Project Spark

Project Spark en test sur Gamersflag, notre avis !

Project Spark, c’est un peu l’OVNI de cette fin d’année. En béta depuis quelques temps déjà, le jeu, exclusif au PC et à la Xbox One, se définit comme un outil permettant de créer soit même un jeu vidéo. Si vous pensez tout de suite à Little Big Planet et criez au plagiat, n’allez pas trop vite en besogne, nous allons voir que les deux ont d’énormes différences.

 

Permissif, … trop permissif ?

Project Spark s’inscrit dans la lignée des jeux dits bac à sable, qui consistent à disposer de beaucoup d’options pour créer ou jouer. Le rapprochement peut être fait avec Little Big Planet, de par le concept qui s’approche énormément de celui de la licence de Sony. Nous avons pu constater que si le concept de base est similaire, le point de vue à partir duquel les développeurs se sont placés est très différent.

Du côté des plateformes PlayStation, le jeu est assez balisé, afin de ne pas perdre le joueur, l’approche sur Project Spark donne plutôt une liberté très accrue aux joueurs apprentis développeurs. Une liberté qui pourrait même gêner certains joueurs, pas forcément à l’aise avec le codage informatique, le système étant tout de même très complexe avec des variables très nombreuses.

Malgré la voix française de Morgan Freeman – Benoît Allemane – et plusieurs tutoriels plutôt bien faits, on se perd un peu dans la compréhension des Kodes, régissant tous les actions, les objets, … Heureusement, des Kodes déjà construits et modifiables sont disponibles, mais cela réduit d’autant plus votre influence sur le rendu final. Ces Kodes sont gérés à l’aide d’un système à base de « when » et « do », permettant d’utiliser ceux-ci de la bonne manière.

 

Et la communauté dans tout ça ?

Tout comme dans Little Big Planet, les joueurs ont la possibilité de partager leurs créations avec les autres contributeurs ou possesseurs du jeu. Ceci est aussi un très bon baromètre pour se rendre compte de la faculté de la communauté à utiliser les outils mis à leur disposition et en déterminer l’équilibre entre complexité et accessibilité.

Il ressort de tout cela que les jeux proposés par les membres de la communauté de Project Spark se révèlent assez peu aboutis dans l’immédiat. Soit l’expérience est plaisante mais dure peu de temps, soit elle est simplement buguée à, plus ou moins grande échelle. On ne peut s’empêcher d’y voir un symptôme de cette complexité qui émane de l’expérience proposée. En bref, les jeux de qualité sont encore très rare, même parmi les mieux notés par la communauté.

Dans les côtés encore un peu regrettables, notons une omniprésence de la boutique, si vous optez pour la version de base, gratuite. On ne peut reprocher aux développeurs de gagner de l’argent, mais le système étant très incitatif, on se demande s’il n’aurait mieux pas valu sortir une version intermédiaire contre une dizaine d’euros pour éviter d’être harcelé par les incitations sans avoir à prendre la version la plus chère.

 

Un concept encore à peaufiner

Attention, nous ne remettons pas en cause le concept même de Project Spark, qui part d’une excellente idée, seulement la façon dont a été placé le curseur entre accessibilité et exhaustivité des possibilités. La phase de béta a déjà dû donner des indications aux développeurs de ce point de vue, on ne doute pas que ces derniers arriveront à rendre Project Spark plus accessible, au fur et à mesure des mises à jour futures. Le défi sera d’y parvenir sans hypothéquer les possibilités offertes.

Parlons contrôles, puisqu’il s’avère que le jeu se montre beaucoup plus adapté au PC qu’à la manette. Normal vu le type de jeu auquel nous avons à faire, mais un effort a tout de même été fait pour rendre les contrôles au pad Xbox One très corrects. En bref, Project Spark est un jeu, plutôt un outil, qui a un potentiel immense, en attendant des ajustements éventuels. En l’état, il se réserve à des personnes ayant des prédispositions avec le codage ou qui veulent seulement jouer aux créations des membres de la communauté. Un essai de la version gratuite s’impose.