement toutes les techniques pour achever les adversaires avec classe, c’est complètement addictif. De manière générale, le système de combat est délicieusement nerveux et grisant et ça, ça nous plait !

 

Affrontez votre Némésis !

Le système Némésis a été présenté comme le vrai fer de lance de ce Terre du Milieu : L’Ombre du Mordor, il permet de faire en sorte que les ennemis aient une personnalité et se rappellent de vous si vous les avez déjà croisé. En pratique, ce système est clairement intéressant. Il n’est pas rare de battre un orque, le croire mort et avoir la surprise de le recroiser plus tard, assez amoché. La solution ultime restant de faire une exécution sur le chef ou capitaine que l’on souhaite vraiment éliminer pour de bon. Par contre, bug ou pas, il m’est déjà arrivé de retrouver un capitaine dont j’avais coupé la tête devant moi une heure après, bizarre, non ? Heureusement, le problème est assez rare.

Le système va de pair avec une évolution du rang des ennemis. Si l’ennemi arrive à vous vaincre, il progresse dans l’échelle de l’Armée de Sauron, ce qui permet également de réguler ces mouvements dans la hiérarchie de l’armée. Au même titre, des missions annexes permettent d’influer sur les ennemis qui monteront en grade ou non.

Parlons réalisation maintenant. Il est à noter que le son souffre parfois d’un problème de calibrage rendant les voix peu audibles en comparaison des effets et de la musique. Un soucis qui pourrait être corrigé ultérieurement, mais en attendant, les sous-titres seront vos alliés pour certaines phases. Niveau graphismes, la version PC qui nous a été attribuée se débrouille très bien, avec des détails très soignés et un jeu tournant en Ultra et 1080p, 60fps sur une machine équipée d’un AMD FX-8350, 16Go de mémoire vive et une R9 280X. Cette dernière dispose de 3Go de mémoire vidéo, cela suffit donc à profiter du mode Ultra, du moment que l’on ne dépasse pas le 1080p, ce qui n’est pas des plus fréquents admettons-le. Le niveau graphique est juste magnifique en ce qui concerne les environnements, les modèles des personnages sont aussi exceptionnels dans le détail des tenues et des armes. Petit bémol sur les visages, pas forcément très expressifs. La version consoles sur PlayStation 4 et Xbox One semble se situer au niveau du mode Haut de la version PC, avec des différences concernant la résolution et les fps.

Verdict

7/10

Terre du Milieu : L’Ombre du Mordor nous offre un excellent jeu pour la licence du Seigneur des Anneaux. Malgré quelques défauts et un scénario très perfectible et plutôt prévisible, les combats très nerveux et le système Némésis plutôt bien au point font de ce soft un jeu qui tirera très certainement son épingle du jeu en cette fin d’année.

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